Chapitre 35

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Tate Scott

— Pst, Eilleen ? Tu es réveillée ?

Elle ouvre les yeux fébrilement, ses bras sont près de son visage ce qui lui donne en air enfantin. Son visage a repris sa pâleur accoutumée, et toutes ses blessures sans exception ont disparu, ne laissant pas même une petite cicatrice en dernier

Soudain elle se redresse et pousse un cri, comme prise d'une douleur insurmontable.

— On est où ? S'empresse-t-elle de me demander après avoir plissé les yeux dans ma direction.

— On est en sécurité... pour l'instant. Après que tu t'es évanouie, j'ai réussi à attraper la machette qui était tombée près de moi, je me suis détaché et puis je t'ai porté. On est dans une des pièces de leur camp. C'est une zone souterraine où ils n'ont pas l'air de trop aller. J'ai dû tuer deux soldats et les déplacer dans une autre pièce. Je suis étonné, car ce n'était pas hyper surveillé. Je ne pense pas qu'ils soient encore réveillés vu ce que tu leur as fait...

Je lui prends les mains et la tire vers moi pour qu'elle se repose. Je peux désormais sentir son souffle chaud près de mon cou. Sa peau est aussi douce que de la soie. Je caresse le dos de ses mains avec mes pouces. Des larmes dévalent ses joues. Le plein d'adrénaline a disparu la laissant dans une panique interne incommensurable.

— Qu'est-ce que j'ai fait, Tate ?

Je lui lâche les mains et enroule mes bras autour de sa taille, elle atterrit à califourchon sur mes cuisses, les jambes repliées. Elle met une seconde à réaliser ce qui se passe mais finis par poser ses mains derrière ma nuque et appuyer son front contre mon épaule. Je lui embrasse le haut de la tête.

Je ne sais même pas exactement ce que je fais, mais je j'agis par instinct. Un instinct que j'avais jusqu'alors que pour tuer et me protéger. Cette femme produit dans effets incroyablement bons sur mon âme aussi noire que de la cendre.

— Je suis un monstre...

— Mais non... je t'assure... tu n'es pas un monstre. Eilleen...

— Tate...

Nous nous fixons les yeux dans les yeux. Cette mésaventure a eu le pouvoir de mettre notre fierté de côté. La voix dans ma tête m'invite à l'embrasser, mais son visage triste me rappelle à l'ordre. Ce n'est pas le moment.

« Pourtant ses yeux disent le contraire... regarde-la bien. »

Ses yeux marrons-verts passent de mes yeux à mes lèvres à intervalles réguliers.

Mais, je lui ai tant fait de mal, ce serait... déplacé de faire une telle chose...

« Elle a besoin d'oublier... fais lui oublier ses pensées négatives... »

J'hésite. Si je fais ça, ça va encore être une connerie de ma part et j'aurais ruiné l'occasion de me rattraper pour toutes les horreurs que je lui ai dites.

Considérera-t-elle mon acte comme des excuses ? Et si elle me repoussait ?

Non je ne pourrai pas. Ma fierté en prendrait un sacré coup.

Mais je veux voir ce qui va se passer tout de même.

— Et puis merde, va te faire foutre ma fierté à la con !

Je penche ma tête encore plus près d'elle et écrase mes lèvres sur les siennes de manière tout sauf fugace. Ses yeux se ferment et elle me rend mon baiser prolongé. Il est doux, léger, mais aussi possessif. Elle m'appartient désormais tout entière.

Nous nous écartons à contre-cœur finalement et elle esquisse un irrésistible sourire. Ses joues sont rosies par la gêne. Elle se décale légèrement et je grimace de douleur.

Les toiles rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant