Chapitre 11

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Tate Scott— Bonjour,Beauté, bien dormi ?

Eilleen vient tout juste de se réveiller, l'opération c'est passé à merveille, Mike se débrouille très bien en matière de reconstruction osseuse, il a l'habitude déjà avec les animaux, et surtout avec moi puisqu'il m'en a déjà reconstruit deux depuis que je le connais et je n'ai jamais eu de soucis par la suite.

Une fois j'ai eu un accident de moto, un mec d'un gang adverse me poursuivait en me tirant dessus mais au dernier moment j'ai bifurqué un peu trop vite et trop tard au risque de percuter des civils Terre. La seconde fois j'ai fait une mauvaise chute de deux étages, alors que je tentais de mettre en garde un groupe d'adolescents vendant de la drogue, l'un d'eux m'avait poussé. Je m'en étais pas trop mal sorti puisqu'en arrivant en bas avec une jambe cassée, j'ai réussi à me lever et à tirer dans le crâne de ce petit con. Mort sur le coup, ça lui apprendra et ça donnera une leçon à ses abrutis de potes, avais-je pensé.

Eilleen est encore sonnée, mais elle se réveille bien mieux qu'après son enlèvement. Elle tire quelques grimaces en se redressant.

— Tu es consciente que tu n'aies pas censée bouger ?

— Tu es conscient que kidnapper des gens c'est mal ?

— Mais tu sais, joli chat, j'ai fait bien pire que d'enlever des gens. Si tu savais la quantité de sang que j'ai sur les mains, tu voudrais fuir.

— Je veux fuir. Je veux partir d'ici.

Je suis assis juste à côté d'elle, mais elle essaye non sans difficulté de s'écarter

— Dégage, sac à merde !

Je glisse mon index sur ses lèvres.

— Chut, Beauté... Je n'ai pas beaucoup de patience, je suppose que tu n'as pas envie de finir avec ta deuxième clavicule cassée, n'est-ce pas ?

Elle détourne la tête, honteuse de la situation, je continue alors de la taquiner.

— En plus, comment comptes-tu t'enfuir, poupée ? Je te rappelle que vu dans l'état que tu es, sans aide, au bout de cinq minutes de marche tu vas t'écrouler comme une débile. Et encore, ça c'est si t'arrive à nous éviter, ce qui est impossible, car je ne te lâcherai pas d'une semelle jusqu'à ce que tu te résignes pour de bon. Et au passage, tous les habitants du quartier font partie du gang, tu n'as aucune chance. N'espère pas croiser une âme charitable. On est tous fidèle à ton frère.

— Mon frère ne ferait jamais ça, il ne kidnapperait jamais personne, il ne tuerait pas des gens, vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre. J'en suis certaine.

Je la dévisage, je savais qu'elle était aveugle au sujet de son frère mais pas à ce point. Ҫa relève d'un incroyable niveau de naïveté.

— Tu veux savoir la vérité sur ton petit frère, pas vrai ?

À sa tête, on voit clairement qu'elle veut absolument savoir, mais elle refuse sous prétexte qu'elle connaît son frère et qu'il a bon cœur au fond de lui. Je me mets alors à exploser de rire et je quitte la chambre pour me diriger vers la cuisine afin d'aller chercher à manger. Je lui ai déjà mis son attelle, mais elle ne pourra pas manger seule, car elle a le doigt de son bras libre plâtré. Lorsque je reviens elle pleure encore.

— Tu ne voudrais pas arrêter de chialer un peu ?

— Tu n'as aucune sensibilité !

— C'est vrai, tous mes amis me le disent, je suis un homme froid et distant, et qu'est-ce que ça peut bien te faire ?

Elle me dévisage ouvertement ce qui forme un rictus au bord des lèvres. Cette fille m'intrigue. Je suis sûr qu'elle cache quelque chose.

— T'as des amis toi ? T'es sûr qu'ils ne font pas semblant parce qu'ils ont peur de toi ?

Les toiles rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant