Chapitre 16

15 1 0
                                    

Eilleen Bremen

Trois jours et trois nuits se sont écoulés depuis mon réveil auprès de mon bourreau. Depuis il ne m'a plus adressé une seule fois la parole, je ne comprends pas pourquoi mais ne vas quand même pas essayer de savoir, cela me procure en fait un certain répit. Ces trois dernières nuits, j'ai dormi sur mon matelas au sol, j'ai eu peur qu'il me rattache mais comme chaque journée, il ne m'a pas accordé la moindre importance, je suis dès lors comme un fantôme à ses yeux.

J'ai de nouveau fait des cauchemars alors il finissait sa nuit avec de la pâte de feuille inaudible.

De son côté, Jake av essayé de lancer à plusieurs reprises la conversation, mais à chaque fois, je l'ignorais.

La tension est bel et bien présente au sein de cette maison. Je m'ennuie à mourir et reste assise par terre, à côté de mon matelas, en attendant que le temps passe.

Aujourd'hui, Tate est parti rendre visite à Kyler et à sa sœur, selon Jake. Je suis donc seule avec le psychopathe à l'origine de ma plus grosse blessure pendant un long moment.

— Eilleen, tu comptes manger un bout ? Ҫa fait bientôt quatre jours que tu n'as rien avalée, tu as perdu du poids. Déjà que tu n'étais pas bien épaisse alors...

Il s'approche de moi, mais je ne le regarde pas.

— S'il te plaît... je vais avoir de gros problèmes avec ton frangin s'il apprend ça. Parle-moi au moins, me supplie-t-il, les larmes aux yeux. Je suis vraiment désolé pour ce que je t'ai fait...

Il me fait de la peine. En plus, il est vrai que grâce à ma blessure, malgré les provocations que j'ai faites, il ne m'a pas brutalisé.

— Je ne te pardonne pas...

Il prit une mine contrite.

— Mais je reconnais que tu avais raison, il ne m'a pas brutalisé l'autre soir.

Il affiche son plus beau sourire.

— Viens manger.

— Non. Fais passer à ton ami que je n'avalerais rien tant qu'il ne m'aura pas adressé la parole.

Mon ventre cri famine mais ce n'est aussi difficile de résister que les deux premiers jours de jeun.

— Tu veux venir regarder un film avec moi ? Cody ne va pas tarder et Mike s'excuse de ne pas avoir pu venir l'autre jour finalement, il a eu un contre-temps. Il viendra en fin d'après-midi.

— Non merci pour le film.

La douleur se fait moins forte, mais il ne faut pas que je bouge mon bras sinon elle revient. Mon doigt lui, est déjà presque guéri. Cela me permettra de me débrouiller seule pour manger et je pourrai de nouveau écrire pour m'occuper.

En parlant d'écrire, j'avais du travail avant d'être séquestrée sous l'ordre de mon frère. J'avais une enquête à résoudre.

Est-ce que mon patron me cherche ? Comme a-il fait pour l'enquête ? Il doit être en rogne contre moi. Je peux dire adieu à une partie de mon rêve au moins. Tout le monde aura une nouvelle fois la preuve de l'incompétence des sans-signe.

— Quand vous m'avez drogué dans le parc, j'avais quelque chose sur mes genoux...

— Oui, un dossier d'enquête.

— Est-ce que vous me l'avez pris ?

— Oui, sinon il y aurait eu une preuve de ton enlèvement, ou du moins, de ta disparition.

— Est-ce que quelqu'un me cherche ?

— Non, personne, on a appris à imiter ton écriture et ta signature et on a envoyé un message à tous tes contacts, ça a été rapide il n'y avait que deux numéros dont celui de ton patron. Il a suffit d'un petit message.

Les toiles rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant