la cadette des chang

Xià cì zaìhuì 「Afin de te revoir」

-Ne change pas de sujet, dit-elle sévèrement m'incitant à lever les yeux au ciel.

Je soupire en effectuant les mêmes mouvements que mamie fait avec ses mains et ses pieds. Je savais d'avance que ma mère n'allait ni lâcher l'affaire ni changer d'avis, négocier avec elle est comme donner un coup de poing à un mur en béton, le résultat est un main ensanglanté et cassé. J'avais dit à ma mère que je voulais être en colocation pour que mon trajet à l'université ne lui prenne pas tout son temps mais apparement, cela signifie que je cache un truc à la famille.

-Je ne change pas de sujet maman, c'est juste que je ne veux vraiment pas tout le temps avoir à compter sur toi pour tout!

- Ça ne change pas le fait que tu veuilles quitter le nid, c'est pas encore le moment, tu es trop jeune.

-Maman, j'ai 19 ans! La plupart de mes camarades à cet âge ont obtenu leur permis et à chaque fois que je suis accompagné de toi devant l'université, j'ai l'impression d'être une fille à sa maman.

-Tu es une fille à sa maman, comme ta grande soeur d'ailleurs, mais elle ne s'en plaint pas.

- Tā yîjīng gòu dàle, pèi dé shàng nàgè Shén lànle. [ Elle est déjà assez grande pour ça Shen Lan ], la voix veille et douce de mamie fait soupirer ma mère et un sourire heureuse prend forme sur mon visage, elle me fait un clin d'oeil complice et regarde ma mère sévèrement. Tā zhíde yīdiân zìyóu. [ Elle mérite un peu de liberté]

-Merci grand mère, je dis en lui souriant de toutes mes dents. Donc je disais, je dis en me reconcentrant sur ma mère, je vais partir en colocation et puis tu n'as pas à t'inquiéter je serai avec Aby.

-Bon, c'est d'accord mais tu nous rendra visite de temps en temps.

-Oui, tous les weekends. Et puis, je ne raterai sous aucun prétexte les Qi Long avec toi et grand mère! Ça me permettrai de faire diminuer le stresse de la rentrée en première année.

Ma mère sourit fière et m'embrasse le front avant de s'en aller nous laissant ma grand mère et moi toutes seules exerçant les gestes lentes et la respiration calme du Qi Long. Un truc que j'ai commencé à faire depuis leur arrivé en Amérique, ça aide beaucoup. Je soupire en éliminant tout le yang en moi pour la journée de demain à mon nouvel établissement avec bien-sûr ma meilleure amie à mes côtés.

*

-Alors ta mère a accepté? Me demanda Aby en m'aidant à porter mes bagages.

Le samedi dernier j'avais dit au revoir à ma famille non sans quelques petites larmes. Il faut croire que l'émotion qui caractérise le plus les Chang c'est la mélancolie et la manie de pleurer pour un rien. Ma famille, tout entière, m'avais pris dans leur bras chacun leur tour en me donnant chacun quelque chose qui leur est cher suceptible de me plaire. C'est pour cette raison que j'apporte avec moi trois valises, même si normalement j'aurai dû en apporter deux.

Ma mère avait même insister pour que j'emporte avec moi tous nos albums de famille qui sont une centaine. La réponse était clairement non.

Malgré le fait que j'avais la facilité de me faire des amis, ceux avec qui j'ai passé la plus claire de mon temps restent primo dans mon coeur. Enfin bon, tout ceci pour dire que les précieux ne s'oublient pas. Moi et Aby avions déjà tout organisé avant notre sortie de promotion, c'était pour parler de ça que nous avions eu une réunion dans notre resto favorite et là où j'avais revu Jake. Et je suis presque sûr que si elle l'avais vu, elle lui aurait donné un coup de pied dans les bretelles.

En effet, ces deux là avant ne s'entendaient clairement pas du tout même si ils sont voisins depuis des lustres. Depuis mon âge de trois ans où j'ai commencé à fréquenter notre école en maternelle, on s'était connue là et notre amitié s'est poussé comme le grand chaine d'arbre sur le parc que nous avions nommé à l'époque Gabriel. C'était quand j'avais cinq ans que j'avais pour la première fois rencontré Jake. Il avait trois ans de plus qu'Aby et moi et avait un petit frère. Les parents d'Aby et de Jake étaient amis donc en dehors de l'école je le voyais toujours quand ses parents rendaient visite à ceux d'Aby.

J'en profitais toujours pour le reluquer et même si il remarquait, il ne disait jamais rien. Il était un vrai intello à l'époque jusqu'à ce que son taux de testosterone monte d'un coup et qu'il se métamorphose en "le type idéal que tous les filles rêvent" avec ses d'amis qui n'ont rien d'ordinaire. Quant à moi, je le suivais comme son ombre, ni vue ni connue. Sauf que ça c'était faux, tout le monde au collège me connaissait. Personne, je dis bien personne ne savait pas qui est Bluey. Ce surnom m'avait suivit jusqu'à l'école sans compté que mes vêtements étaient tout le temps bleues.

Et à cause de ma certaine popularité, j'avais l'oportunité de lui coller aux baskes sans que personne ne se rendent compte de mes intensions ni sentiments enfin, quelque peu près puisque ma meilleure amie avait l'oeil d'un faucon et surtout qu'elle me connait par coeur. Elle l'avait su depuis l'instant où le nom du brun sortait dans ma bouche comme une délicieuse sucrerie. Au début elle n'était pas d'accord mais au fur et à mesure, elle s'est dite que j'avais le droit d'aimer quelqu'un d'autre qu'elle à 0,5%.

Elle m'a donc aidé mais sans grand enthousiasme. Mais au moment propis, Jake avait déménagé à l'âge de 16 ans et ça fait approximativement trois ans qu'on ne s'est pas vu. Malgré ça ce foutu coeur avait gardé ses sentiments intact.

-Elle n'avait pas le choix puisque ma grand mère était de mon côté.

Tout autant plus que j'aurai verser du sang si elle n'allait pas accepter.

-Je l'adore ta grand mère, elle soupire puis prend place sur mon nouveau lit en mode étoile de mer, j'aurai bien voulu en avoir la même.

Je souris et la rejoin en mettant ma tête sur son bras.

-Ne t'inquiète pas mon enfant je serai toujours là, je lui dis en prenant la voix d'une vieille et en caressant son ventre plat.

Elle rit en dégageant ma main de son ventre à découvert. Je la chatouille et nous rions nous nous assoyons à bout de souffle. Trop de rire, beaucoup de vie.

-Tu m'aides à ranger ma chambre? Je lui demande et elle me regarde les yeux pétillants.

-Avec plaisir! Elle me réponds enthousiaste, mais il faudra qu'on reparle de Jake. Et je soupire.

-Comme tu veux, on parlera de lui autant de fois qu'il le faut pour que tu changes d'avis.

-Ça risque pas d'arriver Lanlan, trop chelou pour moi ce type. Il m'agace.

Je soupire encore en ayant une idée de lui faire changer d'avis, je suis sûr qu'elle ne va pas résister. Et comme par hasard Jake est dans le même université que moi, ma confiance en moi ne fait que redoubler. Aby va adorer Jake et Jake sera mon petit ami. Quoi qu'il m'en coute je ferai tout pour te revoir et t'avoir.