Wô aì ní「 je t'aime 」

30 5 1
                                    

Je ne sais plus depuis combien de minutes je le regarde le coeur battant la chamade. Ces yeux me transpercent de tout part alors qu'il s'approche tout doucement de moi pour mettre sa main sur ma joue. Je savoure son contact en femant les yeux et en posant ma main sur la sienne pour qu'elle ne quitte pas mon visage.

Est-ce seulement normal? Après que je lui ai donné des coups de poing sur le visage, qui est d'ailleurs déjà très amoché, je le trouve encore beau? Ou est-ce juste le fait que je l'aime tellement pour le pardonner aussi vite? Sans doute.

Et quand son visage est tout près du mien, je perds mon souffle. Et ses lèvres! Elles sont si attirantes que j'aimerai me les accaparer, j'ai juste envie d'effacer le passage de toutes ses bouches qu'il a pu embrassé auparavant et y laisser ma marque à vie mais aussi savoir quel goût ils ont. Menthée? Chocolaté? Sucré? Sallée? Je ne sais pas, je m'en fiche un peu, tout ce qui importe: c'est que je veux les goûter. Là. Maintenant. Tout de suite.

À mon plus grand bonheur, enfin, il plaque ses lèvres contre les miennes et mille et unes chenilles se transforment en papillons prenant leurs envoles dans mon ventre. Je crois que si quelqu'un savait que c'est mon tout premier vrai baiser en 19 ans, il en rirait mais ça personne ne le saurait, je garderai ça pour moi. Je ne sais pas trop combien de fois j'ai imaginé ce moment peut-être que j'attendais que ce soit lui qui me le vole comme tout le reste? Oui, c'est ce que j'ai le plus souhaiter au plus profond de moi. Que ce soit lui qui me prend tout: mon coeur, mon premier baiser, mon âme et aussi mon corps.

Ce n'est sûrement pas un hasard, c'est un coup du destin.

Je m'accroche à sa chemise tandis que lui approfondis notre baiser en tenant mon visage en coupe. C'est doux au début puis se transforme en quelque chose de fort qui me fait fondre l'âme. Je ne marquais pas seulement sa bouche mais il marquait aussi la mienne avec une serrrure lui seul ayant la clef. Je voudrai, oui, je voudrai que ce que je ressens en ce moment soit la même pour lui. Que ce baiser n'est pas qu'un simple baiser comme tant d'autre car pour moi, ce baiser signifie bien plus que le fait qu'il veuille se faire pardonner.

J'ajouterai ça à la liste ce qu'il faut faire pour se faire pardonner.

Nous nous séparant à bout de souffle, son front posé sur le mien. Je carresse sa joue comme il l'a fait tantôt avec moi. Sais-tu au moins que je t'aime à en mourrir Jake? Je t'aime tellement que je pourai mourrir pour toi. Sans que je m'en rende compte, les trois qui décrivaient mes sentiments pour lui franchirent ma bouche.

-Je t'aime.

D'abord surpris par cette élan de vérité de ma part, il resta un moment silencieux avant de le couper pour répondre à mes mots.

-Moi aussi et ça depuis longtemps. Me dit-il dans un sourire.

Une goutte. Deux gouttes. Et puis vint plusieurs gouttes. De quoi? Des larmes de joies. Ce que je regrette, c'est de ne pas avoir pu l'enregistrer en train de dire ses mots pour l'écouter en boucle sans jamais me lasser. Une personne normale aurait sauté de joie en entendant ces trois mots sortir de la bouche de celui qu'elle aime mais pas moi, au lieu de sauter de joie, je pleure comme une gamine.

Parce que ça fait longtemps que j'attends qu'il me le dise enfin et maintenant qu'il me l'a dit, j'ai l'impression que c'est un rêve et que bientôt, je vais me réveiller et voir que rien de tout ça n'est réel. Sauf que c'est vrai car au plus profond de mon âme, je sais que ses mots viennent de son coeur. Et je suis sûr que cette fois il va mettre un peu d'effort.

Hum. Ça, ça retse à voir.

*

La soirée s'est passé sans grand peine puisque j'ai gardé un sourire schotché sur mon visage, la colère totalement évaporé remplacé par une immense euphorie qui disons... m'allait à merveille puique ma soeur riait même en voyant ma tête de fille amoureusement aveuglé. Je n'ai pas oublié la sensation que j'avais dans le ventre quand Jake m'avais embrassé et aussi le goût de ses lèvres qui restent imprimé sur ma langue.

Qu'est-ce j'aimerai recommencer...

Hélas, aujourd'hui, je ne pourai pas le voir puisque comme chaque weekend, je suis avec ma famille et lui aussi est avec la sienne. Il me manque déjà énormement. Je souffle en faisant un grand griboullit avec mon pinceau à mon tableau. Nul. Je m'ennuie tellement à mort que même mon inspiration est à 0%. J'ai juste envie de voir Jake...c'est vrai que j'ai son numéro mais j'ai pas envie de déranger son weekend en famille et puis ça ne suffit pas à appaiser ma manque. Je prends un autre toile vierge et adosse l'ancienne sur le mur.

Je commence à prendre de la peinture bleue et au moment où mon pinceau se pose sur la toile, tout mon inspiration s'envole. Je soupire en mettant mon matériel sur la petite table à côté de moi et fixe la toile vierge avec un tout petit point bleu au milieu. Qu'est-ce je vais déssiner? Il n'y a rien qui me vient à l'esprit. J'ai déjà pensé à peindre Jake mais à chaque coup de pinceau, mon image de lui part dans tous les sens. J'ai beaucouo trop d'idée et ça me perturbe.

-Manque d'inspi? La voix de ma grande soeur me tire de ma transe dans l'observation de la toile vide devant moi.

Je soupire encore une fois en touchant la toile de mes mains tandis que ma soeur s'assoit sur le fauteuil à côté de la porte avec une tasse dans ses mains.

-Hmm, je lui réponds évasif.

-Il te manque tant que ça? Elle me demande un sourcil haussé.

-Si tu savais. Je lui réponds.

-Pourquoi tu ne l'appelles pas s'il te manque tant que ça?

-Parce que je ne veux pas déranger son weekend en famille.

-Tant pis pour toi alors parce que lui aussi sans doute pense la même chose. Vous hésitez tous les deux alors que vous avez besoin de contact, tu ne dois pas laisser tes doutes prendre d'étteints sur toi. Fonces quand tu en as l'occasion même si ça veut dire les déranger.

Elle a raison mais si... et si après ce coup de fil, il m'en voudra de lui avoir dérangé? Est-ce que je...non! S'il m'aime, il ne m'en voudra pas. Stop les doutes, et en avant toute! Je prends mon téléphone enthousiaste et s'aprête à quitter la salle de peinture, conçu spécialement pour moi, et m'arrête pour regarder ma soeur en souriant.

-Merci d'avoir jouée la psychologue.

-Oh, je t'en prie c'est mon métier après tout. Elle dit en sirotant dans sa tasse de café.

Je quitte la salle et compose le numéro de Jake et aussitôt il me répond, la voix aussi soulagé que moi d'entendre le sien. Dieu qu'il m'a manqué! Je me lasserai jamais de me dire mais à chaque fois que j'entends sa voix, c'est ce qui me vient à la tête, autant le dire de vive voix.

-Je t'aime.

À l'autre bout du fil reigne un silence de mort pendant quelques minutes avant que Jake ne le coupe avec sa voix aussi apaisant.

-Moi aussi...je t'aime. Me répondit-il.

En un seul appel, je viens de retrouver mon enthousiasme et mon inspiration. Il est le seul qui puisse faire de mes journées belle et ça me tiraille l'estomac parce que j'ai hate de le voir.

la cadette des changOù les histoires vivent. Découvrez maintenant