C'est un 10 mais... Il n'est pas aussi fou qu'elle.
Holly est une jeune femme discrète, mais qui dès qu'une situation l'emballe, elle devient un brin folle. Reine des gaffes et une langue qu'elle devrait tourner sept fois dans sa bouche, elle ne...
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HOLLY
Nash a lancé le film depuis quelques minutes, pourtant impossible de m'endormir. Sa respiration est régulière et me tiens éveillée malgré la fatigue qui m'assaille.
— Tu dors ? me chuchote adorablement Nash.
— Non, je n'arrive pas à fermer l'œil, soupiré-je.
Il saisit son ordinateur et baisse encore le son.
— Ce n'est pas le son le problème, pouffé-je.
Il m'observe, sourcils haussés.
— Si tu continues à baisser, on n'entendra plus rien à la fin, continué-je.
— Tant mieux, j'ai toujours voulu apprendre à lire sur les lèvres, hausse-t-il les épaules.
Je secoue la tête, exaspérée, alors qu'il passe un de ses bras sous mes épaules. Je me cale tout contre lui en soupirant. Alors qu'il reste silencieux un moment, et que ses doigts esquissent continuellement le même mouvement de cercle sur mon épaule, son murmure s'élève une nouvelle fois.
— Tu l'aimes bien, n'est-ce pas ? m'interroge-t-il.
Je fronce les sourcils, avant de comprendre qu'il parle de Dan.
— Il est gentil, avoué-je.
— Et il te plait, continue Nash, comme si c'était une évidence.
Je hausse les épaules, ne préférant pas m'aventurer sur ce terrain glissant. Je n'ai pas envie de me prendre la tête avec une relation amoureuse, l'amitié que j'ai avec Nash m'a toujours été suffisante jusqu'ici, et cela me convient. Dan me plait, physiquement il n'est pas désagréable, et sa compagnie est rafraîchissante, mais je crois que je ne désire pas plus qu'un simple flirt.
Remarquant que je reste silencieuse, Nash ne dit plus rien, ses yeux vaguement concentrés sur l'écran de son ordinateur. Pour tenter de combler le silence qui me donne la désagréable impression que quelque chose cloche, je lui parle de ce qu'a évoqué une amie à moi.
— Tu as entendu parler de la fameuse soirée d'un des membres de l'équipe de Baseball ? le questionné-je en attirant son attention.
Il fronce les sourcils.
— Ouais, tu comptes y aller ? me demande-t-il.
Je hausse les épaules.
— Je ne sais pas trop. Apparemment, toutes celles qu'il a déjà organisées ont été un succès, précisé-je en faisant la moue.
Il me sourit, mettant le film sur pause.
— Holly, dois-je te rappeler que la dernière fois que nous sommes allés en soirée, tu as fini en larmes, parce que la fleur que tu avais cueillie a fini par faner entre tes doigts ? Vive la vodka, hein ? me taquine-t-il, en haussant son sourcil droit.
— Elle était si jolie cette fleur, déclaré-je ironique, en entrant dans son jeu.
— Ouais, magnifique, continue-t-il, dépassé par ma folie.
Je lui tape amicalement l'épaule.
— Si j'y vais, tu m'accompagnes ?
— C'est une vraie question ? souffle-t-il. Tu sais très bien que oui.
C'est à moi de lui sourire, ravie de passer la soirée de demain avec lui.
— Tu n'étais pas censé t'endormir, plutôt que me parler soirée ?
Je m'empresse de fermer les paupières, tout à coup silencieuse, entraînant alors son rire. Il éteint son ordinateur portable, sans même que nous ayons terminé le film, puis nous nous installons plus confortablement afin d'essayer de trouver le sommeil. Dormir avec Nash n'a jamais était un problème, ni pour lui, ni pour moi. La première fois que c'est arrivé, c'était après avoir passé la soirée chez un lycéen en dernière année, où nous avions dû partager le même lit, les autres étant déjà tous pris. Puis, les fois suivantes, nous ne nous sommes même pas posés la question, c'est devenue une habitude.
— Pour en revenir à la soirée, elle a intérêt à être bien, lance subitement Nash. J'ai une longue journée demain, et je termine le taff à la même heure. Si en plus de ça, elle est ennuyante à mourir...
Je souris même s'il ne me voit pas, désormais plongés dans la nuit.
— On verra, sinon, on désertera.
Il pouffe.
— Si tu n'es pas complètement bourré pour ça.
— Tu me porteras sur ton dos, il faut bien que tes muscles saillants de basketteur servent à quelque chose, Nash.
Soudain, un pincement sur mes côtes me fait sursauter.
— Ferme-là, Holly, je sais que tu adores mater mes abdos, et baver devant mes biceps, se vante-t-il.
— Absolument pas, tu devrais pourtant savoir qu'ils ne me sont qu'utilitaires, rien d'autre.
Cette fois, il me chatouille sans s'arrêter, me lançant dans un fou rire sans fin. Je passe par-dessus lui, et c'est à mon tour de le chatouiller. Ses abdominaux se contractent sous mes doigts, alors que son rire contagieux accentue le mien.
Brusquement, je suis soulevée de dessus lui pour me retrouver à l'inverse, sous le poids de son corps, comme ce matin sur le terrain de basket. Nous ne nous voyons pas, je sens simplement son souffle s'échouer sur mes pommettes, brûlantes. Tous les deux silencieux durant de longues minutes, je crois sentir le bout de son nez presque toucher le mien. Pour instaurer une distance de sécurité que je sens instable, je pose ma main sur ses pectoraux.
Son souffle finit par s'éloigner, alors que sa voix rauque suscite un long frisson le long de ma colonne vertébrale.
— Bonne nuit, Holly, souffle-t-il.
Tout à coup, la chaleur qui se tenait au-dessus de moi disparait soudainement, me laissant le regard rivé sur le plafond baigné dans l'obscurité.
— Bonne nuit, Nash.
Je roule sur le côté, afin d'être à son opposé, alors qu'il veille à ce que la couette me couvre jusqu'aux épaules. Mes pensées toutes accaparées par ce qu'il vient de se passer, je laisse finalement la fatigue m'emporter.