Nash et Holly sont amis depuis le lycée, un duo inséparable qui partage tout, ou presque. Désormais a la fac, Nash commence à ressentir quelque chose de plus fort pour elle, il se retrouve tiraillé entre ses sentiments et la peur de tout perdre. Lor...
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NASH
Son corps tremblant tout contre moi, ses larmes dont moi seul détiens les regrets... Bordel, jamais plus je ne veux la revoir dans cet état, par ma faute. Tout ça pour de foutus sentiments.
L'amour, je n'ai rien connu de pire, il nous enivre de son doux poison, pour mieux nous consumer, jusqu'à ce qu'il ne reste de nous que des âmes épuisées et des regrets.
Je suis idiot d'avoir pensé que les sentiments d'Holly étaient sur la même longueur d'onde que les miens. Pas une seule seconde, je me suis dit qu'elle ne me voyait pas comme moi, je la vois. Une crainte constante que ça bousille notre amitié me submergeait jour et nuit, mais pas une fois l'option de l'entendre me dire qu'elle ne ressent pas ce que moi, je ressens m'a traversé l'esprit. Quel con.
Je fais les cents pas dans mon studio depuis au moins un quart d'heure, je me demande comment arranger les choses, pour que tout redevienne comme avant, quitte à mettre de côté ce que je ressens pour elle. Je sais que ce n'est pas chose simple, qu'envoyer ses sentiments direction les oubliettes, mais tout ce que je veux, là maintenant, c'est retrouver ce qu'on avait elle et moi.
Il a fallu que je ressente plus pour elle que pour n'importe qui. La voir avec Dan m'a confirmé qu'au-delà d'une amitié sans faille, l'amour que je ressentais pour elle était encore bien plus fort. J'ai besoin de la savoir à mes côtés, de pouvoir encore sentir son shampoing à la pomme, de voir ses iris briller par un acte simple du quotidien, de la voir sourire et rire à mes blagues nulles.
J'en ai besoin...
J'attrape mon téléphone, puis me ravise au dernier moment. Il faut que je la vois en personne, je ne peux pas juste lui envoyer un fichu message. J'aimerais lui dire que notre amitié compte bien plus pour moi que tout ce que j'ai bien pu lui dire.
Je redescends de mon bâtiment et me précipite vers l'arrêt de tram, en attendant que le prochain en direction de chez elle arrive. Je monte à l'intérieur, et attends impatiemment son arrêt. Je tourne et retourne plusieurs phrases dans ma tête, en boucle, afin d'avoir les mots les plus justes, pour qu'elle comprenne que je ne peux pas me passer d'elle, que notre amitié me convient comme elle est.
Le tram s'arrête, je descends en réajustant la capuche de mon sweat sur ma tête. Il fait froid ce soir, elle n'était venue couverte que d'une fine veste, comme à son habitude. Je marche, pressé, le cœur lourd de regrets, en atteignant rapidement son appartement. Je toque trois fois contre la porte, puis assène les deux derniers coups consécutifs contre le bois.
Je l'imagine déjà froncer les sourcils, étonnée d'avoir entendu le signal sonore qui annonce que c'est moi qui se tiens derrière la porte. J'entends un cliquetis, signe qu'elle tourne la clé dans la serrure, puis la poignée s'abaisse.
Le battant s'ouvre sur Holly, en pyjama, ses cheveux sont négligemment attachés en un chignon qui n'en est même pas un, et lorsque j'ose croiser son regard, je le regrette immédiatement. Ses yeux sont bouffis et rouges d'avoir trop pleuré. Elle renifle nonchalamment en essuyant les dernières esquisses de ses larmes sur ses joues. Silencieuse, elle se décale simplement afin de me laisser entrer. J'hésite. Ce silence entre nous est lourd de sens. Sa chambre est plongée dans le noir, seule la faible lumière de sa petite lampe de chevet éclaire la pièce.