Chapitre 18

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HOLLY

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HOLLY

Une semaine.

Une semaine s'est écoulée depuis qu'il m'a tourné le dos.
Une semaine à lui envoyer des messages, auxquels il ne répond pas.
Une semaine où une routine inconfortable s'est installée, alternant entre mes cours et mon job au cinéma, la tête ailleurs, occupée par ce brun qui me considère coupable, injustement.

— Eh bien, ma douce, je t'ai déjà vue bien plus souriante ! laisse échapper madame Forks, devant le guichet.

— Excusez-moi, madame Forks, j'étais ailleurs...

— Je le vois bien, oui, que se passe-t-il dans cette jolie petite tête ?

Je lui imprime le ticket du film qu'elle m'indique du menton, et le lui tend.

— À vrai dire, c'est compliqué... lui réponds-je en attrapant un sceau de pop-corn.

— Vous vous prenez bien la tête, vous les jeunes, souffle-t-elle en me regardant faire.

Je remplis le contenant de pop-corn au caramel beurre salé, ceux qu'elle préfère.

— Quelque chose me dit qu'il s'agit du jeune garçon de l'autre fois, n'est-ce pas ? me sourit-elle, en se munissant du maïs soufflé que je lui offre.

Je reste silencieuse, pourtant, je sais qu'elle a déjà compris.

— Tu sais, il reviendra, ne t'en fais pas. Il n'y avait qu'à voir son regard quand il te regarde. On dirait qu'il a en face de lui, la huitième merveille du monde...

Je rougis, mon cœur se serre douloureusement. Madame Forks ne s'attarde pas et file dans le couloir menant à la salle de cinéma où son film est diffusé ce soir, m'adressant un clin d'œil.

La huitième merveille du monde, dont il ne se préoccupe pourtant plus depuis une semaine.

— Désolé, je suis encore en retard ! s'excuse Toby en entrant dans le hall, les joues rouges.

Je pouffe en la voyant retirer son manteau à la hâte.

— J'ai croisé madame Forks sur le parking, elle est venue voir quoi aujourd'hui ?

— Le même film qu'il y a deux jours, elle l'aime bien.

Toby sourit tendrement.

— Oui, la dernière fois que je lui ai donnée son ticket, elle a dit que c'était un film qui lui rappelait un précieux souvenir.

Je soupire tristement tandis que Toby réapprovisionne les distributeurs de bonbons.

— Tu n'as toujours pas de nouvelles, hein ? me questionne-t-elle en grimaçant.

Je réponds par la négative d'un signe de la tête. Elle est au courant des grandes lignes de la soirée de samedi dernier et sait que Nash est parti sans me donner de nouvelles depuis.

— Tu comptes faire quoi ? m'évalue-t-elle d'un regard en biais. 

— Je n'en sais rien.

Les SMS ne fonctionnent pas, les appels par dizaines, non plus. Il ne me reste plus qu'une option, celle de me rendre directement chez lui, pour essayer d'aborder cette désastreuse soirée.

Toby et moi occupons notre poste, alors qu'elle me raconte comment s'est passé sa dernière soirée avec Jules. Le courant passe vraiment bien entre eux, et leurs sentiments semblent être partagés.

— Il embrasse comme un dieu, soit dit en passant, confesse-t-elle.

J'ouvre grand les yeux.

— Alors ça y est ?

Elle hoche timidement la tête, je souris, en voyant ses joues rougir.

Après un moment sans clients, et sans que l'une de nous deux n'aient dit quoi que ce soit, elle me regarde et semble hésiter à me poser la question qui lui brûle les lèvres.

— Arrête-moi si je me trompe Holly, mais Nash et toi-

— Nous sommes meilleurs amis, l'interromps-je dans son élan, connaissant incontestablement la fin de sa question.

Elle soutient mon regard, un pli entre ses deux sourcils.

— Et ses sentiments à lui sont en accords avec les tiens ?

Je reste silencieuse un instant.

Nash ressent-il plus que ce qu'il me laisse penser ?
Me voit-il plus qu'une amie ?

— Tu sais Holly, je pense que vous devriez sérieusement parler tous les deux, atteste Toby.

J'acquiesce lentement.

Au fond, je le sais...

— L'amour ne se contrôle pas, on l'endure. Parfois, on en est comblé, d'autres fois, vidée par la force de ce que l'on ressent. Crois-moi Holly, si vous demeurez tous les deux dans cette situation, ça risque de tout bousiller.

Je l'écoute attentivement, le regard rivé sur les touches numérotées de la caisse.

Elle a raison. Même si nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes, Nash et moi devons mettre les choses à plat, c'est inévitable.

— Et puis entre nous, je pense que Nash est un garçon intelligent, il ne voudrait te perdre pour rien au monde, ajoute-t-elle.

C'est bien ça le problème, j'ai l'impression qu'il serait prêt à taire ce qu'il ressent réellement afin de ne pas mettre en périls ce que nous avons déjà.

J'ai peur de ce que je pourrais vraiment ressentir pour Nash. Je dois mettre un mot sur mes sentiments : amitié, amour, entre deux ?

Je suis perdue.

Complètement perdue.

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