Chapitre 20

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HOLLY

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HOLLY

Cette fois, je ne prends pas l'ascenseur, j'emprunte les marches de la résidence où est mon meilleur ami. Je monte l'escalier, lentement, je prends la peine de réfléchir.

Alors oui, cinq étages à grimper, ça en fait des marches, mais je suis prête à toutes les monter pour affronter nos problèmes, me planter devant lui et lui dire que je ne suis pas cette fille qui lui a brisé le cœur, mais celle en qui il peut avoir une confiance aveugle.

Elle s'est emparée de ses sentiments, enivrée de tout son amour pour l'envoyer valser en mille éclats. J'ai ramassé les morceaux et parcouru un nouveau chemin à ses côtés, sans même savoir que je le faisais, sans même savoir qu'il était aussi brisé.

Alors me voilà désormais devant sa porte, le poing serré, à deux doigts de frapper contre celle-ci.

Un coup...

Un deuxième...

Un troisième...

Puis les deux derniers, consécutifs, ceux qui annoncent depuis longtemps entre nous, que c'est l'un de nous deux.

Mais rien, pas même ne serait-ce que le réverbère de sa voix qui m'informe qu'il arrive m'ouvrir. La poignée de la porte reste statique, tandis que mon peu de courage éclate en morceaux sur le pas de la porte.

Je fais demi-tour, mes écouteurs enfoncés dans les oreilles. Je n'ai ni une musique de rock, ni l'entrain de Taylor Swift dans mes oreilles. Ce soir, c'est Sorry de Halsey qui accompagne mes pas.

Rattrape le sourire qui s'est envolé Holly, avant que ça ne soit trop tard. Ça ne te ressemble pas...

Je soupire en prenant l'ascenseur cette fois. Ça ne vaut pas la peine de reprendre les escaliers, bien qu'ils illustrent parfaitement les cinq étages que mon cœur vient de dévaler.

La tête orientée vers le sol, ma poitrine comprimée par un poids insupportable depuis plus d'une semaine, les portes automatiques s'ouvrent, m'annonçant que je suis descendue.

Je traverse le hall, le cœur au bord des lèvres, mon regard brouillé par une peine que je hais au plus profond de moi.

Souris, Holly.

Le vent nocturne me fait instantanément regretter la petite veste que j'ai préférée prendre au gros manteau avant de partir. Je me précipite un peu jusqu'au tram, mais je suis soudainement arrêtée par sa voix.

Je fronce les sourcils, avant d'enlever un écouteur, certaine que mon imagination me joue un tour. Mais quand sa voix retentit à nouveau, faisant vibrer mon palpitant, alors je lève le regard dans sa direction.

Nash est devant moi, son ballon de basket sous le bras.

— Holly ? m'interpelle-t-il, inquiet.

Il s'approche, je reste bouche bée.

— Tu pleures ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Quelqu'un t'as fait du mal ?

Le connaissant, il s'imagine encore les pires scénarios possibles. Un sanglot s'échappe d'entre les lèvres.

C'est à cause de toi que je pleure, idiot.

Mais je ne lui dis pas.

À la place, je franchis le pas qui nous sépare pour foncer me réfugier contre lui. Surpris, il en laisse tomber son ballon, ses bras s'enroulent autour de mon corps.

— Holly, tu me fous la trouille... Qu'est-ce qu'il y a ?

Tu m'as accusé injustement, et ne m'a plus donné signes de vie, durant une semaine.

Je ne lui dis toujours pas, mes larmes remplacent ce que j'aimerais pouvoir lui dire.

— Ça va aller, murmure-t-il, le vent s'engouffrant dans mes cheveux.

Ah, vraiment ?
Parce que j'ai l'impression que plus ça va, plus ce qu'il y a entre nous, ne tient qu'à un fil.

Je m'écarte de son étreinte, mon regard se plante douloureusement dans le sien. Je veux qu'il réalise que je ne suis fautive de rien dans cette histoire.

— Holly-

— Pourquoi ? le coupé-je radicalement.

Il fronce les sourcils.

— Aucune nouvelle, pour une cause dont je ne suis même pas coupable ! lancé-je, les larmes aux yeux.

Il ne dit rien, son regard translate ses regrets.  Il reste silencieux, fuyant mon regard.

— Regarde-moi Nash.

Cette fois, sous le ton tranchant et suppliant à la foi de mes dernières paroles, il décline ses iris dans les miens.

— Explique-moi pourquoi tu ne répondais plus à mes appels, ni à mes messages ? Pourquoi tu m'as prise pour elle ce soir-là, alors que tu sais que je ne serai jamais capable de te faire un coup pareil, déblatéré-je.

Sa mâchoire se contracte.

— Dis-moi pourquoi tu as remis en doute ta confiance en moi, pour quelque chose dont tu n'es même pas sûr d'avoir bien compris.

— Holly... soupire-t-il.

J'essuie rageusement une de mes larmes, comme je le fais, chaque fois que je pleure.

Foutues larmes.

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