Chapitre 28

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NASH

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NASH

Je voudrais lui dire des centaines de fois, lui dire que je l'aime, que mon palpitant se gonfle de bonheur au moment même où nos lèvres se happent en douceur. Mes doigts glissent le long de ses joues jusqu'à son cou. Elle s'éloigne, manquant de souffle, mettant fin à notre baiser, ses yeux enlisés dans les miens.

— Nash, je—

— Ne fais pas ça, je la coupe, craignant qu'elle rechigne mes sentiments une nouvelle fois.

Elle sourit, et cette fois, c'est le sourire que je lui connais.

— J'allais dire que je t'aime aussi, idiot...

Mon âme trempée d'amour et nos corps ruisselants de pluie, je la soulève dans les airs, la faisant tournoyer.
La plus belle des mélodies résonne alors : son rire.

Lorsque je la fais redescendre, elle se hisse sur la pointe des pieds pour atteindre ma hauteur et me voler un baiser. Encore un.

Je ne sais même pas différencier mes rêves de la réalité. Dans mes rêves, Holly m'embrasse comme elle le fait, la pluie en moins. Mais dans mes cauchemars les plus périlleux, elle se rend compte que ce n'est pas ce qu'elle souhaite, puis elle finit par s'éloigner. J'ai peur de me réveiller, de me rendre compte que tout ça n'était qu'un foutu rêve.

Seulement, lorsqu'elle s'éloigne pour ancrer ses prunelles dans les miennes, je sais que ce qu'il se passe n'est pas dans mon sommeil. Je sais que c'est elle, là, devant moi, ses cheveux lui collant au visage à cause de la pluie. Même comme ça, je ne peux que la trouver parfaite.

— Je suis désolé, Nash, finit-elle par me souffler.

On y vient...
La conversation que nous devons avoir, après ces trois semaines passées...

— Ne t'excuse pas, Holly, je suis autant responsable que toi.

Elle secoue la tête, comme pour me contredire, comme pour me décharger de toute responsabilité.

Je lui prends la main, l'entraînant a ma suite afin de nous mettre à l'abri, sous le fameux préau.

— Je n'ai pas su me rendre compte de mes sentiments pour toi, comme tu as su le faire avant moi, Nash, m'explique-t-elle en fuyant mon regard.

Je prends son visage en coupe, afin qu'elle affronte à nouveau mon regard.

— Le principal, c'est que tu sois devant moi, maintenant, et que tu t'en sois rendu compte, non ?

Elle hoche doucement la tête, c'est à mon tour de l'embrasser amoureusement.

— Et la suite ? elle m'interroge presque soucieuse.

Le problème, c'est que je ne sais pas quoi lui répondre, moi non plus.

— Et si ça ne marchait pas ? Si l'un de nous se rendait compte que finalement ça ne lui convient pas, que ce n'est pas ce qu'il nous faut ? continue-t-elle.

Elle qui d'habitude est celle qui trouve les réponses à tout, qui trouve toujours à rire d'une situation qui ne s'y prête pourtant pas, c'est aujourd'hui le contraire. Elle ne rit pas, même si elle est heureuse. Au fond, elle craint de ce qu'il pourrait nous arriver à l'avenir.

— Je propose qu'on avance petit à petit ? souris-je comme pour tenter de l'apaiser. C'est ok ?

Son regard analyse le mien.
Elle sourit à nouveau et opine du chef.

— C'est ok, termine-t-elle.

Elle m'entoure de ses petits bras, je n'hésite pas un instant avant de la serrer contre moi. Mon menton posé sur ses cheveux mouillés, nos corps humides tentant de se réchauffer.

Pour finir, nous trouvons une place contre un cylindre de béton, assis. Holly est calée contre moi, et depuis quelques minutes, elle chantonne une chanson, qui a le mérite de merveilleusement bien sonner à travers le bruit de la pluie sur le sol.

— J'ai froid, grelotte-t-elle.

— Je sais, la pluie n'a pas l'air de vouloir se calmer.

Elle continue de chanter malgré tout, sans même s'en rendre compte, je crois.

— Tu ne m'as pas rendue ma veste d'ailleurs, tu en as fait quoi ? je l'interroge en haussant un sourcil.

Elle gigote avant de finalement s'asseoir à califourchon sur mes jambes. Face à moi, elle pince ses lèvres, puis attrape les cordons de mon sweat, avant de jouer avec.

— Il se pourrait que je dorme avec... son affirmation sonnant davantage comme une interrogation.

Je pouffe, malgré moi.

— Et en plus, tu te fous de moi ? se vexe-t-elle.

Je lève mes mains en l'air en signe de rédemption.

— Pas du tout, miss « je ne suis pas amoureuse de toi, mais je dors avec ta veste. »

Cette fois, elle se relève. Sachant qu'elle est légèrement contrariée, je l'imite et l'entoure par-derrière, laissant traîner mes lèvres sous son oreille.

— Je plaisante !

Elle se retourne soudainement, son regard brillant de malice. Elle prépare quelque chose.

— Le premier arrivé à l'arrêt de tram ! me défie-t-elle.

— Je cours plus vite que toi, Holly, retorqué-je, blasé.

— Que tu crois !

Et je nous revois quelques semaines en arrière, sur le vieux terrain de basket, où nous jouions au ballon et échangeons les mêmes paroles, à quelques mots près. Là où elle ne savait encore rien de mes sentiments, et où tout avait pourtant l'air plus simple.

Holly commence à courir sans avoir donné le signal de départ, et je souris comme un con quand je la rattrape. Je lui chatouille les côtes lorsque j'arrive à sa hauteur. Elle manque de tomber, je la rattrape de justesse, essoufflé.

— Ça, c'est tricher, bougonne-t-elle, en me tirant la langue.

— Sauf que tu n'as donné aucune règle, rétorqué-je en lui faisant mon plus beau clin d'œil.

Je file sans plus attendre vers le tram, alors qu'elle me court après.

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