C'est un 10 mais... Il n'est pas aussi fou qu'elle.
Holly est une jeune femme discrète, mais qui dès qu'une situation l'emballe, elle devient un brin folle. Reine des gaffes et une langue qu'elle devrait tourner sept fois dans sa bouche, elle ne...
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NASH
Un slow débute, c'est une chanson que moi et Holly adorons tous les deux, Vegas Skies de The Cab. Mon regard trouve celui de ma petite amie, ma meilleure amie, celle qui détient mes secrets, désormais mon cœur.
Elle m'offre un tendre sourire, je saisis ses doigts entre les miens, puis l'entraîne au centre du terrain de basket que tout le monde a presque déserté. Chacun est rentré chez soi, si ce n'est Lucas et quelques-uns de ces amis, un peu plus loin. Nous tanguons d'un pied à l'autre, tous les deux, dans une danse quasiment parfaite, plus rien autour de nous n'existe. Mes yeux sont enlisés dans ses billes émeraude qui me détaillent.
Je nous revois il y a quelque mois en arrière, ou elle refoulait ses sentiments, et où moi, j'essayais de tirer un trait sur ce que je me surprenais à ressentir pour elle. Je nous revois nous convaincre que ce que l'on ressentait l'un pour l'autre n'était qu'une mauvaise idée, une idée qui aurait mis fin à notre amitié. Une amitié que l'on était nous-mêmes incapable de définir.
Holly me sourit, ces sourires dont je ne peux me passer, ceux qui entraînent habituellement le mien. L'odeur de pomme flotte dans l'air. Cette odeur... Je ne pourrais m'en passer.
Au refrain, je la hisse dans mes bras afin que ses pieds ne touchent plus terre, puis je nous fais tournoyer. Un éclat de rire me transperce les oreilles, sa bouche juste à côté de mes tympans, et pour rien au monde je m'en plaindrais, au contraire.
— Nash, tu vas me faire tomber !
— Aucun risque...
— Tu crois avoir la force nécessaire pour ne pas me lâcher ? me provoque-t-elle.
Je souris, parce que je sais que ce que je vais dire, va la faire rougir malgré son tempérament de folie.
— Je ne te lâcherai jamais...
Comme je l'avais prévu, ses pommettes rosissent alors que nos nez se touchent presque.
— Mes muscles peuvent bien flancher, je ne te lâcherais jamais, Holly Paige. Et tu peux être aussi folle que la normale, là non plus, aucun risque que je te lâche...
Elle secoue la tête, tout sourire. Je la repose sur ses pieds lorsque la musique prends fin. Sans plus tarder, elle m'abandonne sur place, court vers Lucas et lui vole le ballon qu'il a installé sous ses fesses. L'intéressé fronce les sourcils en atterrissant sur le sol, puis observe Holly courir à nouveau au centre du terrain.
— Tu comptes faire quoi avec ce ballon ? je l'interroge.
— Tu viens le chercher ?
Je me marre.
— Holly, rien n'a changé depuis le jour où tu croyais courir plus vite que moi...
— Arrête de causer et viens attraper ce ballon.
Je m'exécute sur le champ et lui pique le ballon avant de le faire rebondir devant moi, jambes fléchies, prêt à l'esquiver pour foncer vers le panier.
Mais dès lors que je croise son regard, je vois clair dans son jeu. Elle compte encore me faire le coup du rentre-dedans.
— Ça ne marchera pas, et ce n'est toujours pas dans les règles du jeu, je lui lance.
Elle hausse les épaules, espiègle.
— Qui a dit qu'on jouait dans les règles ?
Ni une ni deux, elle se met à courir dans ma direction. Je me prépare à amortir notre chute, ne pouvant pas l'éviter de toute façon. Elle fonce vers moi et nous fait basculer sur le sol. Holly est morte de rire, moi, je reste étalé sur le sol, le regard planté sur son nez retroussé, avant que mon regard s'échappe vers ses lèvres, m'arrachant un sourire.
— Tu as tort, souffle-t-elle tout à coup en reprenant son sérieux.
Je fronce les sourcils.
— Quand tu as dit que rien n'avait changé depuis le jour où j'ai cru pouvoir te piquer le ballon, continue-t-elle.
Je la laisse poursuivre.
— Ce jour-là, nous sommes tombés de la même façon, mais je me suis défilée. J'avais peur de ce que je ressentais...
J'écarte une mèche de ses cheveux qui barre son joli visage.
— Mais plus aujourd'hui.
Comme pour illustrer ce qu'elle vient de dire, elle happe amoureusement mes lèvres, mon souffle se coupe. J'approfondis notre baiser, ma main entremêlée dans ses cheveux.
Nous sommes interrompus dans notre élan quand Lucas et quelques-uns de ses amis sifflent, amusé par la scène qu'on doit leur offrir, Holly cache son visage gêné dans mon cou. Je nous redresse en m'asseyant.
— Les gars, je pense qu'il est temps pour nous de nous retirer, laisse sous-entendre Lucas à ses coéquipiers, tout sourire.
Sans plus attendre, mon meilleur ami vient me checker le poing, avant de trottiner pour rejoindre son groupe et partir sans un mot, le nez de Holly toujours au creux de mon cou.
— Ils sont partis, je souffle dans son oreille.
Elle croise mon regard et nous partons tous les deux dans un fou rire.
Elle était et est toujours celle la plus folle d'entre nous. Elle est ce côté téméraire, alors que je suis cette force tranquille de notre duo.
Je ne suis pas aussi fou qu'elle, ça non, impossible d'être aussi fou que Holly Paige.
