Chapitre 25

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HOLLY

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HOLLY

Trois semaines se sont écoulées depuis la nuit où nous nous sommes retrouvés avec Nash. Retrouver étant un euphémisme, il est distant et je le suis autant que lui ces derniers jours.
J'ignore si c'est juste un instant de nos vies où nous ne nous comprenons plus, ou si nous n'avons juste plus cette alchimie que nous avions avant. Il ne me parle que de ce qui lui importe peu, et moi, de mon train-train quotidien qui ne me passionne plus depuis que Nash n'en fait presque plus partie. Nous nous voyons encore moins qu'en début d'année à la fac. C'est un peu comme le "Fuis-moi, je te suis... Suis-moi, je te fuis."

J'avais pourtant la certitude, et je le lui avais même attesté, que rien ne changerait entre nous. J'avais espéré que notre relation reste la même, malgré les derniers accrochages que nous avons pourtant traversés, mais aussi malgré les sentiments qu'il avait pour moi. J'ai bien peur d'avouer que j'ai davantage besoin de lui que je ne le pensais. Je savais qu'il était indispensable pour moi, que j'avais besoin de lui, mais pas à ce point. Chaque chose, infime soit-elle, me ramène à lui. Il suffit que j'aille savourer un milkshake avec Toby après le boulot, et je pense à son parfum préféré : la pistache. Alors, je commande la même boisson, même si je déteste. Il suffit que je croise un garçon avec une veste en jean noire, et ça me ramène à lui, parce qu'il porte toujours la sienne, peu importe la saison. Ou bien même avant-hier soir, quand notre film favori a défilé sur le catalogue Netflix, j'ai hésité longtemps avant de le regarder. Lorsque je l'ai fait, le film n'avait pas la même saveur que lorsque nous le regardons blottis l'un contre l'autre.

Je ne sais pas ce qui cloche. J'ignore pourquoi je ressens ce besoin de vouloir être avec lui. De vouloir le toucher, de le voir sourire, de sentir son parfum, ni musqué, ni boisé, juste son odeur, celle qui ne ressemble à aucune autre.

— Tu effraies les clients à être aussi morose... me réprimande presque Toby en passant dans mon dos, alors qu'elle remplit un cornet de pop-corn pour deux clientes.

Je reviens sur terre alors que mon regard s'était perdu sur les distributeurs de sucrerie.

— Désolé, murmuré-je.

Je m'active à leur donner un ticket pour la séance de diffusion qu'elles demandent, puis je tente de leur offrir un sourire. Mon semblant de rictus s'efface aussi rapidement que lorsque j'ai daigné le montrer, dès qu'il entre dans le hall du cinéma, avec deux de ses amis, et Lucas.

D'ailleurs, ce dernier m'offre un signe de la main et une rangée de dents parfaites, accompagné de Nash qui me sourit furtivement en coin. Et dès lors que je me rends compte qu'il est là, devant moi, mon moi intérieur ne s'empêche de réclamer son étreinte.

— Quatre tickets pour The Amazing Spider-Man, s'il te plaît, me demande Nash, accompagné d'un de ses clins d'œil.

On pourrait croire que rien n'a changé. Mais seuls lui et moi avons conscience que ce n'est plus la même chose depuis quelque temps. Nous sommes passés de meilleurs amis, même un lien plus fort que cela, presque indéfinissable, à juste de bons amis, et je ne le supporte pas.

— Tu l'as déjà vu plus d'une dizaine de fois, je marmonne alors que j'imprime les tickets.

— Je sais. Plusieurs fois avec toi.

Je déglutis discrètement, et m'active.

— Je ne pouvais pas passer à côté d'une rediffusion dans le cinéma du coin, ajoute-t-il.

Je lui tends les tickets, nos doigts s'effleurent. Il laisse traîner les secondes suivantes, ses yeux ancrés dans les miens.

— Bonne séance... je leur souhaite, comme un dicton.

Nash fronce les sourcils une fraction de seconde, avant de partir en direction de la salle dans laquelle son film est diffusé. Le bras de Lucas échoué sur ses épaules, ils échangent quelques messes basses, avant que le regard de Nash ne croise à nouveau le mien. Ma gorge se serre, je détourne mes iris, mimant être occupé par le remplissage des boîtes de maïs soufflé.

J'ai comme l'impression que la nuit que nous avions passée à deux, n'était rien qu'un dernier moment que nous passerions avant de passer à de simples salutations, quelques moments frivoles où nous nous racontons nos journées, agrémenté de quelques sourires.

Je détache un instant mes cheveux afin d'apaiser mon cuir chevelu qui me tiraille. Là maintenant, je ne demande qu'à terminer la journée et me blottir sous la couette, puis de m'endormir paisiblement jusqu'au lendemain, sans me réveiller.

Pour l'heure, je dois encore accueillir les clients, feintant encore une paire de sourires...

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