Chapitre 1

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NASH

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NASH

Mon ballon rebondit sur le sol, au rythme de mes battements de cœur. Je ferme les yeux, une perle de sueur dévale mon front.

Mes paupières se rouvrent, face à moi est perché le panier dans lequel mon ballon doit atterrir.

Je suis seul sur le terrain goudronné, entouré d'un silence perçant. Mes jambes fléchissent, mes bras se hissent dans les airs, alors que mon ballon est entre mes mains. Lorsque je le lance dans une courbe presque parfaite, je l'accompagne d'un saut parfaitement maitrisé.

La balle orange traverse le filet, je souris en coin.

Parfait.

Des applaudissements retentissent derrière moi. Je pivote sourcils froncés et remarque cette chevelure de feu que je connais par cœur, sourire de toutes ses dents.

— Tes tirs sont de plus en plus parfaits ! s'exclame-t-elle.

Je l'octroie d'un clin d'œil.

— Merci Ly', souris-je.

Elle s'approche et me plante un bisou sur la joue pour me saluer.

— Ça te dirait qu'on mange ensemble ce soir ? m'interroge-t-elle en accompagnant sa demande par ce regard auquel on ne peut rien refuser.

— Seulement si tu nous cuisines mon plat préféré !

Elle pouffe de rire.

— Tu n'en as pas marre de te nourrir continuellement de pâtes ?

— Sûrement pas lorsqu'il s'agit de lasagnes, me justifié-je.

Elle secoue la tête, amusée.

Le soleil commence à décliner, les reflets orangés baignent magnifiquement le terrain. Je tends la balle à Holly.

— Aller, montre-moi l'entièreté de tes talents !

— N'est-ce pas suffisant que d'avoir le talent de te cuisiner de bonnes lasagnes ? tente-t-elle de se défiler

Je secoue la tête en claquant ma langue sur mon palais.

— Lance-moi ce ballon, et on en reparlera.

— Bien, tu l'auras voulu !

Après toutes ces années où je l'ai aidé à perfectionner ses tirs, elle fléchit ses jambes comme je lui ai montré, vise le panier en plissant les yeux, puis tire en accompagnant le ballon d'un petit saut.

Je souris, fier d'elle lorsqu'il rentre dans le cerceau de fer.

— Vraiment pas mal pour une débutante, la taquiné-je.

— Maintenant, je crois qu'on peut me considérer un peu plus qu'une débutante ! proteste-t-elle.

— Je suis un coach de renom, que veux-tu !

Elle me tape l'épaule de son poing, je ris.

— Sans déconner, tu deviens super douée !

Elle tournoie sur elle-même.

— Je sais, je sais !

Elle me lance le ballon comme pour tester mes réflexes. Je l'attrape sans efforts, et je hausse un sourcil dans sa direction. Elle sait ce qui l'attend, elle lève les yeux au ciel pour mimer son exaspération.

— Viens le chercher ! l'incité-je.

Nos petits jeux peuvent s'apparenter à une attitude enfantine, mais nous nous sommes toujours comportés comme tel. Depuis le lycée, nous sommes comme les deux doigts de la main, elle est la dose de folie dans mon quotidien, et je suis celui qui la tempère parfois.

— Ne me tente pas, je cours bien plus vite que toi, Nash !

— Que tu crois...

Elle sourit diaboliquement avant de me tirer la langue.

Elle commence à foncer dans ma direction alors que je l'évite pour courir à l'opposé, et nous partons dans une course sans fin.

— Aller, passe là moi ! me supplie-t-elle.

Je secoue la tête, puis je m'arrête de courir pour faire rebondir le ballon sur le sol. La balle passe d'une de mes mains à l'autre, Holly se stoppe face à moi et observe le ballon.

Je la regarde, mon palpitant s'accélère. Ses cheveux virevolte au même rythme que la brise de vent, ses yeux sont ancrés sur mon défouloir et son petit corps menu s'apprête à me bondir dessus, comme à chaque fois qu'elle tente de reprendre le dessus.

— Si tu penses à ce que je pense, alors ça n'est pas dans les règles, avancé-je.

Elle sourit, compétitive, avant de se précipiter sur moi et me faire basculer. Je me retiens de justesse afin de minimiser la chute, nos deux corps à terre.

— Satisfaite ? l'interrogé-je, bougon.

— Oh, ai-je froissé l'ego du grand basketteur Olsen ?

Son sourire entraîne le mien, je la fais basculer, mon corps écrase le sien.

— Tu es bien trop lourd, Nash ! pouffe-t-elle.

Je ris, mais m'arrête instantanément en voyant ses joues roses. Je m'extirpe d'au-dessus d'elle.

Elle est gênée. Dès que nous avons un semblant de rapprochement, elle s'arrête de rire, de sourire.
C'est souvent, ces derniers temps...

Je me lève, frotte mon jean, le dos tourné.

— Je viens de me rappeler que je ne peux pas manger avec toi, des amis m'ont proposé de les accompagner ce soir, j'avais zappé..

— Ce n'est pas grave, je proposerai à Dan, conclut-elle.

Je l'entends se relever à son tour, alors que je cache mon mécontentement.

— Je dois y aller, terminé-je sans lui accorder un regard.

— Nash attend.

Sa voix me stoppe sur le champ.

— Est-ce qu'on pourra se voir dans la semaine ?

Depuis que nous sommes tous les deux à la fac, nous voir est devenu un peu rare, il m'arrive de temps à autre, de la croiser brièvement au détour d'un couloir.

Je hausse les épaules.

— Je ne sais pas, j'ai une semaine chargée, déclaré-je en la regardant de biais.

— Je vois...

J'entends au ton qu'elle vient d'employer qu'elle est contrariée, elle aussi.

Nous grandissons et nos sentiments changent. Du moins, les miens en tout cas. Et, au contraire de sa jovialité sans limites, moi, je suis différent. À l'opposé de son sourire permanent, le mien est voilé à longueur de temps, les seules fois où il fait l'ombre d'un passage, c'est quand je lui rends.

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