Chapitre 5

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NASH

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NASH

Alors que je me retourne une énième fois pour jeter un œil à l'heure qu'affiche l'écran de mon téléphone, je soupire de frustration. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, et nous voilà déjà presque à l'aube. Le réveil d'Holly devrait sonner dans quelques minutes, alors que sa respiration régulière et apaisée est le seul son qui emplissait la pièce.

Mon coude replié sur mon visage, je repense à ce qu'il s'est passé hier soir. Notre proximité et la chaleur de son souffle s'échouant sur mon visage, était à deux doigts de me rendre fou. Sans parler de sa paume contre mon torse, éveillant, pour la première fois, un désir que je n'avais encore jamais éprouvé pour elle.

Son réveil met un terme à mes pensées, alors qu'Holly gigote afin d'atteindre son téléphone. Je le fais à sa place, lorsqu'elle soupire.

— C'est bien trop tôt... râle-t-elle tandis qu'elle plonge son visage dans l'oreiller.

Je souris, la lumière s'infiltrant à travers les volets.

— Plus qu'aujourd'hui et c'est le week-end, ne te plains pas, raillé-je.

Elle se retourne sur le dos, mains jointes sur son ventre.

— Facile à dire, tu commences que dans quelques heures !

— C'est toi qui as voulu poursuivre un cursus en tant qu'étudiante de lettres, en t'infligeant des options supplémentaires, tu t'en prends qu'à toi-même, l'embêté-je.

Elle m'inflige une tape sur l'épaule, avant de se redresser et de s'asseoir.

— Tu m'accompagnes jusqu'à la fac ? me quémande-t-elle alors que son regard m'apparaît plus nettement lorsque j'allume la lumière.

— Dans tes rêves, Holly.

— S'il te plait Nash ! insiste-t-elle en faisant la moue.

On se lance dans une bataille de regard, sachant déjà qui l'emportera.

— Sérieusement, si je n'ai pas l'oscar du plus gentil homme au monde, je ne comprendrai pas, affirmé-je.

Elle me sourit de toutes ses dents, avant de sauter du lit. Qui donc, à part elle, parvient à se lever aussi vite, de bon matin.

Elle s'avance jusqu'à la salle de bain, alors que je traîne quelques minutes sur les réseaux sociaux.

— Tu veux quelque chose pour déjeuner ? l'interrogé-je ensuite depuis ma kitchenette.

— Oui, un café au lait s'il te plait  ! me crie-t-elle de l'autre pièce.

Je fais chauffer du café afin de préparer deux tasses, lorsqu'elle ressort habillée et encore coiffée de ses nattes de la veille, affichant éternellement son sourire.

Sans déconner, elle ne s'arrête donc jamais ?

Elle attrape sa tasse et me remercie en me plantant un bisou sur la joue.

— Si tu veux un truc à manger, tu sais où c'est, l'informé-je alors que c'est à mon tour d'aller me préparer.

Lorsque je ressors de la salle de bain, un peu plus frais qu'il y a un instant, je la regarde boire quelques gorgées de son café, observant le monde citadin par ma fenêtre.

Ses cheveux sont désormais lâchés et bouclés, résultat des tresses qu'elle a faites hier soir.

— Et c'est moi qui mâte tes abdos et bave devant tes biceps, hein ? me taquine-t-elle alors que je suis pris sur le fait, quand son regard croise le mien dans le reflet de la fenêtre.

— J'étais simplement en train de me dire qu'au-delà d'être bizarre, tu es sacrément flippante à regarder dans le vide, me défends-je.

Elle lève les yeux au ciel, puis avale une autre gorgée de son breuvage énergisant. Je bois ma tasse d'une traite, et me parfume de déodorant, avant d'enfiler ma veste.

— Mets-moi en un peu, s'il te plait, me demande Holly en désignant le déodorant que j'allais remettre à sa place.

Je ne relève même pas, et l'immerge dans un nuage blanc de parfum musqué, l'entraînant dans une quinte de toux.

— Tu ne penses pas en avoir un peu abusé ? Me demande-t-elle, les yeux larmoyants  d'avoir autant toussé.

Je souris.

— Arrête de te plaindre et enfile mon sweat, tu vas être en retard.

Elle me tire la langue, telle une enfant, puis enfile le pull que je lui tends. Elle chausse ensuite ses converses, que nous avons d'ailleurs en commun. Je verrouille la porte derrière moi, en vérifiant qu'elle n'ait rien oublié, puis nous marchons tous les deux en direction de la cabine d'ascenseur.

— Je crois que je vais avoir dix bonnes minutes de retard, commence-t-elle à s'inquiéter.

— Ce n'est pas sérieux, pour une étudiante assidue, lancé-je afin de la détendre un peu, tandis que l'ascenseur commence à descendre.

Elle hausse un sourcil dans ma direction.

— Ferme-là, le scientifique.

Cette fois, c'est à moi de hausser un sourcil, hilare.

— Sérieux, tu n'as pas trouvé mieux comme insulte, que mon penchant pour les maths ?

Elle me rejoint dans un rire, tandis que nous sortons de la résidence, le tram arrivant au loin.

— Je ne voudrais surtout pas casser l'ambiance, mais si on loupe celui-là, ce n'est pas dix minutes de retard que tu vas avoir, mais vingt, désigné-je du menton le tramway qui approche.

— Bordel...

On entame une course folle, et arrivons tous juste avant que les portes automatiques se referment sur nous. Essoufflée, elle m'adresse un coup d'œil avant de se plier en deux, entraînée dans un long fou rire.

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