Juhayd Al Qasimi, roi d'Anjalar traverse le désert de ses terres avec comme ambition de relever son pays en proie à une terrible guerre.
Il fera la rencontre d'une cavalière à l'esprit vif et dotée d'une stratégie redoutable...
Balqis...
Une jeune...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Elle
Le retour au palais Al Qasimi se fait dans un silence brut. Je suis de très proche de ce roi pour qui mon aversion n'est que renforcé suite aux paroles qu'il m'a confié avant mon départ. Je ne tolère pas qu'un homme s'éprenne de moi. L'amour n'offre que le desespoir et la folie. Et même si c'est un roi qui me courtise. Ma réponse sera non. Mille fois non. Et surtout si c'est lui.
Pour se faire, je n'ai eu aucun mal à piétiner les sentiments de mon cousin. Alors ceux d'un roi envers lesquel je n'éprouve que du mépris, ont une valeur proche du néant à mes yeux.
Cependant, me voilà prise en étau. Juhayd al Qasimi a sauvé ma vie. Sur les milliers d'habitants de Mador. Il a fallut que ce soit lui.
Mon sauveur.
Et je dois reconnaitre que s'il n'avait pas été là, sans nulle doute que je ne le serai plus moi non plus. Mon âme aurait été arraché de mon corps, tandis que ce dernier se serait enfouie dans ce sable glacé et profond.
L'asphyxie aurait été longue et douloureuse, m'insufflant certainement des pensées pour mes proches. Pour mon petit frère Nassim, pour ma mère adorée, pour tout ce qui compte pour moi.
Y en aurait-il eu une pour ce roi?
Oh que non !
Je n'espère pas. Le côtoyer trop souvent m'empêche de garder la tête vide. Sa présence m'insupporte car je sais exactement comment fonctionne son monde. Comment fonctionne sa famille et tout ce que la royauté implique.
Néanmoins, il m'a sauvé la vie. Et il est le bien le dernier homme sur terre que j'attendais, alors prise au piège dans ce sable mouvant.
Je lui suis désormais redevable. Et j'honorerai ma parole. Un mois et je prendrai la poudre d'escampette.
Un mois et je retournerai à Raqem.
Car je crains que ma présence ici, finisse finalement par me porter préjudice.
La nuit fut longue, pleine de cauchemars. J'ai vu mon père dans mes songes. J'ai vu son visage, du moins quelques traits. Il était furieux et soulevait son sabre avec colère.
Je me lève en balayant ses mauvaises pensées de mon esprit. Le roi veut que nous nous voyons chaque matin. Et je ne peux me désister aussi précocement.
Comme le matin précédent, une domestique m'apporte un copieux petit déjeuner. À vrai dire, cette quantité de nourriture représente aisément mon régime alimentaire pour deux ou trois jours.
On mange bien au palais. Voilà bien, un point positif.
Vêtue d'une robe ample recouvrant ma tenue de cavalière, ainsi qu'un voile de teinte beige, je me dirige dans les couloirs avec plus de facilité.
