Trois

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Elle

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Elle

Le sommeil ne m'est d'aucun repos. Les mauvais songes n'ont fait que me tourmenter alors que je me suis couchée à l'aube.

Que la voute céleste était spectaculaire ce soir ! Combien elle me coupe le souffle, toutes les fois ou je m'y promène avec Wafi, mon unique compagnon.

Je m'étire en quittant le matelas au sol qui me sert de lit. Il ne doit pas être plus épais que trois phalanges, mais je m'y suis accomodée. Je l'ai cousu moi même en y assemblant du tissus en coton et en le remplissant de laine. J'ai fait celui de chacun des membres de ma famille.

Et nous sommes trois.

Ma mère, Nassim et moi.

Je me dirige vers la jarre en terre cuite reposant sur un meuble en bois. J'attrape sa anse, et déverse un peu d'eau dans le creux de ma main. Je passe ainsi plusieurs fois sur mon visage jusqu'à être suffisant éveillée. J'infiltre un peu de liquide entre mes lèvres et frotte mes dents avec un siwak. Je relève les yeux sur ce miroir face à moi.

La vision qu'il me renvoie, m'apporte toujours le même ressentiment. Je déteste ce qui se révèle à moi, chaque fois ou je me contemple, ce souvenir me frappe en plein visage.

Comme une réalité douloureuse, ineffaçable...

Me promettant qu'à jamais je suis destinée à ressasser le passé et l'événement qui m'a conduit à être celle que je suis aujourd'hui.

Immuablement.

Un raffut dans la pièce jouxtant ma chambre me sort de mes pensées. Je reconnais la voix de mon oncle maternel. Je tend l'oreille pour déceler quelques bribes de ses paroles.

— Sabah ! Il y a un blessé... Il a grandement besoin de tes soins, s'adresse t-il à ma mère.

— Un blessé? Est-ce un ennemi? Que s'est-il passé? s'empresse ma mère.

— Une flèche l'a touché à l'épaule quelques heures avant l'aube.

J'entend ma mère jurer au nom du Trés Haut. Tandis qu'un sourire point sur mon visage.

—  Est-ce un ennemi? Demande à nouveau ma mère.

— Non. Et te donner son identité maintenant n'est pas préférable. Hâte toi, ô mère de Balqis, cet homme a besoin de toi.

Ma mère souffle d'exaspération. Je l'entend rassembler ses affaires et certainement les jeter dans un sac.

— Ses agissements finiront par me tuer, lâche t-elle avant de quitter notre modeste maison aux cotés de mon oncle.

La porte de notre logis se referme en un fracas, m'offrant un silence qui ne me déplait pas.
J'affectionne particulièrement le calme et la solitude. Je suis de ceux préférant la présence de l'étendu terrestre plutôt que celle des hommes.

La cavalière des sablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant