Vingt-et-un

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Lui

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Lui

M'éloigner d'elle est une décision aussi compliquée que celle d'attaquer Badran par les eaux. Malgré la distance que j'impose entre Balqis et moi, elle me manque un peu plus chaque jour. Terriblement.

M'affirmant que je suis cet homme incapable de la faire quitter mon esprit. En toute transparence, mes pensées se sont elle. Mes songes, elle encore. Chacune de mes inspirations, chacun de mes battements lui sont voués.

Balqis m'a condamné.

D'un regard, la cavalière a piégé le roi. Me voilà l'unique prisonnier de cette relation à sens unique. Moi, qui espère et elle qui ne cesse de me repousser.

Pour autant l'espoir ne me quitte pas. J'ai cru décelé moins de hargne en fin d'après midi, quand je l'ai aperçu sur la plage. Elle ne cessait de m'observer tandis que j'agissais comme si je n'avais pas remarqué sa présence. Mais il lui suffit d'être dans les alentours pour que je ressente son aura inévitable.

Balqis me manque. Son sourire me manque, son arrogance me manque, puis même son mépris.

Et mes longues balades avec la princesse d'Iram n'y changent rien. Elles ne valent pas les moments précieux partagés avec ma cavalière. Pourtant la princesse d'Iram est une femme d'exception, converser avec elle, n'est pas déplaisant, observer sa beauté n'est pas non plus une contrainte.

Je pourrai m'en accommoder comme épouse et envisager d'avoir ce fils que ma mère me réclame avec insistance.

Je le pourrai, sans nulle doute.

Mais cela irait contre mes sentiments, tous dévoués à cette reine des sables.

Les jours s'écoulent péniblement. et voilà une semaine que Balqis n'a pas franchi les portes de mon bureau. J'ai secrètement cultivé l'espoir qu'elle le fasse, qu'elle entre sans s'annoncer et qu'elle me confie des paroles à faire cogner mon coeur avec frénésie.

Rien de tout cela.

Elle s'est contentée de monter Wafi et de s'aventurer dans les rues sinueuses de Mador. Et toutes les fois, ou je la savais, seule et à l'extérieur, je retenais mon souffle en priant pour qu'elle me revienne.

Chose, qu'elle a faite, toute les fois ou elle quittait le palais.

J'avance, l'air pensif dans les couloirs de pôle Est, zone réservée aux militaires quand ma route croise celle de la princesse d'Iram.

— Princesse?! m'étonné-je de la trouver là.

— Mon roi, que la paix soit sur toi, s'incline t-elle avec une grâce infinie.

— Qu'elle soit également sur toi, Rania.

Un charmant sourire égaye son visage parfait, sans que cela ne me procure la moindre émotion.

La cavalière des sablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant