Epilogue

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Elle

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Elle

Quand ai-je cligné des yeux pour la dernière fois dans mon corps d'enfant? Quand...

Il me semble que ce fut hier...

Et pourtant...

Me voilà, assurément plongée dans cette vie d'adulte. Tandis que je me berce de souvenirs délicieux, d'instants passagers d'existence, de quelques bribes de légèreté, et de fragment de bonheur...

Quoi qu'il m'en coûte, ils demeureront la meilleure version de moi même. La meilleure.

Ma pureté, ma naïveté, mon insouciance...

A jamais, un recueil de mélancolie, de sentiments insaisissables, et un délice pour mon coeur endurci.


Les yeux perdus vers l'horizon, je fixe les côtes de mon pays, et je rêvasse encore. Chaque jour un peu plus. Et puis je pleure. Beaucoup. Secrètement aussi.

La guerre n'est plus qu'un détail du passé. Le roi Khalid Al Sarraf ne gouverne plus l'Assyriade. Et Juhayd s'est assuré de placer sur le trône un membre de la famille Al Sarraf, propice à la paix.

Ainsi l'accalmie est de retour. Elle l'est, et plusieurs facteurs ont scellé la paix. Mon époux se plait à répéter que j'en suis l'investigatrice, que sans ma determination et mon audace, l'Anjalar connaitrait encore des jours funestes.

Cependant je pense tout autrement. Il n'y avait qu'un homme comme Juhayd Al Qasimi pour considérer la parole d'une femme à la même valeur que celle d'un homme. Il est un roi visionnaire, un souverain que l'histoire n'oubliera pas...

Et puis... Un élément nous a facilité la prise de Badran. Un élément majeur... Mon père.

Avec évidence, il avait un coup d'avance, et il l'a joué en la faveur de l'Anjalar, un peu comme un dernier acte de loyauté, une volonté d'implorer notre pardon à tous.

Je lui ai pardonné... Tout pardonné. Jusqu'à la plus infime larme qu'il a fait coulé sur mes joues. Et cette cicatrice possède désormais un goût moins amère.

Le jour de notre attaque, Badran était quasiment vidée de ses soldats, voilà comment nous nous sommes emparés de la capitale avec plus de facilité qu'attendue. Mon père avait convaincu le roi d'Assyriade d'envoyer l'essentiel de ses troupes aux frontières. Quel brillant tacticien !

Ainsi nous en sommes sortis victorieux. Jamal le stratège avait rusé le roi de l'Assyriade, nous assurant que son coeur n'a jamais faillit et qu'il demeurait des nôtres depuis tout ce temps. J'imagine la solitude qu'il a du ressentir durant ces dix années et une nouvelle fois, mon coeur se brise.

Ô papa... Ton souvenir raisonnera en moi à jamais.
Que Le Très Haut te fasse miséricorde, retrouvons dans Ses jardins, là ou nous ne connaitrons ni chagrin, ni déchirement.


La cavalière des sablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant