Trente-cinq

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Lui

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Lui

Et c'est l'esprit tourmenté que je traverse Mador, mes doigts enserrés aux rennes de Thalj. Dans la pénombre de la nuit, j'avance avec cette crainte persistante que Nassim ne soit plus.

Ô Toi, Le Très je T'implore d'épargner sa vie. Il n'est qu'un jeune enfant, sa mère ne peut le perdre d'une façon si tragique. Elle qui a tellement enduré. Ne la condamne pas à pleurer cet être qui lui est si cher...


De cette façon, l'inquiétude ronge chacune de mes pensées. L'Assyriade n'a eu cesse de nous affirmer sa barbarie et son manque d'humanité. Et je tend à croire qu'il ne lui en reste pas même une infime poignée. Juste... des souvenirs dissipés.

Ainsi, sur les hauteurs de mon fidèle pure-sang, je fend les contours de Mador, mes deux billes noires se plongeant dans chaque recoin, chaque bosquet, derrière chaque pierre... Parfois la silhouette d'un enfant me galvanise d'espoir, et puis quand son visage m'est révélé, mon estomac se serre à nouveau, m'éloignant de ce soulagement dont je me languis avec force, avec désespoir.

Balqis.

Je pense à elle. Â ses tourments. À ses cris. À ses pleurs. A son regard perdu quand je lui ai sommé de rester au palais. J'entend sa voix s'étendre dans nos quartiers, tandis que je l'y condamnais, le temps de ramener Nassim.

Vivant...

Je n'ai pas d'autre option que de le rapporter auprès de la reine et de sa mère, avec un coeur qui bat. Aurai-je seulement l'envi de me montrer devant elles deux, alors que ce petit être demeure six pieds sous terre.

Ô que non...

Comment en sommes-nous arrivés là? Moi, qui me plaisait à jouir d'un mariage parfait et différent que les précédents. Moi qui me réjouissais à chaque seconde, et qui vibrait à chaque instant. Je ne parviens pas à saisir la façon dont nous avons glissé vers une telle tragédie. Sofiane est la clé de cette descente vers les abysses... Et bien que je déplore la finalité de mes décisions. Pouvais-je seulement agir différemment? Le pouvais-je seulement?

J'aime ma reine d'un amour si fort et exclusif , qu'il me sera à jamais impossible de laisser cet homme près d'elle. Il ne lui est pas permis et ainsi, je maintiendrais mon opinion. À jamais.

Néanmoins, je ne doute pas de ma reine. Pas un seul instant. Elle m'est fidèle comme je lui serai jusqu'à ma mort. Cependant... je connais suffisamment l'homme. Lui, n'a pas été créé de la même façon, et je refuse qu'un autre que moi, puisse être étourdi par la finesse de mon épouse.

Balqis, souveraine et commandante de mon coeur. A elle, je suis voué, pour toujours.


      La grande Mador s'efface doucement, m'annonçant droit devant l'Assyriade. Sans crainte, je me dresse devant la frontière qui sépare nos deux peuples. Mes yeux fixent la terre du pays ennemis avant de fixer la mienne.

La cavalière des sablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant