Juhayd Al Qasimi, roi d'Anjalar traverse le désert de ses terres avec comme ambition de relever son pays en proie à une terrible guerre.
Il fera la rencontre d'une cavalière à l'esprit vif et dotée d'une stratégie redoutable...
Balqis...
Une jeune...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Elle
J'ai le coeur en lambeaux. Anéantie, terrifiée, folle de rage, je n'entend plus les implorations de ma mère. Mes yeux sont dirigés vers mon cousin, étendu sur le sol, et couvert de sang. Sofiane aurait mieux fait de rester à Raqem. Sa venue à Mador n'est autre qu'une condamnation à mort pour lui.
Posté dans un des couloirs du palais, je patiente en faisant les cent pas. Ma mère est parvenue à me tempérer, ainsi j'ai consenti à retarder mon départ afin de ramener Nassim auprès de nous.
Le roi demeure en face de moi, silencieux. Il ne dit rien, sans que son regard ne me quitte. Je sens ses yeux sombres peser sur moi avec lourdeur. En permanence. Et pour autant je ne cherche pas à lui parler, ni à puiser en lui, le moindre réconfort.
Les larmes ont rendu flou ma vue, en réalité. Et si les cris déchirants de celle qui m'a porté pendant neuf mois, ne m'avaient pas raisonné, alors c'est vers Badran que je me rendrais là, tout de suite. Et non pas, recroquevillée dans un couloir à attendre que mon cousin se réveille enfin pour qu'il nous livre ce qu'il a vu.
Et puis ma mère apparait enfin. Devastée elle s'approche de moi, après avoir quitté la pièce dans laquelle Sofiane repose désormais. Elle semble calme, mais dans la profondeur de ses yeux, je lis une inquiétude frôlant les abysses. L'annonce de l'enlèvement de Nassim nous fait perdre la tête à toutes les deux. Et je ne sais pas grâce à quel miracle nous demeurons aussi calmes.
— Comment va Sofiane? demandé-je tourmentée.
— Il a perdu beaucoup de sang... soupire ma mère en se frottant les mains sur le tissus de sa robe en coton.
— Survivra t-il? nous-interrompt le roi avec gravité.
— Le Très Haut est plus savant, Juhayd.
Une larme roule sur ma joue, tandis que j'expire profondément.
— Nassim... L'a t-on retrouvé? demande faiblement ma mère, avec un espoir de le voir accourir dans ses bras.
Sa force est une leçon pour nous tous. Le roi balance sa tête de gauche à droite. Ma mère referme ses yeux avec chagrin. Il m'est insupportable de la voir ainsi.
— Je ne comprend pas... Pourquoi enlever Nassim? Quel est le but de l'Assyriade? finis-je par lâcher.
— Peut être ont-il eu connaissance de notre attaque...me répond Juhayd.
— Voilà pourquoi je te supplie de l'amorcer depuis des mois ! explosé-je en plantant enfin mon regard furieux dans celui de mon époux.
Je vois ses mâchoires se serrer. Il accuse le coup.
— Mon frère est en train de payer le prix de ta lâcheté, Juhayd ! Un innocent de plus, sur ta longue liste... Est-ce cela ton objectif?
— Balqis ! tente de me tempérer ma mère, alors que j'ai franchi les portes de ma colère.
