Vingt-six

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Elle

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Elle

Patientant devant la porte du salon Averoes, je ne peux tempérer mon inquiétude. Juhayd y a pénétré armé d'une colère dont je ne l'ai vu se parer que très rarement.

La porte s'ouvre lentement tandis que mes yeux s'y projettent. Le roi apparait le visage neutre, je le fixe en espérant trouver une once de joie dans son regard.

Rien.

Refermant la porte derrière lui, Juhayd s'approche silencieux, visiblement dans ses pensées. Marier ses soeurs est un combat pour lui, une épreuve relevant du supplice.

— Réjouis toi Balqis, la princesse Nawel se marie bientôt, plante t-il sans décrocher un seul sourire.

Mes yeux s'arrondissent, tandis qu'une joie s'immisce dans mon coeur.

— Tu es donc d'accord? Tu as changé d'avis? m'émerveillé-je un éclat de bonheur s'affichant sur mon visage.

Juhayd s'immobilise devant moi, alors que je dispose au milieu d'un hall aux hauteurs vertigineuses. Je relève la tête, ainsi mes yeux restent arrimer aux siens. Ses cheveux noirs et brillants sont coiffés et disposés ses oreilles. J'inspecte attentivement son visage, et me noie dans ses traits d'homme puissant et magnifique.

Mon coeur frappe fortement dans ma poitrine. Il cogne si fort. M'affirmant malgré moi, que s'il ne devait avoir qu'un homme sur terre avec lequel j'accepterai une union, il ne pouvait être un autre que Juhayd Al Qasimi.

Celui qui a allumé un feu en moi. Un feu constitué de flammes ardentes et massives. Et dès lors que ses deux billes noirs teintées de nuances cendrés se posent sur moi, alors je deviens braise.

— Pouvais-je seulement m'opposer au bonheur d'un des fragments de mon coeur? répond-il en guise de réponse.

Je l'observe...

— Pourtant je ne vois pas de bonheur évident dans ton regard, Juhayd.

— Et pourtant... Pourtant je le suis.

Juhayd détourne les yeux en observant vers la porte du salon.

— Cependant je ne peux dissiper cette crainte d'un revers de main. J'en suis incapable, le temps m'aidera. Et les rires de ma soeur aussi. En priant pour que Hakim en soit l'origine.

— Hakim n'est pas un homme injuste, il ne lui fera aucun mal. Et tu le sais, pertinemment Juhayd.

— Je le sais. Voilà bien mon unique réconfort, déclare t-il en expirant lourdement.

Et puis l'appel à la prière nous interrompt. Celle du maghreb est annoncée. Déjà? Ainsi la troisième nuit a débuté.
Les yeux de Juhayd se plantent à nouveau dans les miens. L'instant reste suspendu, figé, intime.

La cavalière des sablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant