edamame - bbno$ & Rich Brian
Maillot sous ma robe d'été, créole aux oreilles, paréo en main, je suis prête ! Timidement, je frappe à la porte 220, au dernier étage. Armand m'a envoyé le numéro par message sur Insta. C'est Marc qui m'ouvre ; il est torse nu et porte un short de bain. Ça le change ! Il avait plus de charisme habillé. En tout cas, ça fait drôle de le voir dans cette tenue.
— Entre, je t'en prie !
— Merci !
— Comment va ton poignet ? me demande-t-il tandis que j'étudie les lieux.
C'est bien plus vaste que ma chambre ! Il y a même un petit salon et une table à manger pour recevoir les invités, mais personne n'y est installé. Tout le monde semble être sur la terrasse dont la porte est entrouverte. Des voix et des rires en proviennent.
Marc m'y conduit.
— Mieux, merci ! J'ai fait un saut à la pharmacie pour acheter une crème anti-inflammatoire.
— Tu devrais quand même consulter un médecin en rentrant à Paris !
Je hoche la tête lorsque plusieurs voix me saluent depuis le jacuzzi : Irène, Tristan, un autre gars qui travaillait en classe éco, et Armand, bien sûr !
C'est tout ?
Je balaye des yeux la terrasse, mais à part eux, il n'y a pas un chat.
— Où est le reste de l'équipage ?
— Oh, ils préféraient aller manger en ville...
Quoi ?!
Moi aussi j'aurais préféré ! Pourquoi on ne m'a pas proposé ?
Peut-être parce que j'ai passé une bonne partie du vol enfermée dans le cockpit, sans parler à personne d'autre que le malotru devant moi qui me sourit avec son bonnet de Noël sur la tête !
— Allez, viens !
— Je te sers une coupe de champagne ? propose Marc en tournant déjà les talons vers le Minibar.
Ma réponse semble facultative.
Comme tout ce petit monde continue de m'observer, je commence à me sentir mal à l'aise. Que je le veuille ou non, je ne vais pas pouvoir rester plantée comme une bécasse très longtemps. Pour éviter que le moment ne se prolonge, j'enlève ma robe en vitesse et la dépose avec mon paréo sur une chaine non loin. De toute façon, Armand m'a déjà vu en bikini tout à l'heure, Irène s'en moque bien, et les deux autres garçons sont gays, alors...
Évidemment, la seule place vacante est à côté d'Armand. Luttant contre mes réticences, je m'y installe en faisant de mon mieux pour paraître détendue alors que Marc revient avec ma coupe. Je l'attrape et il entre à son tour dans le bassin. À cinq, on est soudain très à l'étroit. Irène et Armand se poussent pour lui faire de la place, et je me trouve malgré moi collée cuisses contre cuisses avec ce dernier...
Argh !
Je tente de détacher de lui en dandinant mon popotin, en vain.
— Allez, on trinque !
— Tchin-tchin !
Dans un tintement, les coupes s'entrechoquent ; je porte la mienne à mes lèvres, la sirotant ensuite en silence. Pendant ce temps, la discussion reprend son cours. Je n'y prête pas attention, et y participe encore moins. Mon cerveau est bloqué sur une question existentielle : « qu'est-ce que je fous là ?! ». Et une sensation : la jambe d'Armand qui appuie contre la mienne, ce qui alimente la question précédente.
VOUS LISEZ
Ciel, Amour et Turbulences
RomanceElle, est hôtesse de l'air. Lui, est pilote de ligne. Entre eux, il y a bien plus que cette porte blindée qui sépare la cabine du cockpit. Il y a surtout... un immense fossé. Laurine est discrète ; Armand a le monde à ses pieds. C'est simple : ils...