21 - Giulian-

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Arnaud... Ce fils de chien qui avait irrémédiablement changé sa vie...

Giulian s'en souvenait que trop bien. Il se souvenait aussi du manque qui était venu juste après la haine... La haine de lui, la haine d'elle, la haine de lui et elle ensemble ! Mais ce manque... à en crever...

Dès les premiers jours, elle lui avait manqué. Six mois plus tard elle lui manquait tellement qu'il en avait encore des plaies béantes dans la poitrine, à des endroits qu'il ne pouvait atteindre. Qu'il ne pouvait soigner. Il avait souvent du mal à respirer, son cœur battait au ralenti malgré le tempo fou dans lequel il venait de basculer. Sa carrière avait pris un virage à 300km heure. Album, concerts, succès... Elle lui manquait tant qu'il n'arrivait même pas à savourer.

Il avait pourtant mis du temps avant de la reconquérir, il avait tout donné pour encore une fois tout gâcher... Mais malgré toutes ses galères, toutes ces souffrances, il n'avait jamais eu de tendance au mélodrame. Il avait préféré avancer, quitter la France, l'a quitter elle. C'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour cesser de s'apitoyer sur son sort.

Alors il avançait, avançait en automatique. « Ça finira par payer » disait Pedro. Et souvent, il jetait des bouteilles à la mer. Dans ses sons, il disait ce qu'il n'avait jamais osé lui dire, ce qu'il ne lui dirait surement jamais. En vain. Car un an plus tard, malgré ses relance, Sarah n'était toujours pas venue lui rendre visite en Italie. Pire, elle l'avait complètement effacé de sa vie. Et Giulian avait recommencé à vriller, l'alcool, le manque de sommeil, les nombreuses tentations illicites, l'argent, les filles... tous ces toxiques commençaient « à faire de lui le pire des cons », « à produire de la merde » et « à faire chier » pour reprendre les paroles de Pedro. Boire, sortir, écrire, rapper... pour oublier. Encore et encore. A cette époque, il ne savait plus ce qu'était l'amour, ne savait plus faire, et se mettait juste la tête à l'envers.

Si bien qu'un jour Pedro lui avait craché ses quatre vérités...

"Oh gars-là, ça va plus le faire, ça fait 3h qu'on t'attends, et tu te pointe comme ça, t'es un déchet mec. Regarde toi, je te reconnais même plus Djéè, tu veux t'autosaboter c'est ça ? Si c'est bien ça alors continue, t'es sur la bonne voie, mais rappel toi que t'es pas tout seul dans l'histoire, et que j'ai pas tout sacrifié pour que tu te chie dessus à la première peine de cœur", lui avait il lancé hors de lui lorsqu'il le vit débarquer au studio, fringué de l'avant-veille et encore à moitié défoncé.

"Ce n'est pas la première, et il n'y a rien qui marche, je suis désolé, j'ai tout essayé, je n'y arriverai pas. Elle avait raison, je suis qu'une grosse merde."

"Qu'est-ce que tu veux que je te dise frérot ? Il y a forcément une autre nana faite pour toi sur cette planète, putain."

"Crois moi quand je dis que justement j'ai déjà essayé la moitié des filles de cette planète..."

"Mais qu'est-ce qu'elle t'apportait de plus, est ce que tu t'en souviens au moins ?" tenta-il de comprendre, plus pour lui-même, pour avancer, que par compassion pour son ami et partenaire d'affaire.

"Tout."

"C'est-à-dire ? Creuse un peu."

"Et ça mènerait à quoi de remuer la merde du passé ?"

"Ba, j'ai peut-être une idée."

"Vas-y Einstein, éblouit moi par ta lumière."

"Je me disais qu'à défaut d'autres filles, on pouvait peut-être te trouver d'autres sources, d'autres activités quoi, qui te procureraient la même chose... qu'elle... en dehors de l'alcool et la C. j'entends."

Flammes Jumelles, putain de Karma ! (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant