Un Monde à Deux Faces | Tome I & II

𝐈𝐈. 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏

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𝑺𝑬𝑪𝑶𝑵𝑫𝑬 𝑪𝑯𝑨𝑵𝑪𝑬

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Anita

Les mêmes gestes se répétaient, comme la première fois où je devais m'apprêter élégamment pour le dîner qu'Hope et moi avions préparé, il y a quelques jours de cela.

Je retouchai une dernière fois quelques mèches de cheveux rebelles qui ne se fondaient pas correctement dans les boucles que j'avais faites à l'aide d'un lisseur.

J'attrapai rapidement mon téléphone avant de débrancher le lisseur de la prise et d'éteindre la lumière derrière moi. Je descendis les escaliers avant de croiser le regard d'Hélios, scrutant chaque centimètre de ma silhouette. Celui-ci portait un costard le taillant parfaitement. Il avait toujours la même coiffure ainsi que son habituelle cigarette bloquée entre ses lèvres.

Son regard me gênait, mais d'un autre côté, il me mettait en confiance. Même si je ne savais pas trop quoi en penser.

— Aucun homme n'aura le droit de poser son regard sur toi, ce soir.

J'esquissai un sourire en coin, amusée, en même temps que de rouler les yeux.

Ses mots me réchauffaient le cœur. Comme si, pour la première fois de ma vie, je me sentais réellement aimée par quelqu'un qui ne craignait pas d'exprimer ses sentiments à haute voix.

Je m'approchai de lui jusqu'à ce qu'il entoure ma taille avec son bras, me rapprochant un maximum de lui de façon possessive. J'appréciais son geste plus que je ne l'aurais dû.

Mais je laissai tomber cette muraille que je m'étais bâtie durant des mois. Cette muraille me demandait bien trop d'entretien et des promesses que je ne savais respecter. J'abandonnai. Tout cela ne me servait plus à rien. La soirée d'hier m'avait prouvé que je n'étais plus en mesure de garder cette protection. Mais que j'étais vouée à tomber dans ses bras. À être à ses côtés.

Nous arrivâmes à l'extérieur de la maison avant que notre chauffeur n'ouvrît la portière de la voiture pour nous emmener à un endroit qui m'était encore inconnu.

Hélios et moi prîmes place sur les sièges en cuir de la voiture avant que le chauffeur ne prenne la route.

Et dire que Walter aurait dû être notre chauffeur pour ce soir. Il aurait dû voir Hélios sur son trente-et-un. Nous voir dans les bras l'un de l'autre. Au lieu de ça, il était parmi les étoiles qui flottaient au-dessus de nos têtes ce soir. Cela devait être dur pour Hélios qui le considérait comme un membre de sa famille. D'après ce qu'on m'avait dit, Hélios aurait même vu le cadavre ensanglanté de Walter étalé devant l'entrée de la maison. Je n'imaginais pas les visions effrayantes qui devaient le hanter depuis cet événement tragique...

***

Après quelques minutes, le chemin que nous empruntions me fit l'effet d'un flash. J'avais l'impression d'être déjà passée par là.

Ce n'est que lorsque j'aperçus la bâtisse du manoir appartenant au premier chef de gang que toutes les pièces du puzzle s'assemblèrent.

Je me retournai vers Hélios, les yeux écarquillés, tandis que celui-ci me regardait avec un sourire en coin retroussant la commissure de ses lèvres.

— Qu'est-ce qu'on fait ici ? lui demandai-je en jetant un dernier coup d'œil à l'extérieur.

— Tu vas voir, répondit-il simplement avant que la voiture ne s'arrêtât parmi tant d'autres.