Chapitre 28

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Éros me pose enfin. Après plusieurs heures à marcher dans cette position, il doit être épuisé. Il n'a rien dans le ventre et face à ce constat je hausse un sourcil. Je tremble dans l'attente de voir un signe de faiblesse sur ses traits. Je recule d'un pas pour mieux l'observer. Il regarde la forêt qui nous entoure en inspirant bruyamment. Je souris légèrement.

— Tu as l'air fatigué.

— Hum, ce n'est pas comme si je venais de te porter sur plusieurs kilomètres.

— En effet.

Il se retourne en fronçant les sourcils. Je ne réfléchis pas beaucoup plus. Je frappe violemment l'arrière de son genou et me retourne. Il jure et me crie de m'arrêter. Je n'ai pas le temps de faire un pas qu'une personne sort d'un buisson et pointe un arc droit vers mon cœur. D'autres personnes émergent des fourrés. Je me retourne vers le prince avec hargne.

— Comment as-tu fait ça ?

Il entrouvre la bouche et fronce les sourcils.

— Moi ? C'est à toi que je devrais poser la question.

Des assaillants l'encerclent également. Nous reculons petit à petit l'un vers l'autre jusqu'à ce que nos dos se touchent. Je ne reconnais aucun visage qui m'entoure et leurs accoutrements ne me disent rien. Ils sont vêtus de blancs et de nuances de beige pour se fondre dans la forêt enneigée. Éros a fait apparaître un arc, mais je n'ai aucun moyen de me défendre.

— Donne-moi ma dague.

— Hors de question.

— Alors tu préfères nous défendre tous les deux ?

— Qu'est-ce qui te dit que je sauverais encore ta peau ? Tu es plus qu'insupportable.

Je lance un regard à nos assaillants. Les arcs sont durement pointer vers moi tandis qu'ils sont baissé face à Eros. Les hommes et femmes en face de lui plissent les yeux en l'observant. Ce dernier ne remarque pas leur manège. Je me retourne totalement vers le prince pour que son attention se focalise sur moi.

— Donne-moi une arme.

J'attrape d'un geste fluide ma dague à rouelle attachée à sa ceinture.

— J'ai dit non.

La flèche encochée dans son arc disparaît et il baisse son arme pour essayer de rattraper ma dague de sa main libre. Il me lance un regard sévère que j'ignore complètement pour faire à nouveau face à l'ennemi. Éros souffle ostensiblement et se replace en position défensive.

— Vous êtes qui ? demande ce dernier.

— On dirait le prince... Lâche une voix.

— Eros ? demande une femme.

— Léto ? C'est toi ? demande Éros.

Quand cette question passe ses lèvres, la panique m'étreint. Il la connaît, donc ils sont nostrariens. Ma respiration se contracte. D'une roulade, je m'éloigne d'Éros. Mon mouvement crée la panique chez l'ennemi. Je sectionne une jambe en me relevant de ma roulade. Je me retourne avec grâce. Je suis face à plus de dix personnes qui dégainent leur épée. L'homme le plus proche est le premier à prendre un coup vraiment violent. Je balafre l'entièreté de son torse. Comment est-ce que je peux m'en sortir ? C'est impossible. Je recule d'un pas, puis d'un autre et mes ennemis me suivent comme un seul homme. Éros me regarde sans qu'aucune émotion ne transparaisse sur son visage. Il se trouve derrière la foule qui s'est totalement désintéressée de lui.

Merde.

Merde.

Merde.

Une femme prend la parole.

Le Joyau de Nostraria, tome 3 : la naissance d'une légendeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant