Chapitre 45

275 37 2
                                    

Le chauffeur vient enfin de se garer devant l'hôpital, devant les urgences pour être précise, je le remercie et cours jusqu'à l'accueil, la secrétaire sursaute en me voyant débarquer comme ça.

-Bonjour madame, que puis-je faire pour vous ?

-Je suis à la recherche de ma mère, elle vient d'être admise ici. Elle s'appelle Mary Roy.

-Je regarde ça.

La secrétaire baisse les yeux sur son écran, j'attends quelques instants avant qu'elle me regarde de nouveau.

-Elle est au box 8. Vous êtes donc sa fille ?

-Jessica Roy, oui.

Je sors une pièce d'identité sans qu'elle me le demande, elle la prends et vérifie son écran, tout semble bon.

-Je vais prévenir son médecin que la fille de madame Roy est arrivée.

-Merci.

Je récupère ma carte d'identité et me dirige vers le box indiqué, je trouve l'infirmière devant, inquiète. Elle m'aperçoit, elle se redresse en sentant mon regard sur elle.

-Mendy, qu'est-ce qu'il s'est passé avec ma mère ?

-J'en sais rien. Ce matin elle était fatiguée après sa radiothérapie, mais elle parlait, elle était consciente. Puis, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, elle s'est effondrée d'un coup, j'ai du l'emmener ici en urgence et elle a perdu conscience quand nous sommes arrivées.

-Elle a passé des examens ?

-Oui, le médecin ne devrait pas tarder à revenir.

-Merci.

-Je suis sincèrement désolée, je ne pensais pas que ça arriverait.

-Ce n'est pas de votre faute, ma mère est malade, elle a un nouveau traitement. J'espère juste que c'est annonciateur de bonnes nouvelles, pas que la maladie prends de la place, encore. Je vais la voir.

J'entre dans le box et vois enfin ma mère, elle a les yeux clos mais semble relativement sereine, la machine qui bip me rassure énormément. Je prends sa main, celle sans perfusion, dans les miennes et m'assois sur le tabouret que m'apporte Mendy. J'attends patiemment le médecin, il arrive après un très long moment, il est surpris en me voyant mais il se présente quand même.

-Bonjour, je suis le docteur Walsh et vous, mademoiselle ... ?

-Jessica Roy. La fille de Mary Roy.

-Ravie de vous rencontrer mademoiselle. Alors, je ne vais pas tourner autour du pot. Votre mère a fait un malaise suite à son nouveau traitement. Elle suit une radiothérapie, c'est bien cela ?

-Oui, depuis deux semaines.

-Ce genre de réaction peuvent arriver, surtout qu'elle a eu de lourds traitements encore avant tout ça. Je vais devoir lui faire passer des examens complémentaire demain, pour savoir si le cancer n'est pas en train de se propager. Est-ce que je le pourrais ?

-Bien sûr, faites ce que vous avez à faire. Je veux que ma mère guérisse.

-Et on fera tout pour. Votre maman sera transférée en chambre d'ici peu, vous pourrez rester ici, je vous ferais monter un lit.

-Merci beaucoup.

-Je vous laisse. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me demander.

Le médecin s'en va, je reste avec ma mère même quand elle est emmenée dans sa chambre, je ne veux pas la lâcher. Mendy est partie, elle a bien vu que j'avais pris le relais. Quand ma mère est installée, je m'assois sur le fauteuil disponible et je la regarde quelques minutes avant de prendre mon portable pour tenir Gabriel au courant de la situation. Il comprends que je ne vais discuter que par message, je n'ai pas envie de le griller si ma mère se réveille.

J'échange un long moment avec Gabriel, il ne me lâche pas jusqu'à environ dix heures et demi, il est fatigué, il veut se coucher. Je lui souhaite donc une bonne nuit et j'envoie un message à Joe pour le tenir au courant que demain je ne viendrais pas travailler, suite à l'hospitalisation de ma mère. Celui-ci me réponds sans attendre qu'il comprends, quelqu'un prendra ma place, je le remercie pour sa compréhension et je pose mon téléphone pour regarder ma mère endormie. La fatigue arrive aussi chez moi, mon lit n'est pas arrivé, je suis encore en tenue de travaille, mais ce n'est pas grave, le fauteuil est confortable. Je retire juste mes chaussures, mon soutien-gorge et je me dirige vers la salle de bains pour me faire une petite toilette, il y a l'essentiel, avant de m'installer confortablement dans le fauteuil pour la nuit.

* * *

Je suis de retour dans la chambre de ma mère, elle est partie faire des examens, j'en ai profité pour rentrer à la maison pour me changer et prendre une douche. Je dois avouer que je suis fatiguée et que j'ai mal de partout, mais je reste à l'hôpital. Les douleurs et la fatigue ne sont pas au niveau de mon inquiétude pour ma mère, alors je tiens debout et je reste ici.

J'attends peut-être deux heures avant de revoir ma mère, elle est réveillée, elle échange avec le médecin. Les deux me voient me lever, je souris alors qu'on remets le lit de ma mère à sa place.

-Salut maman, ça fait plaisir de te voir réveillée.

-Je suis contente de te voir ici chérie. Le médecin était en train de m'expliquer le résultat des premiers examens, tu veux écouter ?

-Bien sûr ! Dites-nous tout docteur, dis-je en le regardant.

-Nous devons attendre les résultats d'autres prélèvements, mais les premiers examens sont bons. La radiothérapie semble déjà faire son effet, même pas après deux séances.

-Mais pourquoi elle a finit inconsciente ?

-Son corps a lutté contre les tumeurs, et ça l'a fait sombrer dans l'inconscience. Ce qu'on pourrait prendre pour une mauvaise nouvelle est en faite une excellente chose. Le corps de votre mère se bats, les traitements sont efficaces.

-Vous voulez dire qu'elle est en train de guérir ?

-Je ne peux pas le confirmer, pas encore, je peux juste dire que son corps se bats avec intensité. Madame, dit-il en tournant la tête vers ma mère, nous allons vous garder encore un peu avec nous, on doit surveiller tout ça.

-Gardez-moi le temps qu'il faut, surtout si mon corps se bat. Je n'ai pas envie de sombrer une nouvelle fois dans l'inconscience seule à la maison.

-Très bien. Je vous laisse, je dois voir celui qui va prendre le relais du dossier aujourd'hui, je reviens demain.

-Merci docteur.

Le docteur serre la main de ma mère, me sourit puis il s'en va. Je peux enfin rejoindre ma mère sur son lit, je prends délicatement dans mes bras, je ne veux pas lui faire mal.

-Maman, j'ai eu tellement peur pour toi. J'ai cru que j'allais te perdre hier soir.

-Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur comme ça.

-Tu n'as pas à t'excuser, c'est ce cancer de merde qui m'énerve.

-Il m'énerve aussi, mais tu l'as entendu, mon corps se bat.

-L'autre oncologue disait la même chose et t'as finalement du avoir un traitement plus sévère.

-Là je le sens bien. Le nouveau traitement semble vraiment efficace.

-C'est tout ce que j'espère. Je ne supporte pas te voir aussi faible.

-Cette année je vais guérir, j'en suis sûr.

Ma mère serre ma main, je vais garder espoir pour elle. Je ne suis pas prête à la perdre, je ne le veux pas. Une maman comme elle, ça ne peut pas vivre pour toujours ?

Nousdiscutons un long moment, ça fait quand même plaisir de la voir réactive bienque fatiguée, ça ce voit.

King of my heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant