Chapitre 29

363 36 8
                                    

Ma main rencontre du froid dans mon lit, ça me réveille en grimaçant. Je me redresse et jette un œil dans ma chambre, Jessica n'est pas là, mais la porte est ouverte et une bonne odeur m'arrive. Je souris, comprenant qu'elle prépare le petit-déjeuner, c'est attentionné. Je regarde l'heure, c'est neuf heures, ça va. Je me lève sans attendre, avec quelques courbatures, je ne m'attendais pas à en avoir, mais hier soir c'était... costaud. Je m'étire longuement et rejoins la cuisine après m'être habillé, Jessica est bien là. Elle porte un gilet long, mais je suis sûr que dessous elle porte un de mes tee-shirt. Je vais poser mes mains sur ses hanches et embrasse sa nuque dégagée, ça la fait rire après un petit gémissement de douleur.

-Bonjour toi. Tu as mal quelque part ?

-Partout. Hier soir, c'était... pouf, indescriptible.

-J'étais inspiré.

-C'est ce que j'ai remarqué. Tu n'avais rien pris en m'attendant pour le bain ?

-Rien du tout. C'était moi dans ma plus grande forme.

-J'espère que tu n'auras pas cette forme pendant toute la semaine, sinon je vais mourir.

-Et je ne veux pas du tout être responsable de ta mort, sauf si on parle de la petite mort.

J'entends rire Jessica, puis elle se tourne en baissant le feu.

-La petite mort est agréable, mais pas en trop grosse quantité. Sinon, tu as bien dormi ?

-Comme un bébé, et toi ?

-Plutôt bien.

-Juste plutôt bien ? J'ai fait quelque chose qui ne t'as pas plu ? Ou alors je me suis mis à ronfler.

-Non, pas du tout, rassure-toi. C'est juste la première fois que je dors aussi loin de chez moi, aussi loin de ma mère. Je dois juste m'y faire.

-Je comprends.

Je glisse une main sous son menton et vais l'embrasser, ça la fait sourire. Elle réussit quand même à se libérer de mes bras et va finir de préparer le petit-déjeuner, même si je la sens distraite, pas vraiment avec moi. Elle parle quand même pendant qu'on mange, je m'occupe de la vaisselle alors qu'elle retourne dans la chambre. Je prends mon temps, la laissant dans ses pensées, mais je pense que quelque chose lui fera du bien, alors je réfléchis à comment l'occuper, je n'ai pas envie qu'elle s'ennuie.

Jessica.

Je suis dans la chambre de Gabriel, sous la couverture avec mon téléphone, je discute un peu avec ma mère. Si hier soir j'étais très heureuse, je dois avouer que ce matin c'était très bizarre de me réveiller dans les bras de Gabriel, même si ce n'était pas déplaisant. Mais depuis le petit-déjeuner, je suis perdue dans mes pensées et je déteste me sentir comme ça.

Je finis par voir du coin de l'œil Gabriel entrer dans la chambre, il vient s'asseoir à côté de moi, je pose mon téléphone et le regarde.

-Tout va bien ? Tu n'as pas l'air bien aujourd'hui.

-Tout va bien Gabriel, je suis juste perdue dans mes pensées.

-Est-ce ça te dit de sortir ? Je peux te faire visiter le palais et la propriété.

-Une petite balade ça me dit bien.

-Je te laisse te préparer et on part. Habille-toi de manière confortable.

-D'accord, Votre Majesté.

Je souris en me redressant, Gabriel vient m'embrasser en douceur, ce qui change d'hier soir, puis il va chercher des vêtements dans sa commode. Je me lève à mon tour et fouille dans ma valise pour sortir des habits confortable. Je vais me préparer dans la salle de bains, j'enfile mes chaussures et ma veste puis nous partons tranquillement. Gabriel me raconte l'histoire du palais et de la maison, il est passionné par ce qu'il raconte, la personne qui a gagné la tombola sera très heureuse de vivre avec lui le temps d'un week-end.

Nous arrivons au palais après une longue marche, l'endroit est vraiment beau. Nous retirons nos vestes en entrant dans le palais, celui-ci est plus petit que celui dans lequel je travaille, mais il n'en reste pas moins impressionnant. Gabriel me guide à l'intérieur, je vois bien qu'il le connait comme sa poche. J'apprécie la visite guidée par le propriétaire des lieux avec des anecdotes de son enfance ici.

Cette visite dure un long moment, l'estomac commence à se creuser. Gabriel m'emmène jusqu'aux cuisines, qui sont plutôt grandes, un cuisinier est là. Il m'est rapidement présenté, c'est le chef du roi. Je laisse Gabriel demander ce qu'il veut, je sais qu'il a bon goût, et je ne me trompe pas, il demande un bon repas. Nous restons dans la cuisine, je discute avec le chef, il est très gentil, avec un accent prononcé, il est bien d'ici. Et il ne semble pas trop surpris de me voir avec Gabriel, il a du l'informer de ma venue.

Quand le repas est prêt, nous nous installons sur la table de la cuisine et dévorons les délicieux plats que nous a préparé. Nous prenons notre temps, d'autant plus que le temps commence à se gâter. Même quand nous avons fini de manger nous restons dans la cuisine avant de finir notre visite. Malgré les gros nuages, nous visitons les jardins.

Mais, alors que nous sommes assez loin de la maison et du palais, la pluie commence à tomber, à torrents, une vraie tempête ! Gabriel attrape ma main et commence à me guider dans les jardins, jusqu'à un abri. La pluie ne jette pas trop ici, alors je retire ma veste qui est trempée même s'il fait froid. Je me tourne vers Gabriel, nous nous mettons à rire en voyant dans quel état nous sommes parce qu'on a joué avec le feu. Enfin, avec les nuages et le mauvais temps d'ici, qui peut changer d'un moment à l'autre.

Notre rire se calme rapidement, le regarde Gabriel change, je comprends tout de suite ce qu'il désire. Nous nous sautons presque tout de suite dessus, ce qui me fait sourire contre ses lèvres avant de répondre à son baiser plus qu'agréable. Nous bougeons jusqu'à ce que je sente une colonne derrière moi, Gabriel me plaque contre alors que je passe mes mains sous sa veste que j'ouvre sans attendre. Je réussis à la jeter sur le côté, ce qui fait sourire mon amant contre mes lèvres.

Nous passons un bon petit moment ici, coucher avec un homme bien appréciable sous la pluie, malgré le froid, ce n'est pas désagréable. Surtout qu'il y a de la tendresse aujourd'hui, c'est très différent d'hier soir où Gabriel y allait beaucoup plus fort, sans beaucoup de douceur. J'ai donc bien profité là, ça fait du bien.

On reste quelques minutes dans les bras l'un de l'autre après délicieux orgasme, sous la grosse veste de Gabriel, mais nous ne tardons pas à nous rhabiller, il fait vraiment froid. Gabriel va s'asseoir contre une des colonnes, la pluie est encore trop intense pour qu'on parte, je vais prendre place entre ses jambes qu'il tapote. Il passe ses bras autour de moi, là je suis au chaud, je suis vraiment bien.

-Jessica, je peux te poser une question ?

-Bien sûr que tu le peux.

-La marque sur ta hanche droite, c'est quoi ?

-Ça ? C'est rien, une brûlure.

-Une brûlure de quoi ? Je suis curieux.

-D'huile. C'était très douloureux, j'ai mis quelques temps pour m'en remettre, mais aujourd'hui ça va.

-Comment tu t'es brûlée ?

-J'étais une enfant de dix ans, vraiment bête à jouer avec une poêle remplie d'huile brûlante pour faire frire des frites. Sauf que mon père m'a fait peur en criant et boom, la casserole tombée sur ma hanche droite.

-Ton père t'a crié dessus ?

-Pas sur moi, sur un joueur qui venant de faire une faute sur un de ses chouchous. Mais quand j'ai crié à mon tour, à cause de la brûlure, il est tout de suite venu vers moi et il n'a pas attendu la moindre seconde pour m'emmener à l'hôpital en voyant l'étendu des dégâts.

Un petit sourire triste me prends en me souvenant de ce moment, j'avais énormément souffert sur l'instant mais mon père avait été d'un très bon réconfort pour moi. Il a su avoir les mots qu'il fallait pour réconforter une jeune fille de dix ans blessée assez grièvement, c'est pour ça que je l'aimais plus que tout au monde. Ma mère ne lui en a jamais voulu, tout comme moi, les accidents ça arrive.

Je me tourne un peu vers Gabriel, il voit mon petit sourire triste, il pose un baiser sur ma tempe et commence à jouer avec mes mains, ça me détends. Je ferme les yeux et profite de l'instant, je l'apprécie énormément.

King of my heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant