Chapitre 81

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Quelques jours viennent de passer depuis le départ de Gabriel, le temps passe plutôt vite, sauf le soir, où sa chaleur me manque. Nous réussissons à nous appeler malgré l'énorme décalage horaire qu'il y a, mon compagnon apprécie son voyage bien qu'il aurait aimé que je sois avec lui. Jaya sait déjà que je veux voyager avec lui, alors elle essaie de me mettre sur le prochain déplacement de Gabriel, mais il faut voir avec Anton.

Pendant ces derniers jours, je me consacre à mes sorties, à mes événements à venir et à mes projets en court de création. Je suis bien contente de continuer mes avancées. Je dois avouer que j'ai souvent envie d'aller m'installer dans le bureau de Gabriel, mais je ne le fais pas, je sais que je serais déconcentrée là-bas, j'aurais envie de fouiller dans ses tiroirs et regarder les photos qui sont sur son bureau. Déjà les miennes savent me distraire, alors celle de mon compagnon, petit qui plus est, c'est sûr que je n'avancerais pas.

Et je ne vais pas avancer dans les prochaines minutes, quelqu'un vient de toquer à la porte, j'indique à la personne qu'elle peut entrer. Je suis surprise en voyant le chef du gouvernement, ça fait un moment que je ne l'ai pas vu. Gabriel le voit toutes les semaines, mais moi non, je l'évite comme la peste.

-Mademoiselle Roy, je ne vous dérange pas ?

-Je suis en plein travail, mais entrez. Si vous êtes là, c'est que ça doit être important.

L'homme entre dans le bureau sans dire un mot, il vient prendre place en face de moi et se permets de regarder les documents que j'ai disposé pour avancer dans mes projets.

-A ce que je vois vous prenez votre rôle au sérieux.

-Le peuple paie mon logement, ma nourriture et mes habits. C'est la moindre des choses de rendre. Contrairement à d'autres qui prennent sans dire merci.

-Vous me visez ?

-Je sais que vous n'êtes pas le plus économe avec l'argent du peuple. Mais je me doute que vous n'êtes pas venu pour ça. Qu'avez-vous à me dire ?

-Savoir si vous avez discuté mariage avec Gabriel. Il est plus que temps que ça arrive.

-Pardon ?

Je recule avec mon siège, surprise par cette réflexion dégueulasse.

-Vous savez que ça ne fait pas longtemps que nous nous sommes retrouvés avec Gabriel ? Nous n'allons pas précipiter les choses pour vous.

-Pourtant votre relation date d'il y a plus longtemps. Il me semble qu'il y a un an, à cette même période, vous découvriez ses fiançailles avec la Duchesse de Somerset, donc vous étiez déjà ensembles.

-Effectivement, ça commence à faire un moment que notre relation a commencé, mais ça ne veut pas dire qu'on va se marier demain. Je ne comprends pas pourquoi vous forcez Gabriel à se marier en toute sincérité. Je suis avec lui, je suis loin de le quitter, on peut prendre notre temps.

-Et l'héritier ?

-Ceci ne vous concerne pas.

-L'avenir de la famille royale me concerne.

-Vous êtes le chef du gouvernement, mon utérus ne vous regarde pas. Le seul qui a le droit de me parler de l'avenir de la famille royale, c'est le roi. Et il n'y a que moi qui peut dire quand on aura un héritier, ce qui est loin d'arriver.

-Vous savez que c'est votre travail ?

-Mon travail ? dis-je en lâchant un rire jaune. Mon travail aujourd'hui c'est de récolter des fonds, mettre en avant des causes auxquelles je tiens, d'aider le peuple. Mon travail ce n'est pas d'être la potiche du roi et d'avoir des dizaines de bébés. Nous sommes aux 21ème siècle, il est temps de se mettre à la page monsieur et d'éviter de m'insulter. Maintenant, sortez de mon bureau, contrairement à vous j'ai du travail qui m'attends.

-Mademoiselle, c'est à vous de ne pas m'insulter.

-Je vous rappelle qu'un jour je deviendrais votre reine, monsieur. Et Gabriel vous a déjà dans le collimateur, alors laissez-moi tranquille sinon je vais tout faire pour qu'on vous destitue et que vous ne puissiez plus faire de politique.

-Est-ce une menace ?

-Une mise en garde je dirais.

Je me lève et me dirige vers la porte que j'ouvre, puis je regarde mon désagréable invité.

-Dégagez de mon bureau, immédiatement, sinon j'appelle la sécurité.

-Vous n'avez pas besoin d'en arriver là. Mais n'oubliez pas, je peux aussi destituer votre compagnon, dit-il en se levant et me rejoignant.

-Le peuple vous en voudra et n'élira plus jamais quelqu'un de votre camp. Dehors, dernière avertissement.

Le chef passe devant moi en lâchant un petit sourire pas du tout plaisant à voir, je le déteste.

-N'essayez pas de me faire un coup dans le dos. Je le vois à vos yeux.

-Je vous ai à l'œil mademoiselle.

-Occupez-vous du peuple plutôt que de vous occupez de moi, d'un mariage qui ne vous regarde pas et de mon utérus. Au revoir monsieur.

Je montre la sortie avec mon bras, sauf qu'il butte contre quelqu'un.

-Aïe.

Je me tourne vers la personne que j'ai ''tapé'', je suis surprise en voyant Stacy, je ne m'attendais pas à sa visite et je dois avouer qu'ils m'embêtent aujourd'hui.

-Votre Altesse, bonjour, dit le chef du gouvernement en allant devant moi.

-Bonjour James. Vous venez encore embêté la nouvelle compagne du roi ?

-Juste lui rappeler son travail.

-Si c'est de faire des choses pour le peuple, il me semble que c'est aussi votre job, non ?

-Effectivement.

-Alors allez faire votre job et arrêtez d'embêter la compagne du roi.

-Je fais mon job. Mais je vous laisse. Au revoir mesdames.

Le chef du gouvernement s'en va enfin, sans se retourner, ça fait du bien ! Je me tourne vers la duchesse, elle sourit en me regardant.

-James est toujours pénible, n'est-ce pas ?

-Oh que oui. Il m'énerve avec ses histoires de mariage et maintenant d'enfant. Il devrait s'occuper de sa famille et du peuple au lieu d'enquiquiner.

-Vous voulez savoir le pire ? Il est divorcé et avec ses enfants, c'est pas ça.

-Pas surprenant. Sinon, pourquoi êtes-vous ici ?

-Je souhaitais discuter avec vous, c'est possible ?

-J'étais en plein dans un projet, mais j'ai été beaucoup trop coupée. Allons ailleurs pour discuter, sauf si ça concerne un projet professionnel.

-Non, j'avais juste envie de discuter. Et vous semblez bien vous débrouiller sur le domaine professionnel.

-Je suis bien aidée, mais merci du compliment.

Je lâche un petit sourire puis je vais chercher mes affaires avant d'emmener la duchesse jusqu'à mes appartements, nous allons rester dans le salon, c'est très bien pour aujourd'hui. Je demande des boissons et de quoi manger, c'est midi passé et j'ai faim. Nous nous mettons à discuter ensembles, je suis étonnée de bien m'entendre avec elle aujourd'hui. Mais je pense que c'est ça la maturité.

King of my heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant