Chapitre 37

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L'avion vient enfin d'atterrir dans le sud de la France, le voyage s'est plutôt bien passé. On a mis trois heures, avec des turbulences, ce qui m'a fait friser la crise de panique mais mon voisin a su me calmer. Et les turbulences n'ont pas trop durée, mais c'était suffisant pour me faire très peur. Heureusement le reste du trajet s'est bien passé, j'ai beaucoup discuté avec Victor, nous avons même bien rigolé ensembles. Nous sortons de l'avion en rigolant, passons les contrôles des frontières sans attente et récupérons nos valises jusqu'à ce qu'il soit interpellé par une personne faisant partie du cortège. Je suis le groupe, nous prenons un mini-bus sans Gabriel, encore une fois, et sans Anton, ils ont déjà une visite. Nous rejoignons notre résidence pour ces quelques jours, une grande maison sur les hauteurs de Cannes si j'ai bien compris en montant dans le bus.

Et je ne me trompe pas, nous arrivons après une bonne heure et demi de route, route très jolie soit dit en passant, devant la maison. Nous récupérons nos bagages et entrons dans la maison, qui est plus une grande villa, je regarde un peu le décors, c'est magnifique, encore plus avec la baie vitrée qui donne sur la mer.

-C'est jolie ici, vous ne trouvez pas ?

Je me tourne en entendant la voix de Victor, souriante.

-C'est magnifique. Le lieu a bien été choisi.

-Anton sait choisir nos lieux où nous descendons, que ce soit les hôtels ou les locations.

-Pourquoi nous ne sommes pas à l'ambassade ?

-Le Roi n'aime pas spécialement dormir là-bas, il aime s'adapter à la vie du pays quand la sécurité est assurée. Et au moins il est libre de ses mouvements.

-Et c'est aussi pour ça qu'il a besoin d'une femme de ménage.

-Exact. Ça permets d'offrir une belle prime de voyage.

C'est vrai que j'aurais le droit à une prime du à ce voyage, surtout que nous sommes partis sur un week-end, donc j'aurais une bonne rémunération en plus.

-Bien, je vous montre votre chambre ?

-Avec plaisir !

Je prends ma valise et suis Victor dans la maison, un peu surprise par le fait qu'il sait où aller.

-Vous êtes déjà venu ici pour connaitre la maison ?

-Oui, à chaque fois qu'on vient dans le sud de la France on vient ici.

-Je comprends mieux pourquoi vous connaissez la maison.

Victor me regarde en souriant puis il me montre ma chambre. Ça ce voit que je ne suis pas une personne importante, la chambre est plutôt petite, bien qu'elle soit confortable.

-Voilà, c'est votre chambre pour ces quelques jours. Vous avez le temps de vous installer, le Roi ne devrait pas rentrer avant un moment et le ménage a déjà été fait.

-Super, merci beaucoup.

Victor s'en va en fermant la porte, je regarde les rangements disponibles puis je vide ma valise sans perdre de temps. Une fois que tout est rangé, y compris dans la salle de bains attenante à la chambre, je quitte la pièce pour aller dans le jardin, la vue est sublime, c'est la première fois que je vois la mer d'aussi près. J'aimerais aller sur la plage et plonger les pieds dans l'eau, mais d'une la place est trop loin et deux, même s'il fait beau, il fait froid, nous sommes en février. Je reste juste ici, entendant les autres s'agiter, mais ils ne m'interpellent pas, ils savent ce qu'ils font.

Je finis par ouvrir la porte pour sortir dans le jardin, j'apprécie beaucoup l'air marin. Je vais m'asseoir sur un transat pour prendre le soleil, ça fait un bien fou. Je reste ici un long moment, jusqu'à ce que j'entende le bruit d'un briquet à côté de moi. J'ouvre les yeux que j'avais fermé pour profiter, je suis surprise de voir Gabriel, une cigarette à la bouche. Je ne l'ai jamais vue fumer depuis le début de notre relation, je dois avouer que ça me choque un peu qu'il le face à côté de moi. Il sait que je n'aime pas ça.

-Vous fumez, Votre Majesté ?

-Ça vous dérange ?

-Je n'aime ni l'odeur ni le principe.

-Alors vous pouvez rentrer. J'ai besoin de me détendre.

-En vous ruinant la santé ?

-Ma santé vous touche ?

-Vous êtes mon roi, évidemment que je tiens à votre bonne santé. Je n'ai pas envie qu'on vous perde prématurément.

-C'est touchant que vous vous souciez de ma santé, mais j'en ai pas besoin.

-Mais je le fais quand même.

Gabriel soupire, puis se tourne vers moi.

-Tu sais que ma mère a un cancer, je n'aime pas les gens qui fument, surtout à côté de moi.

-Je le sais, et je vais m'éloigner. Ou tu peux encore rentrer.

Je me lève et m'approche de lui après m'être assurée que personne ne nous vois.

-Tu peux aussi arrêter de fumer

-J'ai quarante ans, je suis grand, je sais ce que je fais.

-Je le sais. Mais ça, dis-je en prenant sa cigarette, c'est pas bien.

Gabriel la récupère et s'éloigne, je soupire et rentre dans la maison, je ne veux pas rester plus ici. Je vais dans ma chambre et traine sur mon téléphone, discutant avec ma mère et Camille, à qui j'ai envoyé une photo depuis la vue de ma chambre, je vois un peu la mer d'ici. Mon amie et ma mère sont contentes du voyage que je fais, ça me change bien les idées. Je dois avouer que j'aimerais retrouver Gabriel, mais je ne le dois pas. Je tiens le bon bout, je ne dois pas craquer maintenant.

* * *

Deux jours viennent de passer depuis que nous sommes en France, hier c'était la Saint Valentin et je dois avouer que ça m'a fait sourire. Nous avons tous eu un cadeau, des chocolats et des fleurs de la part de Gabriel, c'était mignon, même si c'était de sa part. Ce n'était pas que pour moi, alors j'ai accepté. Et je dois avouer que je n'ai pas encore trop touché aux chocolats, je mange très bien ici, la nourriture est excellente. J'apprécie le séjour ici, bien que nettoyer la villa soit épuisant. C'est très grand, mais j'arrive à gérer. Je ne fais pas toutes les pièces, ce sera surtout pour le dernier jour.

Enfin. Aujourd'hui la villa est très calme, quasiment tout le monde est partie pour l'église, je ne voulais pas y aller. Je n'avais ni le temps ni l'envie. J'ai fini mes tâches pour la journée, je suis une nouvelle fois dehors. J'ai découvert que le jardin était plus grand que je ne le pensais, je suis dans cette partie, le soleil est toujours dehors. Je suis sur un transat, c'est très agréable de prendre le soleil comme ça. Je ne prends jamais le temps de le faire quand je suis au palais, alors je profite.

King of my heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant