Chapitre 86

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Gabriel.

Aujourd'hui c'est la première sortie de Jessica depuis la sortie de la vidéo sur internet, je sens son stresse dans la voiture. Je pose ma main sur la sienne, elle me regarde, un petit sourire sur les lèvres. Je n'aime pas la voir comme ça, pas après qu'elle ait enfin pris confiance en elle. J'essaie de la rassurer du mieux que je peux, mais c'est compliqué, cette histoire l'a vraiment affectée. Heureusement, dans tout ça, sa confiance en moi n'a pas disparu, ce qui m'aurait d'autant plus blessé.

La voiture arrive devant notre lieu de rendez-vous, je descends en premier et vais chercher ma compagne, qui reste bien agrippée à moi, je regarde le peuple, il semble content de revoir Jessica, je le vois même applaudir. Je tourne la tête pour regarder la femme que j'aime, elle aussi à un œil sur le peuple présent, elle semble surprise, mais dans le bon sens du terme.

-Tu vois, tu n'avais rien à craindre, dis-je en me penchant à sa hauteur.

-Je préfère quand même attendre mes premières sorties solo pour savoir si je suis encore bien vue.

-Tu es toujours bien vue, étant donné la réaction du peuple.

Je caresse doucement le dos de sa main du pouce, nous arrivons devant notre hôte pour la journée. Nous le saluons, ma compagne est toujours bien accueillie, c'est rassurant. La visite commence rapidement, nous sommes dans une école aujourd'hui, une école pour les enfants en difficultés, que je soutiens depuis trois ans maintenant. J'apprécie revoir les petits qui sont aidés, ils sont eux aussi ravis de me revoir. Je passe un bon moment à la saluer, puis je regarde Jessica, elle est à leur hauteur, souriante. Elle sait que eux n'ont rien vu, n'ont rien su, ils sont innocents. Certains vont dans ses bras, enchantés de découvrir celle qui va devenir un jour leur reine. Et ça me permet de voir qu'elle sera une formidable maman à l'avenir, je vois combien elle apprécie les enfants.

Après les salutations, nous nous installons avec eux et nous nous amusons bien pendant une heure dans la salle de classe, je dois avouer que ça fait partie de mes visites préférés depuis que je suis roi. Je ne suis pas allé à l'école comme tous les enfants, j'ai fait ma scolarité au palais et je l'ai quitté que pour aller à l'université, où j'ai débuté un master en droit international, que je n'ai jamais obtenu suite au décès de mon père. Quand nous aurons un ou des enfants, je veux qu'ils puissent vivre librement malgré la couronne. De toutes façons, je ne sais pas si Jessica accepterait le sacrifice des études pour nos enfants.

Nous profitons donc d'un bon moment dans l'école, puis nous allons dans la cour de récréation, refaite grâce à une belle collecte de fond. Et c'est pour ça que j'aime tant les visites dans les écoles, surtout qu'elles ne sont jamais guindées, je m'amuse toujours comme un gosse, même au football. Jessica reste avec les filles surtout, jouant à des jeux de cour de récréation, je le vois du coin de l'œil.

Malheureusement, ce moment se termine beaucoup trop vite, les enfants doivent retourner en classe, nous ne sommes pas conviés pour la suite, nous avons une autre visite. Tous les enfants viennent nous saluer, par un check ou un câlin, nous prenons quand même notre temps avec eux. Une petite fille profite d'un long câlin avec moi, j'ai toujours la même règle avec les enfants : ils peuvent rester aussi longtemps qu'ils veulent. La petite me lâche quand même après de longues minutes, elle va faire le même câlin à Jessica, puis elle retourne avec ses camarades. Nous saluons le personnel de l'école, puis nous quittons les lieux. Avant de retrouver la voiture, nous faisons un tour du peuple présent, nous recevons quelques cadeaux, Jessica a des fleurs, qui lui font plaisir. Nous passons quelques minutes ici et nous partons rapidement, tout le monde doit partir pour laisser les enfants tranquille.

Dans la voiture, je me tourne vers ma compagne, qui regarde une peluche qu'on lui a offert.

-Alors, comment tu te sens ?

-Plutôt bien. Cette visite avec les enfants était une bonne idée, dit-elle en me regardant. Elle m'a fait beaucoup de bien, tu as bien fait de m'emmener.

-Je savais que ça allait te plaire. Et j'ai vu combien tu aimes la présence des enfants autour de toi.

-Ils étaient adorables.

-Tu aimerais en avoir ?

Je dois avouer que c'est la première fois que je lui pose la question aussi sincèrement. Elle baisse les yeux sur la peluche, puis me la donne.

-Gabriel, comment peux-tu poser la question ?

-Je la pose parce que c'est important.

-La bonne question à poser ce n'est si je veux des enfants. J'en veux. La question devrait être combien j'en veux.

-Alors combien d'enfants veux-tu ?

-Minimum deux. Nous avons tous les deux été enfants unique, et c'est vraiment triste de l'être.

-Je confirme.

-Après, un troisième ne me dérangerait pas. Si j'apprécie être enceinte. Et si ça ne te dérange pas.

-Avoir trois enfants ça me plairait bien. Ça me donne envie de t'épouser le plus rapidement possible pour qu'on se mette au boulot.

-Tu veux juste coucher avec moi.

-Chose que tu vas aimer mon cœur.

-Comme d'habitude.

Jessica prends ma main entre les siennes et la caresse, je regarde à mon tour la peluche, elle est très mignonne.

-J'ai envie de garder la peluche pour notre premier enfant.

-Alors gardons la.

-Tu sais qu'on a pas le droit.

-Une petite peluche, ce n'est rien. Et elle vient du peuple, je veux qu'elle aille à notre premier enfant. Je veux que chacun de nos enfants aient une peluche venant du peuple.

-C'est une belle idée. Au moins ça leurs rappellera qui ils sont, même si je ne vais pas les engoncer dans le rôle de princes et princesses avant l'adolescence.

-Tu seras un formidable papa.

-Je vais essayer de l'être.

-Gabriel, mon amour, je t'ai vue avec les enfants comme tu m'as vu avec eux. Même si tu ne les connais pas tous, tu as été formidable. Tu ne seras pas parfait, c'est normal, mais je sais que tu feras tout pour que nos enfants se sentent bien.

-Et toi tu feras une excellente mère.

-Merci.

Je jette de nouveau un œil sur ma compagne, elle sourit et passe une main sur ma joue pour la caresser, je fais de même mais pour l'attirer contre moi pour l'embrasser, ce qui la fait rire. S'il y a bien une chose qui n'a pas changé malgré la vidéo, c'est ça, toujours à rire quand je l'embrasse, c'est agréable.

Nous continuons nos sorties pour la journée j'en avais trois aujourd'hui, Jessica m'accompagne sur toutes. Et tout se passe bien, elle est toujours aussi bien accueillit, les gens en ont rien à faire de la vidéo, ils veulent juste la voir elle dans son travail. Ça me rassure quand même de les voir ainsi, moi-même j'étais inquiet lors de mes premières sorties après la diffusion et j'étais bien content de voir mon peuple agir comme si de rien n'était.

King of my heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant