Chapitre 55

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Je suis chez mes employeurs, aujourd'hui je suis seule, ils ont tout les deux des affaires à gérer à l'extérieur. J'ai pratiquement finit mes tâches, je m'autorise un coup d'œil dehors, je fais bien, je vois plusieurs camions passer devant. Et je le vois que ce sont des camions venant de médias, je cours chercher mon téléphone, j'ai une dizaine de messages de ma mère, tous inquiets à cause de camions qui sont arrivés devant la maison. Ils ont mis une presque une semaine, mais ça y est, ils savent qui fait couler énormément d'encre et en plus, ils ont mon adresse. J'appelle directement ma mère, elle décroche sans attendre.

-Maman, les médias sont devant la maison ?!

-Oui ! Et ils se sont bien installés ! Je ne sais pas comment tu vas rentrer, ils sont presque devant la porte.

-Appelle la police, qu'ils dégagent un peu le chemin. Je ne vais pas tarder à partir du boulot, tiens moi au courant.

-Pas de soucis.

On raccroche sans attendre, je reste éloignée des fenêtres jusqu'à ce que ma mère m'envoie un message pour me dire que la police est devant la maison, je peux y aller. Je rassemble mes affaires et commence à sortir d'ici, mes patrons arrivent en même temps.

-Bonjour Jessica. Nous avons vu que votre nom était sortie et que les médias étaient devant chez vous, annonce mon chef de but en blanc. Si vous le voulez, vous pouvez rester ici le temps qu'on s'occupe de dégager tout le monde.

-Ma mère a déjà prévenu la police qui est sur les lieux. Je dois la rejoindre.

-Alors je vais vous conduire. Chérie, prends ma voiture et gare toi pas trop loin, que je puisse rentrer après, dit-il en regardant son épouse.

-Je ne veux pas vous mettre en danger monsieur.

-Jessica, vous êtes mon employée et vous devez rentrer chez vous en sécurité. C'est mon job d'assurer ça.

-D'accord, très bien. Vous allez prendre ma voiture ?

-Je vais vous la ramener, ça ne me dérange pas.

-Merci beaucoup.

Nous nous mettons en route, nous arrivons rapidement dans ma rue, je vois les camions de la presse et la police qui contient tout ce monde, deux voitures nous arrête alors qu'on s'avance, j'ouvre la fenêtre en voyant que c'est bien la police.

-Bonjour, excusez-nous mais nous devons vérifier l'identité des personnes qui passent dans la rue pour des questions de sécurité.

-Je suis Jessica Roy, je veux rentrer chez moi. C'est la maison qui est assaillit de médias.

-Avez-vous une pièce d'identité ?

-Bien sûr.

J'en sors une rapidement, les médias sont curieux et ne sont pas bêtes, une voiture qui arrive pile à ce moment-là, ça veut peut-être que c'est celle qu'ils attendent comme des charognards. Le policier vérifie mon identité puis nous laisse passer après avoir vérifié celle de mon employeur, sa femme devra l'attendre avant le barrage.

En arrivant devant la maison, les policiers dégagent un passage pour qu'on puisse rentrer la voiture dans la propriété, je me suis cachée comme il fallait sous ma veste, mais j'entends le brouhaha des paparazzis, de la presse et de la police. Je reste couverte jusqu'à ce que je sois dans la maison, où je suis accueillie par deux policiers et ma mère. Elle me saute dessus, elle était visiblement inquiète pour moi.

-Ma chérie, ça va ? Ils ne t'ont rien fait ?

-Non, monsieur Harrington a pu se garer dans la cours.

-Merci beaucoup, dit-elle en regardant mon chef qui est entré avec moi.

-C'est normal. Maintenant que vous êtes en sécurité, je vais y aller Jessica.

Je me tourne vers lui, un petit sourire sur les lèvres.

-J'espère que demain je pourrais venir.

-Ne vous stressez pas. Je vous accorde quelques jours le temps que tout ça ce calme.

-Mais...

-Pas de mais. Jessica, les médias vont vous coller, restez ici quelques jours. Si vous avez besoin de la moindre chose, appelez-moi ou appelez mon épouse, on vous aidera.

-D'accord. Merci beaucoup, pour tout.

-C'est la moindre des choses. Je vous laisse, je dois rejoindre mon épouse. Prenez soin de vous. Messieurs les policiers.

Un signe de tête pour eux, mon chef me regarde avec un sourire puis il s'en va, bravant la foule des paparazzi et autre ''journalistes'' qui sont devant la maison. Je me tourne vers les policiers, il est temps de discuter avec eux.

-Messieurs, dites-moi que vous allez réussir à évacuer la presse. Je ne veux pas vivre comme ça.

-Nous essayons de les tenir éloignés le plus possible de vos fenêtres, mais ils sont sur le trottoir, alors nos possibilités sont limités.

-Ils dérangent la circulation et la tranquillité du voisinage. Vous devez les faire partir !

-Pour le moment on les tient juste éloignés et on assure votre sécurité.

-Je ne veux pas qu'on assure ma sécurité, mais ma tranquillité ! Je veux pouvoir retrouver mon quotidien normal, sans la presse sur le dos.

-Mademoiselle, nous faisons ce que nous pouvons.

-Et ce n'est pas assez. Les médias n'ont rien à faire devant chez moi et je n'ai pas à être autant mise en avant. Dégagez-les.

Je quitte le salon en colère face à leur incompétence, rejoignant ma chambre. Je sors mon téléphone et envoie un message à Joe, pour le prévenir de ma situation, lui peut potentiellement plus m'aider que les deux policiers présents dans mon salon. Je m'approche un peu de ma fenêtre quand j'ai envoyé le message, les médias n'attendent qu'une seule chose ; que je sorte de chez moi. Mais je ne vais pas sortir, je vais vivre en ermite le temps que la situation se tasse. Dieu merci j'ai pensé à faire des courses hier, le frigo et les placards sont remplis, j'avais senti le coup. On peut tenir un petit moment, mais maman a besoin de ses soins pour son cancer, je ne sais pas comment on va sortir d'ici si les médias sont toujours là.

Je ne reste pas longtemps à la fenêtre, je ferme le store et m'assois sur mon lit, je suis à regretter ma relation avec Gabriel, vue comment elle a impacté ma vie. J'ai vécu de sublimes moments, mais là, c'est trop... De base je couchais juste avec lui, mais je suis tombée amoureuse, il s'est fiancé, on a stoppé la relation, j'ai été triste pendant des semaines, j'ai quitté ma maison, je ne m'attendais pas à ça en un an.

Je regarde le tiroir de la table de chevet que je n'utilise pas, je le maudit ce tiroir. Depuis que je suis ici, il y a dedans quelque chose que je me retiens de prendre. Le courrier que Gabriel m'a écrit s'est glissé dans mon sac lors de mon départ, je l'ai trouvé quand nous étions encore dans la capitale, mais je ne l'ai jamais lu. Je l'ai emmené ici pour que personne ne le trouve et depuis il est dans le tiroir inutilisé de ma table de chevet. Je sais que si je lis ce qu'il a écrit, ça risque de changer beaucoup de choses chez moi, et j'en ai pas du tout envie.

Un profond soupir sort de ma bouche, j'aimerais avoir une machine à remonter le temps, pour me retenir d'aller à la piscine, pour ne pas en finir là où je suis...

Ma mère finit par me rejoindre, elle ne dit rien en voyant mon état, elle me prends dans ses bras, je me retiens de pleurer en voyant où ma vie se dirige.

King of my heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant