Chapitre 113

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Ma mère vient de se garer devant une entrée discrète du palais, nous sortons de la voiture et nous dirigeons vers le poste de sécurité, un homme salut ma mère, je le reconnais.

-Henry, c'est ça ? je demande en regardant

-Oui, c'est ça. Vous vous souvenez de moi ? J'en suis honorée.

-Votre visage m'a juste ramené à quelques souvenirs. Je suis ravie de me souvenir enfin de quelqu'un du palais.

-J'en doute pas. Profitez bien de votre visite, en espérant que ça vous rappelle de nouveaux souvenirs.

Je souris en passant devant lui quand il ouvre le portique, nous entrons dans le palais par la zone réservée aux employés. Ce ne sont pas mes souvenirs qui reviennent, c'est plus de la logique et c'était inscrit sur une porte. Nous quittons rapidement cet endroit pour entrer dans le palais, je ne suis plus ma mère, être ici me rappelle des choses. J'ai marché dans ces couloirs pendant deux ans, mon esprit commence à s'en rappeler.

Je finis par arriver à des bureaux, des employés sont présents et s'arrêtent de parler en me voyant arriver. Je les regarde, puis je tourne la tête, un peu gênée. Je regarde les portes présentes, une est en verre, elle mène sur d'autres bureaux. Je m'y dirige, je vois mon nom sur une jolie porte en acajou, une autre est à côté, ouverte. Je vais la voir, une femme se trouve dans le bureau, je la reconnais aussi bien que Henry tout à l'heure.

-Jaya ?

Elle se tourne vers moi, elle est surprise de me voir ici, elle pose le dossier qu'elle avait en main et me saute dessus. Jaya me serre dans ses bras, je comprends pourquoi j'aimais travailler avec elle. Son câlin s'éternise, mais elle finit par me relâcher.

-Excuse-moi de ne pas être passée à l'hôpital, mais Anton m'a dit que je pouvais rester à New Delhi le temps que tu reviennes ici. Je suis rentrée il y a dix jours quand même. Comment vas-tu ?

-Très bien, merci. Anton t'a dit pour ma mémoire ?

-Oui, évidemment. Mais tu t'es souvenu de moi.

-J'ai des photos qui m'aide, et on m'a parlé de toi.

-Heureusement. Je suis ton assistante, c'est normal qu'on te parle de moi. En plus, j'ai continué à bosser sur tes dossiers, même à six milles kilomètres.

-Ah oui ? Tu peux me montrer, même si je ne me souviens plus ?

-Evidemment. Allons dans ton bureau, on sera plus à l'aise.

Je la suis dans la pièce à côté, elle me tire la chaise, elle semble très confortable.

-Si la patronne veut bien prendre place.

Je souris en m'assois sur le siège, très confortable, adaptée à mon corps. Je m'avance jusqu'au bureau, il y a encore des photos mais surtout il y a mon ordinateur. Je l'ouvre et l'allume, Jaya a pris un tabouret et vient à côté de moi.

-Ce tabouret, tu l'utilises souvent ?

-Toujours quand on doit bosser à deux. Il est ergonomique, très confortable.

-Je doute bien que tu as du prendre du bon matériel.

-En fait, c'est toi qui l'a choisi. Et bien choisi. Tu aimes nous mettre à l'aise.

-J'imagine bien.

Je souris en regardant mon ordinateur, je cherche mon mot de passe, c'est pratiquement le même que celui que j'utilise pour accéder à ma galerie photo sur mon téléphone. Mon fond d'écran est simple, visiblement je n'avais pas envie de rester dessus au boulot. J'ouvre quelques dossiers, Jaya me parle des projets que j'ai déjà réalisé en un an, des projets en cours et ceux que j'aimerais réalisé. Il y en a également en commun avec Gabriel, surtout pour des écoles et des hôpitaux, les deux grandes causes que nous défendons. J'ai très envie de travailler sur tout ça, mais je dois avouer que je ne comprends pas tout ce que je peux voir.

-Tu prends beaucoup de notes et tu abrèges énormément, c'est pour ça que tu ne comprends pas tout. Mais normalement, ça a du sens pour toi.

-J'imagine bien. J'avais l'impression d'avoir oublié plus de choses que prévu.

-Non. Heureusement non.

-Et nous avions un projet en commun avec Gabriel ?

-Oui, il l'a un peu repris pour éviter de perdre tout ce que vous aviez avancé, on travaille dessus même s'il s'occupe en priorité de ses associations et de son entreprise.

-C'est normal.

-Mais il a quand même pris en charge quelques petites choses que tu faisais, pour éviter tout problème pour les associations que tu soutiens.

-Il ne s'en occupe jamais ?

-Sauf si tu lui demandes de l'aide, non, il ne s'occupe pas de ce que tu fais. Il te fait confiance, jamais il ne te dictera quoi faire. Tu soutiens les associations et les causes que tu veux, tant que ça ne propage pas une image de violence ou de haine.

Je hoche doucement la tête, me disant que s'il voulait vraiment diriger ma vie, il dirigerait aussi mon travail. Le doute que j'ai depuis avant-hier, quand je suis rentrée à la maison, s'installe de plus en plus en moi. Gabriel me semble vraiment un type gentil, pas manipulateur pour un sous, sinon je pense que beaucoup de choses seraient différentes depuis son réveil.

Je reste un bon moment avec Jaya, elle me rappelle tout ce qu'on a déjà fait ensemble, puis je décide de m'en aller, la laissant à son travail. Je me dirige vers un autre bureau, fermé celui-ci, mais je vois le nom de Anton, l'assistant de Gabriel. Je toque à la porte, j'entends que je peux entrer, je le fais sans attendre. L'assistant lève la tête et me regarde, il est surpris de me voir ici mais un sourire se dessine rapidement sur son visage alors qu'il se lève pour me rejoindre.

-Jessica, bonjour ! Quel plaisir de vous revoir ici !

-Bonjour Anton. Ça fait plaisir aussi d'être ici, même si je ne me souviens pas de grand-chose.

-La mémoire reviendra, je ne m'en fais pas. Alors, vous revenez au palais ou vous venez juste pour une visite ?

-Pour le moment, je viens juste pour une visite. Et aussi vous demandez quelque chose.

-Je vous écoute.

Il me laisse m'installer sur un des sièges, il va chercher à boire, j'attends qu'il s'assoit pour lui parler.

-Alors, que voulez-vous me demander ?

-Il me semble que vous êtes bien ami avec Gabriel.

-Effectivement, nous sommes amis avec Gabriel, depuis vingt ans. Vous pouvez me demander ce que vous voulez, je le connais bien.

-A-t-il déjà essayé de me manipuler ?

-Vous manipuler ?

L'homme se mets à rire, je réussis à prendre son verre avant qu'il ne le renverse au sol, l'alcool est horrible à nettoyer. Je laisse Anton rire un bon moment, puis il me regarde de nouveau en essuyant ses larmes.

-Jessica, Gabriel n'est pas le genre à manipuler les gens qu'il aime dit-il en récupérant son verre. Du moins, il peut le faire avec moi pour arriver à ses fins, mais avec vous, jamais. Il était prêt à renoncer à tout ce qu'il a ici pour être avec vous. Un homme manipulateur, narcissique, n'aurait jamais fait ça. Et vous voulez que je vous avoue quelque chose ?

-Je suis prenante.

-Quand vous avez commencé la relation avec Gabriel, je vous voyais d'un très mauvais œil. J'avais l'impression que vous changiez le roi en mal, qu'il était moins concentré, moins dans son travail. Finalement, après quelques semaines de travail ensemble, après l'annulation de son mariage, j'ai vu qui vous étiez. Et j'ai aussi vu que vous faisiez du bien à mon ami et qu'il était en fait plus concentré sur son travail.

-Qu'est-ce que cela a à voir avec la personne qui m'a dit qu'il me manipule ?

-Gabriel ne vous a jamais manipulé parce que vous le rendez heureux, et inversement. Vous formez un couple très sain, qui parfois se chamaille, mais qui sait toujours se retrouver. Il vous a toujours laissez libre de vos choix, de vos combats, de vos sorties. Quand vous êtes partis en Suisse, c'est parce que vous le vouliez. C'est rare quand il prépare des choses alors que vous ne le voulez pas et en général, il n'insiste pas.

Je détourne la tête pour regarder une peintureau mur, je commence à sérieusement remettre en doute la parole de Barry. Tousme raconte le contraire, et je ne pense pas que Gabriel ai eu le temps demanipuler tout le monde.

King of my heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant