SKYLER
Assise à même le sol, menottée à un radiateur, j'émerge doucement. La pièce où je me trouve ressemble à celle d'une chambre totalement abandonnée. La poussière et les toiles d'araignée ont pris possession des lieux, tout comme cette odeur de renfermé. Au fur et à mesure, mes yeux s'habituent à l'obscurité, et là, installée dans un coin de la pièce, une silhouette est assise sur une chaise. Je ne distingue pas grand-chose, juste la capuche relevée qui dissimule les traits d'un visage.
Je ramène mes genoux à ma poitrine, entourant mes jambes de mon bras libre. Alors, ça y est, on en est là et la question qui tourne en rond dans ma tête est : est-ce que je vais mourir aujourd'hui ? Je sanglote, sentant des larmes perler sur mes joues et, à cet instant, je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie.
Un rire vient s'emparer de la pièce. Un rire terrifiant qui semble se loger au plus profond de mes entrailles. Mon corps tout entier se met à trembler sans que je puisse rien contrôler, ce qui semble beaucoup amuser mon kidnappeur.
- Tu as raison d'avoir peur, crache machiavéliquement la silhouette.
La voix est déformée, et je n'arrive pas à savoir qui est la personne en face de moi. Celle-ci se penche, en avant et je décerne juste un sourire qui me provoque un frisson tout le long de mon échine.
- Tu sais combien de temps, il m'a fallu pour organiser ce plan. Te suivre, prendre les photos, le harcèlement ?
Et après un long silence, il reprend.
- Une éternité.... souffle l'ombre avec agacement. Mais aujourd'hui, ce n'est qu'une question de temps avant que tout se termine et que je sois enfin débarrassée de toi.
Mes entrailles se tordent, un vide énorme prend place au plus profond de mon être. Mais une autre question habite mon esprit. Qui est cette personne face à moi.
- Qui êtes-vous ? demandé-je la voix tremblante.
- Ça a vraiment une importance ?
La voix est toujours déformée comme si l'on utilisait un de ces appareils pour cacher son identité. Et c'est à cet instant que la personne se lève, s'avançant dans un brun de lumière passant à travers le trois d'un tissu qui recouvre une fenêtre. C'est une fille, dont j'ignore le prénom, et je me demande ce que j'ai bien pu faire pour qu'elle s'en prenne à moi de cette manière.
-On ne se connaît pas toutes les deux, prononce-t-elle doucement, mais on a une connaissance en commun. Aemond.
Voilà pourquoi son visage m'est si familier. Je l'ai aperçue un jour au début de l'année avec lui. Tous les deux étaient bien proches, mais jamais, je ne m'étais attardée sur ce détail. Ca n'avait pas d'importance, du moins c'est ce que je croyais.
- Je m'appelle Rachelle, et je crois que je te dois quelques explications. C'est la moindre des choses sachant que je vais te laisser pourrir ici.
Mes yeux s'exorbitent et mon cœur, qui battait déjà à une vitesse affolante, est sur le point d'exploser. Me laisser ici.... À cet instant, je me mets à hurler, appelant à l'aide en espérant que quelqu'un m'entende et ma tentative la fait exploser de rire, à s'en tenir le ventre.
- Je suis... désolée, prononce-t-elle difficilement en continuant de rire.
Là, elle m'a expliqué qu'Aemond et elle, avaient une relation avant que je n'arrive, que contrairement à moi, il ne l'a jamais partagée. Elle s'est sentie unique et est tombée encore plus amoureuse de lui, jusqu'au jour où j'ai débarqué. Là, il l'a repoussé et elle a monté ce plan pour me détruire. Elle a demandé à son demi-frère de me suivre, le seul petit détail qu'elle a omis était les troubles psychotiques de celui-ci. Mais au final, ça a été à son avantage. Elle n'a pas hésité une seule seconde à dire que les messages venaient de sa part et malgré le fait qu'il disait n'être jamais entré en contact avec moi, personne ne l'a cru. Elle m'a vue aussi qu'il a eu une sortie exceptionnelle pour deux jours, ce qui pose le moment parfait pour me faire disparaître.
- Mais Duncan... il a ... il m'appelé...
- Mon petit trésor ? Pur hasard ma belle.
Je recommence à hurler, ayant l'impression d'entendre du bruit.
- Skyler, ça ne sert à rien, tu es en périphérie de la ville dans un immeuble abandonné. Non seulement, personne ne va t'entendre mais le meilleur, s'extasie-t-elle en frappant dans des mains comme une enfant. C'est qu'il va être détruit dans cinq jours.
Je panique totalement, tirant sur mes liens en laissant perler des larmes sur mes joues. Mais l'objet en métal qui encercle mon poignet est bien trop serré. Elle se recule, allant vers la porte sûre qu'elle ouvre avant de se tourner vers moi.
- Je prendrai soin de Aemond, je t'en donne la parole.
La porte claque, et me voilà seule, essayant à nouveau de me libérer. Mais chaque mouvement est accompagné d'une terreur grandissante. Chaque cliquetis des menottes semble résonner comme un écho de mon angoisse croissante. J'ai lutté pendant longtemps, tirant encore et encore jusqu'à m'ouvrir le poignet.
J'ai crié à m'en briser la voix, mais le son de ma propre terreur résonne.. Jamais je n'ai eu de répit, chaque instant rempli de l'angoisse suffocante de l'incertitude. Ensuite, j'ai pleuré, supplié Dieu, que quelqu'un me trouve, qu'on me cherche, qu'ils me cherchent parce que je sais leur détermination sans épreuve.
Mais même dans mes prières, la peur persiste, comme une ombre oppressante qui ne me quitte pas. J'ai fini par abandonner, laissant tomber ma tête contre le mur. Je n'arrive pas à arrêter de pleurer, à me dire que non, ça ne peut pas être la fin, mais la froide réalité semble me serrer le cœur de plus en plus fort.
Et après ça, je me suis imaginée... je me suis imaginée mourir ici, écrasée par le béton qui m'entoure, sous une explosion... sous les chocs d'un godet de pelleteuse éventrant l'appartement. Les images de ma propre mort dansent devant mes yeux, alimentant ma terreur jusqu'à ce qu'elle devienne insupportable.
Je bascule d'avant en arrière, en pleurant, frappant ma tête contre le mur à m'en faire mal, cherchant désespérément à échapper à la réalité cauchemardesque qui m'entoure. Ma vie ne peut pas se finir ainsi, jusqu'à aujourd'hui, elle a été si décevante, si douloureuse, du moins jusqu'à ce trio.
Ils m'ont peut-être au départ proposé un accord malsain, repoussant chacun à leur manière les limites, et aujourd'hui ce sont mes amis. Mais même dans cette sombre réalité, la peur reste ma seule compagne, une présence constante qui me rappelle que chaque instant peut être le dernier.
Et puis il y a Aemond... Aemond dont je suis tombée folle amoureuse. J'espérais tellement qu'il passe outre cet accord et me choisisse. Avant lui, j'étais fade, j'étais éteinte. Il m'a réveillée, il a fait de moi la femme que je suis aujourd'hui et, jusqu'à mon dernier souffle, je l'aimerai.
Malgré le fait qu'il ne m'ait pas choisie, ça ne changera jamais ce que j'éprouve pour lui... même si la peur continue de me consumer, il reste ma seule lueur d'espoir dans les ténèbres étouffantes de cette situation désespérée.
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Hello mes merveilles,
Ca y est l'identiTié du harceleur ou plutot dxe la harceleuse a été dévoilée....
Je ne suis pas certaine de pouvoir publier un chapitre la semaine prochaine, parce que demain je pars en vacances, mais entre deux coktails, peut- être que j'aurai le temps d'écrire.
Biz mes merveilles.
See you soon
Mély
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Chaotic Mind : 1.Skyler
Ficción GeneralVous savez la galère que c'est de trouver un appartement à New York ? Je veux dire un appartement clean, pas insalubre avec un loyer descend ? Une catastrophe. Encore étudiante ce n'est pas avec mon maigre salaire que je peux me trouver quelque cho...