Chapitre 7

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Claire sentit la colère, l'intention meurtrière, quelques fractions de seconde avant que le tir ne fuse. Ses réflexes, si durement acquis lors de son entraînement à Bhénak, la sauvèrent. D'instinct, elle plongea et roule-boula en dehors de la trajectoire du rayon mortel, qui vint percuter le mur à l'endroit où elle se trouvait un instant plus tôt. Le plastique grésilla et fuma au point d'impact, immédiatement suivi d'un deuxième tir qui la manqua une nouvelle fois d'un cheveu dans ce couloir étroit.

Sans réfléchir, avant même d'achever sa roulade, elle projeta une vague de pouvoir derrière elle en direction de l'assaillant quiavait surgi dans son dos, jaillissant soudainement de l'un des couloirsadjacents. Frappé de plein fouet par l'onde télékinétique du poeïr, il perdit l'équilibre, et son troisième tir se ficha dans le plafond, faisant éclater l'un des panneaux lumineux, qui explosa dans une gerbe d'étincelles.

Claire se retourna et se releva à demi, cherchant un abri du regard. Mais le couloir vide n'offrait nulle échappatoire, nul recoin où se protéger du tireur. Elle envoya une nouvelle vague mentale, mieux maitrisée, et le pistolaser que son agresseur avait lâché dans sa chute vola au loin, hors de portée.

Mais ce dernier n'entendait pas en rester là. Dans un rugissement, il se précipita alors vers elle, sortant un couteau de sa botte. Il, ou plutôt elle, car c'était une femme entre deux âges, petite et trapue, les traits défigurés par la haine, qui arriva sur elle à une vitesse surprenante étant donné sa corpulence et qui tenta de lui porter un premier coup, sans la moindre technique, mais avec une férocité qui la rendait extrêmement dangereuse dans cet espace exigu.

Claire para l'attaque, saisissant le poignet de la femme qui éructait de rage. L'autre se débattit, tentant avec sa main libre de lui griffer le visage tout en lui donnant un violent coup de genou dans l'abdomen. Le souffle coupé, Claire réussit cependant à maintenir l'arme à distance, puis à renverser son adversaire sur le dos et à la plaquer sur le sol.

— Salope ! l'injuriait la femme, d'une voix rauque, entrecoupée de sanglots. Traîtresse ! Assassin !

Claire frappa violemment le poignet qui tenait le couteau sur le sol, jusqu'à ce que l'autre finisse par lâcher prise en gémissant. Elle continuait à l'agonir d'injures et à tenter de se relever, mais Claire la maintenait fermement plaquée au sol, tressautant sous les coups de genoux que lançait son adversaire pour la déloger.

La Sécurité arriva quelques dizaines de secondes plus tard, et l'étroit couloir fut bientôt rempli de bruits de bottes et de questions lancées d'un ton brusque. L'assaillante de Claire fut maîtrisée et menottée, mais elle ne se débattait plus. Toute énergie semblait l'avoir soudain désertée, et sans les soldats qui la maintenaient fermement, elle se serait effondrée au sol.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? cingla une voix agacée, son propriétaire se frayant un passage à travers l'attroupement de soldats et de curieux.

Claire s'était relevée, une main sur le ventre, tentant de reprendre son souffle. Elle fixa le nouvel arrivant sans le moindre plaisir. Avant qu'elle ait pu répondre, la femme redressa la tête et sembla retrouver un peu de vigueur.

— Il faut tuer cette traînée ! implora-t-elle. Tout est de sa faute !

Yavad Det considéra la femme échevelée d'un regard froid, puis tourna son attention vers Claire.

— Elle m'a attaquée par derrière, répondit cette dernière en haussant les épaules. J'ai bien failli y passer.

— Et ça aurait été bien fait ! hurla la femme en se débattant à nouveau. Personne ne dit rien, mais tout le monde le sait ! C'est à cause d'elle, tout ce qu'il s'est passé !

Voria - Le Cycle du Vortex, T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant