Chapitre 4 : Questions pièges

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Après la phrase dite par Léon au creux de mon oreille- que j'avais perçue comme une provocation- , je décidai de poser quelques questions à Lévis, qui avait l'air ailleurs.

-Lévis ? Demandai-je calmement. Pourquoi ton père a fait une réunion le soir de TA soirée ?

Mon meilleur ami pris du temps à me répondre. Il ajouta après un silence :

-J'en sais rien, me répond-il, froidement. Il avait besoin de réunir ses employés pour leur parler d'un truc, alors il a profité de l'occasion pour tous les contacter.

-Tu connais tout le monde qui est présent ? M'exclamai-je, en repensant à Léon. Il avait vraiment l'air de mentir, et je n'aime pas ça.

-Soit moi, soit mon père. Si je ne connais pas « l'enfant » présent ici, mon père connaît forcément le « parent » qui l'accompagne. Sinon, il ne rentre pas.

Je savais qu'ils étaient à cran sur la sécurité, mais je ne pensais pas à ce point...

-Pourquoi Leon était ici ? Il est assez grand pour savoir se gérer seul nan ?

-J'en sais rien, Raphaëlle, me cracha-t-il en faisant tourner la liqueur dans son verre en l'agitant légèrement.

Pour qu'il m'appelle Raphaëlle, il doit être soit très alcoolisé, soit en colère ou contrarié.

-Je n'aime pas Leon, ajoutai-je. Il m'a l'air louche. Et je n'aime pas-

Lévis se mit à rire, ce qui me fit arquer un sourcil.

-Louche ?? S'exclama-t-il. C'est ta réaction qui est louche ! T'as rien à craindre ici, encore moins quand c'est un type qui connaît mon père !
Il continuait de rire, pendant que ma mâchoire se contractait violemment. C'est..MA réaction qui est louche ? Et une claque pour te remettre les idées en place, c'est louche aussi ?
Il avait trop bu. Je le savais. Il riait aux éclats, sans aucune réelle raison. Et il ne se serait surtout pas permis de se moquer de moi de la sorte.

-Lévis, je ne crains pas ce mec, dis-je froidement. Je te dis juste que tu devrais faire attention.

-Attention à quoi ?

-A LUI, PUTAIN ! Tu ne le connais pas, il sort de nulle part, et il prétend être le fils d'un employé de ton p-

Je m'arrêtai net. Attends...

Levis me regardait, confus.

-Ton père fait une réunion pour quoi ? Demandai-je dans la réflexion.

-Pour ses employés, pourquoi ?

-Mais, Lévis, quels employés ? Ton père tient un restaurant et toi et moi sommes les seuls à y travailler. Il n'a pas d'employés ! Alors pourquoi il ferait une réunion ??

-Lévis-

La question que venait de me poser Raphaëlle me fit avaler de travers. Merde ! Il ne faut pas qu'elle l'apprenne comme ça..!
Je déglutis en essayant de trouver une réponse convenable. L'alcool a bien diminué, la..mon sang n'a fait qu'un tour.

-Il..tient une entreprise à part, mentis-je. Il compte s'en débarrasser, et a fait une réunion ce soir pour savoir qui aimerait reprendre le réseau.

-Ah..d'accord, me répond-elle. Elle n'a pas l'air convaincue.
Et pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Me dit elle. Je te parlais de Léon, l'enfant d'un pseudo employé de ton père, alors que ton père, pour moi, ne travaillait que dans un restaurant SANS employés. Tu oses te foutre de ma gueule en me riant sous le nez quand je te dis que Léon ne m'inspire pas confiance, mais si tu me caches la vérité, je ne peux pas deviner.

-Oh ça va, répondis-je d'un ton sec. Arrêtes de dire de la merde. C'est pas si grave. Qu'est ce que je raconte, putain ?

Raphaëlle soupira. Je compris que je l'avais énervée. Elle n'est pas nerveuse, d'habitude. Sauf quand on lui cache quelque chose, ou qu'on lui ment.

-T'as raison, me dit elle. J'dis de la merde. J'te fous la paix.

Elle se leva et se dirigea vers l'entrée.

-Bon anniversaire, sinon, me cracha-t-elle en claquant la porte.

J'suis vraiment abruti. Au lieu de la rassurer et de tout lui dire, je lui ai menti sur toute la ligne. "T'es vraiment con, Jones". Oui, je sais.

-Raphaëlle-

"Arrêtes de dire de la merde"
Pardon, Jones ? PARDON ?

Agacée, je descends rapidement jusqu'à sa cage d'escaliers, jusqu'à ce que j'aperçoive Léon. Il me vit aussi, et me sourit malicieusement.

-Arrêtes de me sourire comme ça, lui dis-je, énervée.

-Ooh, bah alors ? On est en colère ?
Il m'énerve. Il va s'en prendre une.

-Fous moi la paix.

Il se posa devant la porte d'entrée, avant d'ajouter.

-C'est à cause de ton copain ? Me dit-il en gloussant.

-Ce n'est pas mon copain, ajoutai-je. C'est mon meilleur ami.

-C'est pareil.

-Laisse moi passer, Léon.

-Laisse moi faire quelque chose, avant, dit-il en s'approchant de moi.

Soudain, il me prit dans ses bras et me serra fort, jusqu'à ce que je sente quelque chose me piquer dans le dos. Un produit s'introduit dans mon sang, et je senti mon corps s'alourdir et mes yeux se fermer. J'entendis seulement une voix féminine, avant de me retrouver dans un trou noir total :

-Fais de beaux rêves, Raphaëlle...

Whispers of the UnderWorldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant