Chapitre 16 : Prises au piège

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-Raphaëlle-

Mes mains sont liées. Je peux à peine ouvrir les yeux, un voile à l'odeur étrange me cache la vue. Putain, ca recommence.
Ma respiration est saccadée, et mon coeur bat la chamade. Ma langue me pique, et un goût de produit chimique me brûle la gorge. C'est quoi ce bordel, encore ?
Soudain, j'entendis un bruit sourd à ma gauche : un objet métallique cognait contre le sol. Je compris alors que c'était une chaise, identique à la mienne. Une autre personne était dans la pièce avec moi, et elle semblait s'agiter. Quelqu'un du gang est ici aussi.

-Qui est la ? Dis-je doucement.

-Putain..entendis-je dans un soupir. C'est moi, Elena.

Elena ? Mais qu'est ce qu'elle fait ici ?

-Qu'est ce que tu fous là, toi ? Demandai-je plus fort.

-J'étais venue te chercher.

-Toi ? Pouffai-je. Pour quoi faire ?

-Jack me l'a demandé. Tu mettais trop de temps.

...

"-Bon, elle fout quoi, la gamine ? Demandai-je à Jack, en perdant patience.

-J'en sais rien, Elena, d'accord ? Je suis aussi inquiet que toi.

-Moi, inquiète ? Même pas en rêve.

-La n'est pas la question. Il faut aller voir si elle va b-

-Jack ! Cria Théo. J'ai un problème avec les caméras !

Mon ami se précipita vers Théo, qui lui dit alors que les caméras ont été désactivées.

-Merde..il va falloir que je surveille les alentours. Elena, va voir Raphaëlle, s'il te plaît.

-Quoi ?! M'exclamai-je. Et puis quoi encore ?!

-Elena, s'il te plaît.

Après un long silence, je soupirai et acquiesçai.

-Ok, répondis-je. Passe moi ton téléphone.

Il me donna son téléphone, et je me mis à écrire rapidement, avant de partir en direction du couloir pris par la gamine un peu plus tôt.

> J'arrive."

-C'était donc toi, dis-je, légèrement dépassée par les événements.

-Et oui. Bref. Il..faut..que j'arrive..à découper...ces putains..de..liens, dit alors la brune en s'agitant à nouveau sur sa chaise.

-Ça ne sert à rien de t'énerver, ajoutai-je doucement. Tu vas seulement te blesser.

-Occupe toi de ton cul, j'ai pas besoin de toi, me cracha Elena.

Je soupirai, et lui dit alors :

-Je vois même pas pourquoi je m'acharne a faire des efforts pour être sympa avec une bouffonne dans ton genre.

-Je ne t'ai rien demandé, alors juste fous moi la paix.

-Fais comme tu veux, soupirai-je. Mais tu n'arriveras a rien en t'énervant.

Un silence s'installa dans la pièce, quand la brune reprit :

-Je dois faire quoi, alors ?

Sa question me surpris, et je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire. Elena la bouffonne qui demande de l'aide, champagne.

-Juste détends toi, marmonnai-je calmement. Si tu t'énerves, tu vas simplement te fatiguer, pour au final te faire du mal.

-Je n'aime pas être attachée, ma belle. Donc je vais avoir du mal à rester calme face aux putain de cordes qui me retiennent les poignets !

Je pouvais entendre qu'elle s'agitait à nouveau. Ma belle ? C'est nouveau, ça..
Je tirai la langue face à ce surnom -que je voyais comme un « occupe toi de ton cul », et je laissai un long et lourd soupir s'échapper d'entre mes lèvres. En entendant toujours la brune gigoter sur sa chaise, je compris qu'elle n'était vraiment pas à l'aise. Ce que je peux comprendre, du coup. Vu que vous m'avez fait vivre la même chose.
Je pouvais entendre sa respiration accélérer, et ses mouvements devenirs plus brutaux.

Malgré le fait que je ne la porte pas dans mon coeur, sa panique me fit ressentir de la peine pour elle. Je sentais qu'au fur et à mesure, Elena faisait plus de mouvement entraînés par la peur que par la colère. En plus d'être nerveuse, tu es aussi sensible que mon cousin..
En essayant de m'adapter au bandeau que j'avais devant les yeux, j'ouvris les yeux, plusieurs fois, afin que la douleur s'estompe. Une fois la douleur passée, j'essayais d'agiter mes mains pour les défaire de l'emprise de la corde qui me griffait la peau, en vain. Je réessayais plusieurs fois, jusqu'à ce qu'une de mes mains lâcha la corde. Après cela, je retirai rapidement le bandeau de mes yeux. Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres, quand la brune marmonnait :

-Tu fais quoi..la..?

Elle parlait avec difficulté. Sa voix tremblait. La panique était bien trop présente en elle pour que les mots sortent normalement. J'ai carrément de la peine pour toi, bouffonne.

-Je viens t'aider, crétine.

Un soupir emplit de peur se fit entendre du côté de la brune, ce qui me fit accélérer le mouvement pour libérer ma seconde main de l'emprise de l'engin de torture. Au bout de quelques minutes, je réussis enfin à bouger mes deux mains. Je me précipitai alors vers la brune, qui ne s'agitait plus. Au contraire. Son corps tremblait.

-On est toute fébrile, bouffonne ? Pouffai-je.

-T..Ta gueule, gam..gamine, bafouilla-t-elle.

La culpabilité remplaça vite l'amusement en moi, en voyant les mains de la prise au piège agrippées aux accoudoirs de la chaise métallique.
Je retirai le bandeau de ses yeux, et pus remarquer que ceux-ci brillaient. Bordel, en plus t'en pleures..
Elle ne pipait mot. Elle était totalement silencieuse. Merde..
Je ne pus m'empêcher de poser ma main sur la sienne, ce qui la fit sursauter.

-Eh..respires. N'aies pas peur.

Ses yeux humides se posèrent sur les miens, puis j'ajoutai :

-Je suis là, Elena.

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