Chapitre 10 : Comme une gamine

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En arrivant au bout du couloir, je croise plusieurs personnes portant un masque noir. Sûrement des membres du gang, eux aussi.
Ils s'équipaient d'armes blanches et d'armes à feu, avant de passer devant moi en me regardant d'une drôle de manière. Oui, je sais, j'ai l'air d'une gamine perdue. Mais j'y peux rien, pas de ma faute si on m'a enlevée..

-Tu cherches quelque chose, gamine ? Me dit un des hommes.

-Oui. Je cherche Emy, répondis-je calmement.

-Deuxième porte à gauche, s'exclama-t-il avant de tourner les talons.

J'analysais mon environnement, jusqu'à trouver la fameuse "deuxième porte à gauche".
Je frappai à la porte, avant d'entendre une femme me dire "entrez", d'une voix calme et sereine.
J'entrai alors, dans une grande pièce sombre entourée de baies vitrées. La rousse me regardait froidement, avant de se rappeler de mon visage.

-Tiens tiens, me dit-elle en posant ses mains sous mon menton. Comment vas-tu, Raph' ?

-Ne m'appelles pas comme ça, ajoutai-je sèchement. On ne se connaît pas.

-En effet. Qu'est ce que tu me veux ?

J'hésitai un moment avant de lui répondre.

-Kris m'a dit de venir te voir.

Emy soupira puis ajouta :

-Kris...il veut que je m'occupe de toi, maintenant ?

Après Léon, voilà qu'une femme rousse au regard assassin va me conduire partout. Je vais mourir, c'est sur.

-Apparement, dis-je d'un ton neutre.

Emy se mit alors a sourire d'une manière très étrange. Quoi, tu veux me torturer, maintenant ? J'ai encore rien fait...

-Tu sais quoi ? Me dit-elle, son sourire narquois dessiné sur les lèvres. Je vais te mettre sous la responsabilité de quelqu'un d'autre.

Super..encore un tour du monde à faire dans votre institut de mes deux.

La rousse se leva et se dirigea vers la porte derrière moi. Elle s'arrêta un moment, avant d'ajouter :

-Tu sais, dit-elle, on ne veut pas te faire de mal.

-C'est assez culotté pour quelqu'un qui m'a kidnappé, dis-je sèchement.

-On t'a kidnappé pour une bonne raison.

-Il n'y a aucune raison qui est valable pour l'enlèvement de quelqu'un.

-Soit. Je ne te ferai pas changer d'avis, me dit Emy en partant tristement dans un couloir.

Une partie de moi pensait qu'elle avait raison. Avec ce que m'avait expliqué Kris, je ne pus m'empêcher de croire à moitié aux aveux de la rousse. Mais d'un autre côté, je ne pouvais pas entendre que mon meilleur ami était un criminel, et qu'il était du "mauvais côté", par rapport à ces énergumènes qui m'ont enlevées. C'est sûrement parce que je tiens trop à Lévis pour y croire totalement. Ou alors j'aime juste rester dans le déni.

Je suivis Emy d'un pas rapide, jusqu'à ce qu'elle s'arrête devant une porte foncée.

-Ok, dit-elle. Tu me suis et tu me lâches pas, d'accord ?

Pourquoi tu fais la mère avec moi ? Je sais très bien me débrouiller toute seule.
Malgré la réflexion, j'acquiesçais et la rousse ouvrit la porte rapidement.
En entrant dans la pièce, je pus voir de nombreuses choses :
Deux hommes qui se battaient à coups de gants de boxe, une femme qui faisait des tractions, encore deux autres énergumènes qui s'embrassaient langoureusement, et enfin une salle de tir au fond de cette espèce de couloir qui se mélangeait à une pièce qui consistait à faire de la muscu. Ou visiblement à se rouler des pelles, aussi.

Tout cela me mit mal a l'aise, notamment quand la femme a la barre de traction me regardait avec l'envie de me tuer. Je déglutis et décida de poser des questions à la rousse, qui semblait être familière avec les fous à lier présents dans la pièce.

-C'est qui eux ? Demandai-je rapidement.

-Des sous-membres du gang, me répondit la rousse.

-Et ils regardent toujours aussi mal, tes sous-merdes ?

Un homme aux gants de boxe se retourna vers moi et me lança un regard perçant, que j'évitais rapidement.
La rousse, elle, se mit à rire, et continua :

-Pourquoi, ils te mettent mal à l'aise ?

-Bah c'est sur qu'en croisant des tarés dans votre genre, on est pas ravis directement.

Le sourire d'Emy s'effaça rapidement.

-Je te l'ai déjà dit. On ne te veut pas de mal.

-Il va falloir me le prouver alors. Désolée de ne pas te croire, mais enlever quelqu'un ça ressemble plus à une personne qui veut faire du mal qu'à autre chose.

-Ta gueule, me dit-elle avec un sourire timide. On y est, prépares toi.
Emy toque à la porte.

-Me préparer à q-

Avant que je puisse finir ma phrase, un garçon ouvrit la porte, et me regardai fixement.

Oh putain, c'est une blague ?

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