Elle descend les marches, rapidement et d'un pas déterminé. La colère lui fait accélérer le rythme.
Elle prend sa veste et ses clés de voiture, pendant qu'il lui hurle qu'elle aurait du partir depuis longtemps.
Elle sort, il la suit. Elle démarre sa voiture. Cette dernière se verrouille. Elle avance rapidement, quand les roues de la voiture se tournent. Elle ne freine pas, comme si elle était bloquée.
Elle percute sa voiture a lui.
Elle ne sort pas de la voiture. Elle semble proche du volant. Bien trop proche.
Il court la voir. Avec moi dans ses bras.
C'était trop tard. Elle est morte.
Ma mère est morte.Je sursautai en revoyant ces images de mon passé. Des images qui me terrifient encore aujourd'hui.
J'essuyai les sueurs froides qui coulaient sur mon front et me levai de mon lit.
C'est fini.
Tu ne dors plus.
Ce n'était qu'un cauchemar.
Je sentais mes mains trembler face à mes démons qui venaient de faire surface. Je n'aime pas rêver de mon passé. Ça m'irrite. Plusieurs sentiments, comme la peur et la colère, se mélangeaient. La peur de revivre une telle chose, et la colère de n'avoir rien pu faire pour sauver ma mère. De la frustration, plutôt. Frustration que je garderai toute ma vie.
Je tentai de regarder l'heure sur mon téléphone, mais ma vue s'embua rapidement. Je passai mes mains sur mon visage, essayant de me calmer et de détendre mes muscles.
Après plusieurs minutes à apaiser les battements de mon cœur, je repris mon téléphone et regardai l'heure, que mes yeux acceptèrent de voir cette fois.
L'écran affichait 11 heures.
Je me dirigeai vers ma salle de bain, quand quelqu'un toqua à ma porte. Je fermai la porte de la salle de bain derrière moi.
-Entre.La personne entra, en fermant doucement la porte derrière elle.
-C'est moi, Raph, déclara une voix familière.
Jack.Après m'être mouillée le visage, j'ouvris la porte, et je tombai sur mon cousin, assis sur mon lit, le regard posé sur mon visage fermé.
-Tout va bien ? Me demanda-t-il doucement.-Oui, soufflai-je.
Je t'aime Jack. Vraiment. Mais je sens que ta présence va encore plus m'énerver.
-Qu'est ce que tu veux ? Demandai-je sèchement.-Je voulais te demander de t'entraîner avec moi, aujourd'hui. Étant donné que tu es nouvelle, je voudrais que tu apprennes comment on...
-A quelle heure ? Le coupai-je.
-comment on fonctionne, insista Jack. Je veux t'apprendre à te battre.
-A. quelle. heure. Jack.
-Dans une heure. Mais t'es sure que ça va ? Tu m'as l'air..
-Quoi ? J'ai l'air quoi, Jack ? Crachai-je.
-Ailleurs, répondit mon cousin sur le même ton.
Un silence s'installa dans la pièce, et Jack se leva.
-Tu ne me diras sûrement pas ce que tu as. Je vais te laisser, alors.Jack ouvrit la porte de ma chambre, quand je l'interpellai :
-Attends.Mon cousin s'arrêta et se tourna vers moi.
-J'ai fait un cauchemar, avouai-je doucement. A propos de ma mère.Le regard de Jack s'adoucît rapidement.
-Je vois. Et qu'est ce que tu as vu ?-Je l'ai revue mourir.
Je me raclai la gorge afin de continuer.
Elle était en train de partir, et j'ai revu sa voiture tourner vers celle de mon père, et..Je ne pus continuer ma phrase, car Jack me prit dans ses bras rapidement.
-C'est terminé, Raph, chuchota-t-il en resserrant son étreinte.
Je ravalai un sanglot, avant de m'écarter de mon cousin.
Tu es mignon et rassurant, mais laisse moi un peu de temps, Jack.-Ça fait longtemps que tu fais ce genre de rêve ?
-Non. C'est la première fois depuis un moment.
Jack acquiesça.
-Tu as besoin de voir quelqu'un ? Me demanda-t-il, les mains sur mes épaules.-Jack, lâche moi, s'il te plaît.
Il obéit et ôta ses mains de mes épaules.
Je n'ai pas besoin d'aide, repris-je fermement. J'ai juste besoin qu'on me laisse. Je t'appelle dans une heure. D'accord ?Il acquiesça, et s'en alla, un sourire doux sur les lèvres.
Je partis de ma chambre quelques minutes plus tard, et me dirigeai vers la cuisine. Je me servis un verre d'eau, quand une voix féminine que je ne connaissais que trop bien m'interpella.-T'es bien la seule à ne pas boire d'alcool, ricana cette dernière.
-Je n'aime pas ça, déclarai-je simplement.
Je me tournai vers Elena, assise face à moi devant l'îlot central. Elle alluma une cigarette, qu'elle me tendit. Je secouai la tête, et la brune haussa les épaules.
Un silence s'installa dans la pièce, et Elena releva la tête, posant son regard sur le mien.-Tout va bien ? Osa-t-elle demander après quelques secondes d'hésitation.
-Depuis quand tu te soucies de moi, toi ? Sifflai-je, irritée.
Tu n'as aucune raison de l'être, elle est juste gentille.
On ne sait jamais avec elle.Les yeux marrons clair d'Elena s'assombrirent.
-Eh, calmes toi, je t'ai juste posé une question. Qu'est ce que t'as ? Pourquoi t'es tendue comme ça ?
Tu poses trop de questions, bouffonne.-Je n'ai rien, d'accord ? Lâchez moi, putain.
Je tentai de calmer ma frustration grandissante en buvant la fin de mon verre. J'inspirai profondément, avant de continuer :
-J'ai passé une mauvaise nuit. Ça passera.La brune s'approcha de moi jusqu'à ce que son parfum emplisse mes narines.
-Emy m'a dit que tu voulais tuer Hamilton. Pourquoi ? Pour moi ?J'étouffai un gloussement.
-Tu n'es pas le centre de l'attention, bouffonne. Pas le mien. Je veux tuer Hamilton parce qu'il t'a fait des avances perverses, oui, mais surtout parce qu'il agresse des femmes qui ne demandent qu'à vivre une vie normale. La vie dont vous m'avez privée.-Et tu te prends pour qui ? Hercules ? Elle ria.
Tu n'es personne, King, ne te dis pas que tu peux sauver tout le monde.-J'aimerai permettre à certains d'avoir la vie que je n'aurai plus jamais, crachai-je, mon regard plongé dans celui d'Elena. Tu sais pour qui je me prends ? Pour Raphaëlle King, qui rêverait de vivre à nouveau comme une jeune femme normale. Maintenant, occupes toi de ton cul, et si c'est pour me faire la morale, tu peux te casser. Je ne suis peut-être personne, mais tu n'es pas quelqu'un plus que moi.
Elena soupira.
-Tu t'énerves vite, aujourd'hui.-Je l'étais déjà avant de te voir, bouffonne, repris-je. Mais la, tu..
J'expirai difficilement, et m'arrêtai un moment.
Tu as dit qu'on avait tous des démons qu'on essayait d'oublier, repris-je. Et bien c'est ce que je fais. J'essaye d'oublier. Mais c'est dur, pourtant je fais de mon mieux. Alors juste, lâchez moi. Arrêtez de me demander si je vais bien. Je ne suis pas au bord de l'agonie, j'ai juste besoin d'être seule.Au lieu de s'énerver à nouveau, Elena sourit et écrasa sa cigarette dans le cendrier près de moi.
-Je te laisse alors, répondit-elle. À plus tard, Raphaëlle.
VOUS LISEZ
Whispers of the UnderWorld
AcţiuneRaphaëlle, une jeune femme épanouie et heureuse, voit son existence bouleversée lorsqu'elle est enlevée par un membre d'un gang. Arrachée à sa tranquillité et à ses proches, elle se retrouve plongée dans un monde de violence et de peur. Raphaëlle s...