Chapitre 7 : Colère et repartie

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-Allez, parle ! Me cria Léon, son couteau griffant la peau de mon cou.

-J'connais rien à vos histoires de gangs, répétai-je pour la énième fois.

-Tu me fatigues, gamine.

-Et toi tu m'gonfles, lui crachai-je. Fous moi la paix, Léon.

Il s'apprêtait à s'énerver contre moi à nouveau, quand un homme l'arrêta dans son geste.

-Arrêtes toi, dit une voix rauque.

-Pas tant que je n'aurai pas de réponses, répondit Leon en gardant son regard plongé dans le mien.
Tu ne m'effraies pas, trou du cul. On dirait juste un vieux mec qui se prend pour un mâle alpha. T'es ridicule.

-Tu les as, tes réponses, dit l'homme au fond de la pièce. Elle n'est pas des leurs.

Merci, vieux croûton. Enfin quelqu'un qui sert à quelque chose.

-Qu'est ce que t'en sais, Kris ?? Hurla Léon.

-Elle n'est pas marquée dans leur dossier, dit Kris calmement. Elle ne figure nulle part.

Léon soupira, puis écarta sa lame de ma peau abîmée. Si j'avais eu les mains détachées, je t'aurai égorgé, connard.

-La prochaine fois, évites de torturer les gens meme quand ils disent la vérité, dit Kris.

Après un silence, il ajouta :

-Et je te rappelle, Léon, qu'il me semble t'avoir dit de ne pas la toucher, cracha-t-il sèchement.

Je pus entendre Leon déglutir. Bah alors, petit Leon ? On a peur de tonton Kris ?
J'étouffai mon rire face à l'image que j'avais de Léon, puis ajoutai :

-Vous comptez me détacher, maintenant que vous savez que je n'ai rien à voir là dedans ?

Léon fit "non" de la tête en regardant Kris, mais celui-ci laissa un rire s'échapper d'entre ses lèvres.

-Tu n'as pas d'ordres à me donner, garçon, dit Kris en s'approchant.

C'était un homme plutôt grand, vêtu de noir, avec de nombreuses bagues qui habillaient ses mains. Il était tatoué jusqu'au cou, et avait une barbe noire qui rendait son visage plus sombre. Ses muscles étaient dessinés sous son t-shirt noir. Il posa ses yeux clairs sur mon visage, ce qui me mît mal à l'aise.

-Détaches la, dit-il en faisant un signe de tête à Léon.
Celui-ci agit sans broncher, et je pus retrouver ma mobilité. Enfin, il était temps !

-Depuis quand je suis ici ? Demandai-je en me levant.
Mes jambes tremblaient, et mes muscles me faisaient mal. Depuis un moment, visiblement.

-Depuis 3 jours, dit Kris en arrachant le couteau des mains de Léon.

Pardon ?

-Vous m'avez enlevée depuis 3 JOURS ?? M'exclamai-je, effarée. Mais vous êtes des gros malades !

-Du calme, poupée, me dit calmement Léon.

-NE M'APPELLES PAS COMME ÇA, CONNARD, criai-je.

-Eh, détends toi, dit-il plus sèchement. Je t'ai endormie, tu t'es réveillée et je t'ai simplement posé des questions. Pas de quoi en faire tout un plat.

T'as le même discours que Lévis. Tu vas vite, mais alors TRÈS vite, me gonfler.

"-Oh ça va, répondit-il d'un ton sec. Arrêtes de dire de la merde. C'est pas si grave."

Pas si grave..ben voyons.

-Et ma main dans ta gueule, c'est pas si grave non plus, si ? Pas de quoi en faire tout un plat...

Je sentis que j'énervais Léon avec mes réflexions. C'est le but, mon grand. Énerves toi, vas-y, qu'on rigole.
Kris se mit à rire. Léon, lui, virait au rouge.

-Répètes, pour voir ? Me dit-il, irrité.

-Ah parce qu'en plus, t'es sourd ?

Il serra les poings, et une artère de son cou se mit à battre la chamade contre son épiderme. Vous êtes sacrément nerveux, toi et poil de carotte.

-Effectivement, tu n'es pas des leurs, répéta Kris. Tu as bien trop de répartie pour être dans un gangs d'abrutis.

-Pourtant, conne comme elle est, elle aurait bien sa place.

Léon espérait m'énerver. Au contraire, sa réflexion me fit esquisser un sourire. Raté, "garçon". Je ne suis pas aussi nerveuse que toi.

-Léon-

J'vais m'la faire. Kris, je t'assure que si tu la dégages pas d'ici dans les 3 prochaines minutes, je la bute.

-Je trouve que tu fais un peu trop la maligne à mon goût, pour quelqu'un qui ne connaît rien des raisons pour lesquelles elle a été enlevée, dis-je, à bout de nerfs.

-Et moi je trouve que tu fais un peu trop le malin pour quelqu'un qui pourrait se faire arrêter parce qu'il a enlevé une personne, me répondit-elle sur le même ton.

Elle me fout en rogne. Soit je l'étrangle, soit je la séquestre jusqu'à la fin de sa vie.

-Je te jure que je vais te-

-C'est bon, dit Kris, ça suffit. Ça fait deux fois que je te reprends, Léon. Tu l'as endormie avec un mauvais produit, elle est maintenant sous TA responsabilité. Ce n'est pas de sa faute, mais uniquement de la tienne. Ne t'énerves pas contre elle, alors qu'elle n'y est pour rien.

Sa réflexion me cloua sur place. La gamine, elle, était morte de rire.

-On se fait engueuler, petit Leon ? Dit-elle en essuyant une larme qui coulait sur sa joue.

"Petit Léon" ?? Si Kris ne m'en empêchait pas, je t'aurai déjà tué, pétasse. Pourquoi on m'embrouille moi, et on lui dit rien à elle ??

Apres un silence, Kris prit la parole.

-Laisse moi lui parler, Léon, me dit-il. Elle doit être au courant du monde dans lequel elle vit, maintenant.

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