Chapitre 5 : Mauvaise pioche

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-Léon-

Appuyé contre l'encadrement de la porte de l'infirmerie, je regardai Kris, notre médecin, observer notre capturée. Elle était censée se réveiller, mais ça fait déjà 2jours qu'elle dort. Elle a pâli, et a perdu du poids. En même temps si tu décides pas d'te réveiller, tu peux pas manger, et je vais pas t'entuber.

"-Tu crois qu'elle va se réveiller ? Me demanda la rousse.
-J'en sais rien.
-T'es sure qu'elle va bien ? Donne moi ton avis ; elle se réveillera ou p-
-Je t'ai dit que j'en savais rien ! Arrêtes de me gonfler, dis-je, irrité.
[...]
-Laisses moi au moins appeler Kris.
-Vas-y, fais, si tu veux. Arrêtes de m'casser les couilles."

-10h30-

-Alors, demandai-je, ça donne quoi ?

-Elle a eu un problème avec le produit que vous lui avez injecté, son sang ne l'a pas toléré et a mis du temps à évacuer.

-Elle va crever ? Dis-je d'un ton neutre. Bah quoi ? Si son sang accepte pas le produit, je vais pas me battre pour la sauver hein...

-Non, me répond le médecin, les sourcils froncés. Arrêtes de vouloir tuer tout le monde. Normalement, elle se réveillera dans l'après-midi.

Un silence se crée dans la pièce, puis Kris ajouta :

-Et bien évidemment, tu resteras avec elle, me dit-il droit dans les yeux.

Je soufflai bruyamment à l'idée de garder une gamine pendant sa sieste, mais je sais que je n'ai pas le choix. Kris chuchota quelque chose à l'oreille de ma partenaire. Je regardai la rousse en face de moi, qui me toisai du regard.
Kris, pendant ce temps, remballait ses affaires.

-Qu'est ce que t'as, toi ? Ne me dis pas que tu penses que c'était une mauvaise idée ? Demandai-je, amusé.

-Je ne pense jamais ça. Ce qui m'agace, c'est ton indifférence face à ta CONNERIE.

Je la regardai, confus. Depuis quand endormir quelqu'un est une connerie ? C'est juste pour un petit dodo, rien de grave...si ?

-Je vois pas en quoi c'est une si grosse connerie. Ça te dérange pas d'habitude. Ou est le problème aujourd'hui ?

Elle se pinça l'arête du nez en disant :

-Léon Smith, c'était pas une piqure de Chloroforme, C'EST UNE PIQURE POUR ENDORMIR UN ANIMAL !

Je me mis à rire aux éclats. J'avais confondu les deux seringues. Et après je me demande pourquoi elle se réveille pas...

-C'est pas drôle, me dit-elle, irritée. Tu te rends compte qu'il y a des produits mauvais pour la santé d'un Homme dans un produit pour animal ??

-Et depuis quand la mort ou le danger d'un inconnu te préoccupe tant ? Dis-je en essuyant une larme qui coulait sur ma joue.

-Je m'en fous qu'elle crève ou non, me répond la rousse d'un ton sec. J'dis juste que tu sais pas gérer ce genre de missions.

-Pardon ?? M'exclamai-je, frustré.

-Bon eh, fermez la, ajouta Kris. Vous êtes pires que des gosses. Arrêtez de vous battre un peu, vous allez me donner des acouphènes.

-Excuse nous le vieux, dit la rousse, mais tu diras au gosse devant la porte qu'il vaudrait mieux qu'il retourne à l'école si c'est pour faire des conneries pareilles.

Pour rester dans mon rôle de "gosse devant la porte", je tirai la langue à ma partenaire, qui me montra son majeur en guise de réponse. Kris s'en alla, en ajoutant :

-Le premier de vous deux qui lui fait quelque chose, je l'égorge. C'est clair ?

Je déglutis en même temps que ma partenaire. On sait tous les deux qu'il en serai capable, ce fou.

-Ouais, c'est clair, dis-je, les dents serrées.

La rousse se contenta d'acquiescer, et Kris s'en alla.

-Léon, je te jure que-

-Orh ça va, crachai-je, fous moi la paix avec ça. Ça arrive, les erreurs.

-Soit, tu n'as pas tort. Mais ce que je voulais dire, c'est que je te jure que c'est toi qui annoncera ta connerie a Eli'.

Sa réflexion me fit avaler ma salive de travers. Bordel..j'avais oublié qu'on devait lui faire des rapports de nos missions...

-En soit..c'est toi qui l'a piquée, la gamine. C'est pas de ma faute si tu sais pas lire, dis-je en levant les mains d'un air innocent.

La rousse me regarda avec l'envie de me tuer. Je vais finir en 4 dans le congèle, je le sens...

-Smith, espèce d'enfoiré, continues à dire que c'est de ma faute et je relève tes empreintes digitales sur la seringue pour prouver à Eli que c'est toi le fautif.

Sa réflexion m'amusa. Elle, n'a pas l'air de rire.

-Tu me fatigues, Smith. Il y a des fois où j'ai vraiment envie de te tuer.

-Ohh, bichette. Je sais que ça l'énerve. Je vais me prendre une baigne. Tu peux pas me tuer, tu le sais.

-Rien ne m'en empêche.

Je lui exhibai mon majeur devant son nez, quand le corps inanimé de la gamine gesticula sous les draps.

-La gamine se reveille, Emy.

Whispers of the UnderWorldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant