Whispers of the UnderWorld

Chapitre 25 : Nuit agitée

19 heures 30...

-Bon ! S'exclama Léon, des tenues emballées à la main. Il va falloir vous habiller autrement que les tenues de base des Bloods. Ce soir, on va à une soirée.

-Une...soirée ? Ajoutai-je, confuse. On était pas censés aller à une mission ?

-Si, justement.

D'un air suspicieux, je regardai Léon, qui affichait un grand sourire. Depuis quand il sourit autant, lui ?

-Les Crips et Les Bloods ont obligation de faire une soirée par an, réunissant les membres du gang et des personnes qui désirent vendre ou acheter de la marchandise. Par marchandise, je veux dire armes, drogues ou...putes.

Je m'étouffai face au dernier mot prononcé par Léon.

-Ne me dis pas qu'on va se faire passer pour des prostituées ? Demanda Elena, troublée.

Léon se mit à rire à gorge déployée, et ajouta :

-Non, encore mieux.

-Encore mieux qu'une pute ? Mais tu veux nous tuer, ma parole ! Cria la brune, les sourcils froncés.

Après un long moment de silence, Elena reprit :

-Mais parle ! Hurla-t-elle, impatiente cette fois.

-Vous allez vous faire passer pour deux femmes qui cherchent de la drogue.

-Quoi, c'est tout ? Ajouta Elena avec un air ennuyée.

-Non, répondit Léon, un sourire mauvais dessiné sur les lèvres.

Je ne fais qu'assister à la scène, et pourtant, je le sens très mal.

-A la soirée, vous serez un couple qui veut seulement de la drogue. Vous ne ferez pas partie d'un gang. Vous en connaîtrez l'existence mais vous n'y serez pas mêlées.
Cette fois, ce fut Elena qui manqua de s'étouffer. Elle recracha la fumée de sa cigarette si rapidement que je m'en suis demandée si elle avait réussi à l'aspirer.
De mon côté, je mis du temps à assimiler les paroles de Léon, qui s'étouffait de rire face aux réactions colériques de sa sœur.

-Ça va servir à quoi ? Demandai-je calmement en levant mon index vers Elena, lui faisant comprendre de se taire. Elle souffla lourdement, avant de s'arrêter de râler.

-Pendant que vous parlerez avec un des dirigeants des Crips, nous irons chercher des informations par rapport à ton ami, Raphaëlle.

Quand son regard se posa sur moi, je compris de qui Leon parlait. Lévis.
Mon cœur rata un battement quand mon cerveau assimila l'information. Lévis..je ne lui ai pas reparlé depuis mon enlèvement.
A vrai dire, je n'ai pas eu d'occasion pour le revoir.

-Que..pourquoi lui ? Tentai-je de demander.

-Il a commit de nombreuses infractions dans nos locaux, ou du moins, on pense que c'est lui. On a besoin d'avoir des informations sur lui pour pouvoir en avoir le cœur net. Et Jack ne voulait pas qu'on te pose de questions à son sujet, car tu n'aurais pas eu les réponses que l'on attendait. Comme la dernière fois.
Qui était aussi la première.
Je soupirai en repensant à mon meilleur ami.
Enfin, mon ex-meilleur ami.

-Il n'est plus mon ami, Léon. Il ne le sera plus.
Cet enfoiré.

Les yeux du jeune homme s'illuminèrent. Il regarda sa sœur, qui affichait un grand sourire satisfait sur les lèvres. Je ne pus m'empêcher de rire en regardant la complicité de Tic et Tac.
Jack entra soudainement dans la pièce et interpella Léon.

-Il faut que tu viennes avec moi, dit-il en tapant l'épaule du brun. Celui-ci acquiesça et se tourna vers Elena et moi.

-Je vous laisse vous changer les filles, j'ai à faire avec Jack, annonça Léon.

-Dis comme ça, ça fait très sous-entendu gay, Léon, déclarai-je fermement. Le visage de Léon se décomposa, et son regard s'assombrit.

-J'aime trop les femmes pour ça, désolé.

-Moi aussi, ne t'inquiètes pas, ajoutai-je, moqueuse.

Il hoqueta de surprise, et Elena agita la tête comme si elle l'avait déjà deviné. Gay-dar, ma belle.
Jack emmena Léon en dehors de la pièce, et la brune à côté de moi se leva.
-Je vais me changer dans la salle de bain, me confia-t-elle calmement.

-D'accord, riai-je. Fais comme bon te semble, jeune femme.

Un rire se fit entendre d'entre les lèvres d'Elena, et elle se dirigea vers la salle de bain, qu'elle verrouilla. Le clic du verrou m'arracha un sourire.

-Tu as peur que je vienne t'agresser, bouffonne ?

-On n'est jamais trop prudent, gamine.

Cette fois, c'est d'entre mes lèvres que s'échappa un rire. Décidément, c'est l'entente folle avec la bouffonne de l'autre côté de la porte.

Une demi-heure plus tard...

-Bon, t'es prête ? Râlai-je en toquant à la porte de la salle de bain.

-Ta gueule, cracha Elena.

Je haussai les sourcils, étonnée de sa réponse.
-Tu fais rien pour arranger ton cas, toi...

Soudain, la porte s'ouvrît violemment sur Elena, qui me regardait de travers.
-Excuses moi ? Pesta-t-elle entre ses dents serrées.

Je ne pus m'empêcher d'analyser la tenue dans laquelle elle était. Elle portait une robe noire, qui traçait magnifiquement bien les courbes de son corps. Une fente se dessinait le long de sa cuisse. Elle était maquillée d'une manière simple, et les couleurs sombres ajoutées sur son visage faisaient ressortir ses yeux noisette.
J'aurai pourtant juré qu'ils étaient verts.

-Ça va ? Ajouta-t-elle sèchement. Je ne te dérange pas ?

Sa réflexion m'arracha un rire, ce qui me valut un regard noir de la part de la brune.

-La robe te va bien, répondis-je en m'appuyant contre le mur face au miroir.
Elle me regarda de haut en bas dans le reflet, et ajouta entre deux gestes :

-Et les chemises te vont bien aussi.

Un sourire sincère se dessina sur mes lèvres.
Léon m'avait apporté une tenue totalement noire. J'étais vêtue d'un pantalon pincé noir, d'une chemise noire et même d'une cravate noire.
Elena se tourna vers moi et attrapa ma cravate. Je fronçai les sourcils, méfiante.

-Tu ne comptes tout de même pas m'étrangler avec ma propre cravate ? Lui demandai-je, amusée.

-Non, soupira Elena. Mais la nuit risque d'être agitée, alors je te conseillerai de la desserrer rapidement.
Elle desserra ma cravate et me sourit.

-Prête ?

-Évidemment, soufflai-je. On va s'amuser.