Chapitre 15 : Quand tout tourne mal

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-Raphaëlle-

Après plusieurs minutes passées dans un silence complet, un homme des Bloods prit la parole.

-Bon. Je n'arrive pas à déchiffrer le code, dit Théo. Les cadenas, c'est mon truc, mais pas les verrouillages numériques. Il faudra trouver la carte qui le déverrouille.

Nous étions entrés dans le QG des Crips, sans penser que l'entrée dans le hall principal serait sécurisée. La porte est verrouillée par un cadenas numérique, qui ne se déverrouille qu'avec une carte ou un code. Théo, même si il fait partie du centre multimédia du gang, n'a pas réussi à déverrouiller la sécurité, car la manipulation n'est pas la même que les cadenas normaux.
Elena soupira et s'exclama :

-Putain, mais à quoi tu sers, sérieux ? Tu sais faire autre chose que de la merde, trou du cul ? La brune pointa une lame sur le front de Théo, tout en lui criant de se sortir les doigts du cul, et de se démerder pour ouvrir cette porte.

Le visage de Théo se décomposa, et son regard se baissa. Attends, ne me dis pas que tu as peur d'elle ?

-J'ai essayé, Elena, dit-il. Mais je ne suis pas responsable du numérique. C'est Emy qui fait ça.

-J'en ai rien à f-

-Bon tu comptes la fermer, ta gueule ? Dis-je, irritée.

-Pardon ? Répondit Elena, un rire nerveux s'échappant d'entre ses lèvres.

-Tu te plains toutes les 30 secondes parce qu'on ne fait pas les choses assez vite pour toi. Alors si t'es pas contente, tu te démerdes, mais t'arrêtes d'insulter tout le monde pour un rien. Si Théo n'y arrive pas, c'est qu'il y a une raison. Et ce n'est pas parce qu'il manque d'expérience. Alors fous leur un peu la paix, et occupe toi de ton cul, plutôt, au lieu de t'énerver sur tout le monde parce que ce n'est pas assez bien fait pour princesse Elena.

Jack pouffa, et Elena, elle, me regarda avec des envies meurtrières.

-Mais pour qui tu te prends, toi ? Me dit-elle en s'agaçant encore plus.
Petite nerveuse, va.

-Je te retourne la question, bouffonne. Pour qui tu te prends ? La cheffe du gang, peut-elle ? De ce que j'ai compris, c'est loin d'être le cas.

-Je te conseille vivement de te détendre, gamine.

Tout en m'approchant de la brune, j'ajoutai :

-Et tu vas me faire quoi, hein ? Si je ne viens pas avec vous, vous n'aurez plus d'éclaireuse. Et si tu me tues, tu perdras un ami. Dans tous les cas, tu es perdante, bouffonne. Alors toi, détends toi.

Elle essaya de m'attaquer avec sa lame, que j'attrapai rapidement et la jeta par terre.

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Elena, dis-je calmement.

Théo était reparti, depuis quelques minutes déjà, sur le cadenas numérique.

-J'ai appelé Emy, dit-il. Elle m'a à peu près expliqué comment ça fonctionnait.

Jack hocha la tête en signe de remerciement, et posa son regard sur Elena et moi.

-Raphaëlle à raison, dit-il doucement. Ça ne sert à rien de se battre. Elle restera avec nous, Elena. Que tu le veuilles ou non. Maintenant, Raph, tu viens avec moi, on va faire les guets.

-01h25-

Après une longue vérification des alentours du QG, Jack reçu un message.

-C'est Theo, me dit-il.

Theo
> Cadenas déverrouillé. Je vous attends.

-Il a réussi, s'exclama mon cousin avec fierté. Tu viens ?

-Évidemment.

Jack
> On arrive tout de suite.

En arrivant dans le hall, nous aperçûmes de nombreux membres, positionnés derrière des meubles ou des bureaux, en attendant notre arrivée, à Jack et moi.

-Des membres des Crips nous ont sûrement entendus. On a entendu des pas, un peu plus loin.

Jack acquiesça, et m'adressa alors un sourire.

-Que me vaut ce sourire, Jack ? Dis-je, confuse.

-La mission avance bien. Maintenant que le hall est ouvert, tu vas pouvoir accéder à la Salle. La où est le dossier d'Elena.

Mon regard s'assombrit. Pardon ?

-Excuse moi ? C'est à moi d'aller chercher le dossier, là ?

-Ils ne te connaissent pas, là bas. S'ils voient une femme seule, ils se diront que tu es un otage, et si c'est le cas on viendra te chercher.

Donc en gros, je suis un appât, comme un fromage sur un piège à souris.
Si leur plan réussit, je récupère le dossier sans me faire attraper par personne, et je repars aussi vite que j'étais arrivée. Mais si leur plan foire, je me retrouve piégée, pour servir de faux otage pour qu'ils puissent continuer la mission en toute tranquillité. Putain, quelle idée.

-D'accord. Je vais le faire. Mais seulement pour toi.

Un grand sourire réconfortant s'afficha sur le visage de Jack.

-Merci, mauviette. Je te revaudrai ça.

Je soupirai, et m'avança vers un long couloir sombre, seulement éclairé par une vieille ampoule au milieu de celui-ci. Un film d'horreur, le bordel..

En arrivant devant un croisement, mon téléphone vibra. Jack venait de m'envoyer un message.

Jack
> Il faut que tu ailles à gauche, et que tu entres dans la dernière pièce au fond du couloir. A mon signal, tu fonces.

Je me retournai vers mon cousin, sans pouvoir le voir. Le mec est devenu invisible.

> Maintenant.

Je m'avançai rapidement dans le côté gauche du couloir, comme Jack me l'avait dit. Il semblait interminable. Putain, je vais mourir avant d'avoir fait la moitié du chemin.

J'arrivai enfin devant la dernière porte du couloir, et avant de l'ouvrir, je pris une grande inspiration. En entrant dans la pièce, je découvris de nombreuses caisses, et plusieurs étagères qui contenaient énormément de papiers. La fameuse Salle, alors...
Je cherchai pendant un long moment le dossier d'Elena, jusqu'à ce que des pas arrivent dans ma direction. Le bruit des chaussures qui tapaient contre le sol me fit frissonner. Je n'ai aucun endroit pour me cacher. Merde..
Mon téléphone sonna, ce qui me fit sursauter.

Jack
> J'arrive.

Les bruits de pas se rapprochèrent. Suite au message de Jack, mon coeur ralentit peu à peu, et je continuai alors mes recherches. C'est lui, qui arrive. Bordel, ne me faites plus peur comme ça.

En entendant la porte s'ouvrir, je commençai à raconter que mes recherches n'aboutissaient à rien, et que je pensais que c'était un piège.

-Quelle belle déduction, me dit une voix rauque et étouffée.

Oh bordel.
Ce n'était pas Jack qui arrivait.
Je suis foutue.

L'homme m'attrapa avant que je ne puisse me retourner, et me tapa la tête contre l'étagère métallique face à moi. Le bruit devint étouffé, et en un instant, le trou noir. Plus de bruit.

-Bonne nuit, ma belle...

C'était foutu. Je suis foutue. Jack, grouille toi.

Whispers of the UnderWorldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant