Chapitre 31: Contact

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Eden

 J'ai l'impression d'entendre du bruit mais je n'arrive pas à distinguer si c'est seulement dans mon rêve ou bien dans la réalité. J'ouvre légèrement les yeux et vois Anna dos à moi en train de se changer. Je n'ai pas la force de parler alors je me contente de l'observer les paupières à moitié ouvertes. Elle retire son jogging noir me laissant découvrir son sous vêtement en dentelle bordeau - je suis certain de la couleur - . Je n'ai le temps de le voir qu'un instant car elle enfile rapidement son short de pyjama gris foncé. Elle ne jette pas un regard derrière elle c'est pour cela qu'elle est surprise quand j'attrape son poignet.

- Je t'ai réveillé? Désolé.

Je veux l'attirer vers moi mais vu la largeur du canapé nous serons sans doute inconfortables c'est pourquoi je me lève et me dirige dans ma chambre sans lâcher son fin poignet. Je glisse sous ma couette et voyant qu'elle reste debout devant moi je lui fais un geste de la tête pour qu'elle s'immisce aussi. Je la sens s'installer affaissant le matelas. Je refuse de la savoir si près de moi et pourtant n'avoir aucun contact avec elle. Je me retourne et passe ma main sur sa hanche. Son corps se raidit à mon touché mais elle ne tourne pas la tête pour autant. Je continue mon chemin jusqu'à son ventre pour enfin l'enrouler dans mon bras. Nous sommes maintenant collés l'un contre l'autre et c'est bien mieux comme ça. Sa peau peut paraître blanche et froide et pourtant elle est chaude et douce. Mon torse contre son dos, c'est sur le rythme de son souffle que je me sens partir.

*

Mon téléphone sonne me réveillant brusquement.

- Mmh, dis-je à moitié endormi.

-Interview à seize heures, ne sois pas en retard!

Noélie raccroche me laissant avec cette information que je peine à comprendre sur le moment. Une interview? J'espère que ce n'est pas encore pour une de ces émissions débiles qui veut seulement un coup de popularité. De toute évidence les médias sont à l'affût de mes moindres gestes pour faire éclater un scandale qui n'a pas lieu d'être. Anna me sort de mes pensées en se retournant face à moi. Sa joue rosée est contre mon torse découvert. Je passe ma main dans ses cheveux blonds lorsque ses paupières s'entrouvrent.

- Alors bien dormis beauté?

- Je t'ai déjà dit d'arrêter de m'appeler comme ça, geint-elle.

- D'accord beauté, répétais-je avec un sourire.

Elle soupire, elle est encore trop imprégnée de ses rêves pour persister. Je l'enroule dans mes bras et me mets sur le dos ce qui la décolle du matelas pour n'être plus que sur moi.

- Demain c'est noël, s'exclame-t-elle maintenant bien éveillée.

- Non c'est le vingt-cinq noël pas le vingt quatre, rectifiais-je.

Elle lève les yeux au ciel alors je lui pince la hanche. Son côté chatouilleuse la fait réagir et elle roule sur la droite s'éloignant par peur que je le fasse une deuxième fois.

- Je t'appelle quand le déjeuner est prêt.

- Non je vais me lever tout de suite, assure-t-elle en se redressant.

- Tu veux voir le chef en pleine action.

- Tu parles d'un chef, rit-elle en enfilant le pull que je lui tends.

- T'es juste jalouse de mon chocolat chaud à la guimauve, lui balançais-je en ébouriffant ses cheveux déjà en pagaille.

- Je suis sûre que je peux réussir à faire des pancakes cinq étoiles pour le déjeuner.

Nos âmes briséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant