19 : Paroles déroutantes

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Eden

Pourquoi elle ne répond pas bordel. Je ne fais que l'appeler mais elle ne m'a pas répondu une fois. Elle essaye vraiment de me faire croire qu'elle est en cour là ?

Inconnue : Mon chéri je t'attendrais ce soir encore, viens Eden.

Ma mère ne sait plus quoi dire pour me convaincre. J'ai supprimé son numéro mais elle ne cesse d'en recréer pour m'harceler d'appels et de messages à vomir. La séance photo commence dans une heure et je n'ai toujours aucune nouvelle d'Anna alors je décide de me rendre devant son lycée. Devant le portail, un groupe de filles m'a sans doute reconnu car elles accourent vers moi. Je baisse un peu plus ma casquette et les contourne rapidement. La sonnerie ne devrait pas tarder à sonner et les lycéens seront tous dehors en espérant qu'elle y soit aussi. En effet, la sonnerie sort des enceintes et les élèves se propagent. A l'arrière du lycée, là où il n'y a personne je passe par-dessus le grillage et m'infiltre au sein de l'établissement. Je n'ai qu'un an de plus que les terminales alors je devrais me fondre facilement dans la masse. Je marche jusqu'à l'entrée du bâtiment principal quand d'un coup tout le monde commence à s'affoler en regardant en direction du toit. Quand je lève la tête, moi aussi, je découvre Anna et un type au bord de celui-ci. J'entre en trombe et monte au deuxième étage dont les escaliers ne sont pas durs à trouver. Je suppose que maintenant je dois chercher une porte interdite d'accès où, derrière, se trouve d'autres escaliers menant au toit. Les couloirs semblent infinis, je tourne à droite puis à gauche et dans un recoin je vois un autocollant interdit collé sur la porte à double battant. Je la pousse et monte les escaliers deux par deux.

- Si tu me pousses tu seras dit meurtrier, dit Anna au bord du vide, le nez plein de sang avec un ton joueur.

- Fermes là ! Crie le type planté devant elle.

- Par contre si je te dis, plutôt que je te demande de me pousser, alors ce ne sera pas de ta faute mais de la mienne, n'est ce pas, reprend-t-elle avec le même ton déroutant.

Le mec a l'air perdu face à ses paroles, en même temps qui ne le serait pas. J'avance rapidement et il a le temps de seulement tourner la tête que mon poing écrase sa mâchoire le faisant tomber au sol loin du bord.

- Anna est ce que ça va ? Demandais-je inquiet en observant son nez qui saigne et sa joue rouge.

- Tu sors d'où et déjà qui t'as demandé d'intervenir.

Son ton est glacial et son expression est froissée. Je ne pensais pas avoir fait quelque chose de mal.

- Eden, je n'ai pas besoin de toi pour me défendre, est ce que c'est clair ?

Ses sourcils se froncent. Elle ne me lâche pas du regard et je sais que le contact visuel va perdurer jusqu'à ce que je réponde alors, je ne vais pas prononcer ce qu'elle veut entendre. Je fais un pas en avant pour réduire la distance entre nous. Elle ne bouge pas et croise les bras sur sa poitrine. Je m'approche encore d'un pas et nous sommes maintenant assez près pour que je puisse déposer mes lèvres sur les siennes si j'en ai envie.

- Je ne veux plus te voir Eden. A partir d'aujourd'hui, je suis la simple étrangère que j'étais avant. Si tu es venu pour le costume, il est dans le casier deux-cent cinquante-quatre, tu le prends et tu te tires.

Je déglutis. Mais que s'est-il passé ?

- J'ai fait quelque chose qui ne t'as pas plu ?

- Non, je ne veux juste plus que tu traînes dans ma vie.

Ses paroles me font l'effet d'un coup de poignard dans le ventre.

- Mais pourquoi ? Insistais-je en espèrent obtenir ma réponse.

Nos âmes briséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant