11 :Alcoolisée

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Eden

Aujourd'hui ça fait deux jours que je n'ai pas revu Anna. Elle doit sortir ce soir. Quand ses tuteurs sont entrés alors que j'allais partir, son visage s'est décomposé. Je jette un coup d'œil à ma montre et constate qu'il est presque dix-neuf heures. Je compte aller la voir avant qu'elle ne sorte. Parce que je l'ai laissée alors qu'elle était mal. Et aussi, parce que j'ai envie de la voir. Je n'ai pas rêvé d'elle de nouveau et je ne sais pas si c'est une mauvaise ou bonne chose. Je ne comprends pas pourquoi cet intérêt soudain s'est déclaré et pourquoi il ne veut pas me lâcher. Je crois que maintenant que j'ai remarqué à qu'elle point elle détient tout ce que j'aime je ne pourrais plus jamais l'ignorer. Je me gare devant l'hôpital quand je la vois sortir accompagnée de sans doute ses parents adoptifs. Elle me regarde, étonnée de me voir.

- Salut.

Elle ne me répond rien mais à la place j'ai le droit à:

- Tu le connais Ja..Anna?

Je ne la lâche pas du regard et elle non plus.

- On peut dire ça oui, répond-t-elle.

- Enchanté je m'appelle Eden, me présentais-je en leur tendant la main qu'ils serrèrent un après l'autre.

- Dit Anna, c'est ton petit copain? Demande soudainement sa tutrice.

- Exactement.

- T'aurais dû le dire plus tôt chérie, réplique son tuteur.

Je sens une boule se former dans mon ventre et je ravale la bile qui monte dans ma trachée. Il faut que je marche. Je ne peux pas rester ici.

- Je voulais voir si elle allait bien, désolé du dérangement c'était un plaisir de vous rencontrer.

- Vous vous en allez déjà? Renchérit sa tutrice.

Je tire le col de mon pull me sentant oppressé. Tout le long Anna me fixe ce qui n'arrange pas les choses.

- Oui je suis un peu pressé désolé.

- Ce n'est rien ne vous en faite pas. Passer nous voir à la maison quand vous voulez.

- Je vais avec lui, s'exclame Anna en m'attrapant le bras.

- Ne rentre pas trop tard.

- Oui oui.

Nous marchons comme ça jusqu'à ce qu'ils nous voient plus. Elle me lâche aussitôt alors que nous entrons dans un bar où j'ai l'habitude de venir.

- Deux bières, dis-je à Simon, le gars qui tient le bar.

- Pourquoi t'as dis ça, reprenais-je.

- Qui sait, peut-être que je voudrais que ce soit le cas.

Je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils. Je sais pertinemment que c'est faux.

- Arrête de jouer avec moi.

Elle tourne brusquement la tête vers moi. Au même moment Simon dépose nos bières depuis derrière le comptoir.

- C'est pour moi, me dit-il en me faisant un clin d'œil.

- Mais je ne joue pas avec toi, reprend-t-elle avec un sourire malicieux en coin.

Je me rapproche d'elle si près que je sens son souffle sur ma peau. Ses yeux noisettes regardent les miens. Je passe une de ses mèches blonde derrière son oreille tout en me rapprochant davantage. Quand mon nez effleure le sien je la sens se raidir même si elle tente de paraître neutre.

- Tu n'es pas une bonne menteuse Anna, lui susurrais-je à l'oreille avant de m'éloigner.

Je bois quelques gorgés de mon verre avant de poursuivre:

Nos âmes briséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant