Eden
Je monte à mon tour alors qu'elle est quelques marches devant moi. Je pus voir que son pantalon taille basse noir épousait parfaitement sa morphologie. En haut elle s'enfonce dans le couloir alors que moi je n'ai qu'à ouvrir la porte juste après les escaliers pour accéder à ma chambre. Je repense vite fait à Yan et j'espère qu'il ne fera pas de conneries, lui j'en ai rien à foutre, mais moi non. J'ouvre un cahier de maths puis le referme aussitôt me rappelant que je suis déscolarisé. C'est tout récent, j'en pouvais plus. C'est beaucoup mieux comme ça, le seul bémol c'est de devoir rester cloîtré ici, enfin je veux dire, quand c'est trop risqué de sortir en douce. Parce que sinon je ne me prive pas pour aller en boîte.
Et voilà, je retombe dans le tourbillon infernal de l'ennui. Je m'allonge sur mon lit les bras derrière ma tête à fixer le sommier au-dessus de moi.
Je jette encore un coup d'œil à mon téléphone, seulement quinze minutes se sont écoulées pourtant j'ai l'impression que ça fait plus d'une heure. Parfois je me dis, heureusement que l'ennui n'est pas mortel sinon je serais crevé depuis longtemps déjà. Quelqu'un toque alors à la porte et je me lève pour ouvrir. C'est sûrement un mec qui va me faire gagner un peu de pognon de plus aujourd'hui. Apparemment non.
- Tu veux quoi ? Demandais-je froidement.
Cette fille, Anna, se tenait devant ma porte. Vêtue de son taille basse noir et d'un débardeur blanc lui arrivant au dessus du nombril.
- Regardes ailleurs, me crache-t-elle quand je remarque que son soutient-gorge noir dépasse, et comme il faut, de son débardeur.
- C'est bien toi le dealer dont tout le monde parle je me trompe ?
- Je te le dis direct t'es trop jeune alors retournes dessiner dans ton coin.
Elle croise ses bras sur sa poitrine me regardant agacée. Je ne la connais pas mais je l'ai déjà vu dessiner à plusieurs reprises avec son carnet dans les recoins calme.
- Trop jeune ? Dit-elle avec dérision.
- Je ne compte pas perdre mon temps alors va voir ailleurs.
Je pousse ma porte pour la fermer mais elle la bloque avec sa main et la rouvre. Elle n'a pas froid aux yeux.
- Tu vends quoi ? Persiste-t-elle toujours avec ce ton arrogant.
- T'as quel âge ? Renchéris-je.
En vrai je m'en tape tant qu'elle me paye. C'est vrai ça je m'en fous de son âge c'est pas mon soucis.
- Quatorze, presque quinze, se sent-elle obligée de préciser.
- T'as de l'argent ? Continuais-je à la questionner.
- Seize euros.
- Attends là, lui ordonnais-je.
Je soulève ce bout de plancher près de la commode et y prend un joint de cannabis qui est planqué. Je prends soin de remettre le plancher comme il faut avant de revenir à la porte.
- J'ai que ça pour ton budget, dis-je en lui montrant le joint de cannabis.
- Du cannabis ?
Cela m'étonne qu'elle reconnaisse.
- C'est ça.
- Ouais ça fera l'affaire.
- Mais entre toi et moi tu n'en à jamais pris n'est ce pas je paris même que tu ne sais même pas comment le prendre, dis-je sur un ton limite moqueur.
- Et ?
- Je sais qu'on le fume, reprend-t-elle.
- Tu devrais rester dans ta chambre pendant un bon moment.
- Merci mais tu peux garder tes conseils, me répond-t-elle avec mépris.
- Très bien mais si tu te fais chopper tu ne mentionnes en aucun cas mon nom, est-ce que c'est clair ? Dis-je froidement.
- Je ne le connais même pas, alors tout va bien.
Elle sort un briquet de sa poche et allume le joint avant de le porter à ses lèvres. Je la rattrape par le bras alors qu'elle commençait à partir.
- Hé ! Mon fric.
Elle ne perd pas le nord. Elle pose brusquement son billet de dix et ses six euros en pièces dans ma main. Sa ferraille est toute rouillée, franchement je pense que je ne peux même pas m'acheter un truc avec ça.
- Tu te fous de ma gueule.
- Si ça te gêne tant que ça t'as qu'à les laver comme une bonne petite boniche.
Je veux lui claquer la porte au nez mais il est trop tard, elle est déjà loin. Elle est bien arrogante pour son âge.
La chambre étant occupée que par moi-même je sors mon texte et m'installe à ce bureau pourri. Je veux le modifier mais aucune idée ne me vient alors je sors une feuille blanche et attends que les mots me viennent.
Tu es mon ennemi et à la fois mon pays. Tu es plus néfaste qu'une cigarette mais pas assez pour que je m'arrête. Je suis encore tombé dans ta beauté, une beauté mélodieuse et monstrueuse, lumineuse mais moqueuse, harmonieuse et dangereuse.
Pour l'instant je n'ai noté que quelques bribes de phrases. Je me demande si cela ne rendrait pas mieux en anglais seulement je n'ai pas le temps de continuer car Yan entre.
- Alors tu m'expliques, lui lançais-je en rangeant ces feuilles dans ma poche.
- Y a rien à expliquer.
Je lui attrape le col de son t-shirt et sans le lâcher je lui dis:
- Je ne sais pas ce que tu cherches mais je n'ai pas le temps de travailler avec un abruti pareil, alors que ça soit clair t'as pas intérêt à faire de conneries contrairement à toi j'ai des projets, un avenir quoi.
- Très bien alors je crois qu'on a plus rien à faire ensemble. Pour cette fois je laisse passer mais si tu t'avises encore à fourrer le nez dans mes affaires je te promets de te le faire regretter, me répond-t-il tout en enlevant ma main de son t-shirt blanc.
Je n'empêche pas ce petit rire moqueur de sortir. Comme si j'allais me plier en quatre pour lui. Il monte sur son lit et je remarque un peu de sang sur le bout de son t-shirt.
- Apprends déjà à ne laisser aucune trace avant de te lancer dans les meurtres, lui lançais-je avec sarcasme avant de moi aussi rejoindre mon lit.
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Nos âmes brisées
Romance⚠️TW: drogue, suicide. Je n'aurais jamais pensé que le jour de mes huit ans tout allait devenir si dur. J'ai accepté pensant guérir mais vivre dans l'ombre d'une morte est trop pesant pour moi. Voilà que maintenant ma plaie est encore plus ouverte...