Nos âmes brisées

Chapitre 32: Portrait

Eden

- Regardes, je pense que celui-là est bien.

- Tu crois? Il n'est pas trop petit?

- Eden on ne va pas prendre celui-ci, me dit-elle alors que je regarde le plus grand sapin qui est mis à la vente.

- Pourquoi il est très bien.

- Il est beaucoup trop grand et puis quand bien même comment tu le transportes?

- Je fais un mètre quatre-vingt huit je suis sûr que je peux le porter.

- C'est hors de question je te rappelle que tu t'es fait recoudre il n'y a pas longtemps et que tu ne dois pas trop forcer.

- D'accord beauté, abandonnais-je, alors prenons lui.

Elle soupire face au surnom récurrent que je lui donne.

- Tu ne vas pas arrêter hein?

- Je n'en ai aucune envie alors non je ne vais pas arrêter, dommage pour toi.

Je paye la vielle femme en liquide la tête baissée pour masquer mon visage. Je n'ai pas voulu prendre de risque et porte une casquette noire sous la capuche de ma veste, quant à Anna je lui ai ordonné de faire la même chose. Godzilla qui nous suit en voiture, vient m'aider à porter le sapin jusqu'à mon coffre. Il ne veut pas me lâcher les baskets alors autant qu'il me serve.

- Merci Adam, lui dit Anna, attendant que je fasse de même.

- Ouais, merci. On a plus besoin de toi maintenant tu peux retourner à l'agence.

Il hoche la tête mais je suis certain qu'il va continuer de nous suivre de loin. Je monte dans ma bagnole mais une fois à l'intérieur je ne vois pas Anna sur le siège passager. J'ouvre la fenêtre laissant passer par la même occasion quelques flocons blancs sur le cuir de mon siège.

- Allez Anna, montes.

- J'arrive.

Elle monte enfin et retire ses gants avant de s'attacher.

- Je me suis toujours posée la question pourquoi cette vieille voiture alors que tu pourrais avoir une Lamborghini? Je ne doute pas de son prix sans doute exorbitant mais je veux dire ta Mustang commence à rendre l'âme non?

Je me souviens de sa tête exaspérée la première fois qu'elle l'a vue. Ça remonte à longtemps maintenant.

- Un vieux cadeau de mon ancien manageur. J'avais pas de bagnole à l'époque et j'arrivais toujours en retard aux répétitions alors comme il collectionnait les vieilles voitures il m'en a passé une.

- C'est classe.

- Ouais, c'était un chic type, un vieux au grand cœur qui me considérait comme son petit fils.

- Tu le vois encore?

- Non, il est décédé.

Après quelques secondes de silence elle reprend:

- Je suis désolée.

- C'est la vie, malheureusement elle retire les bonnes personnes de ce monde. Bon, on est d'accord qu'on prend des décorations rouge et or? Je ne veux pas de bleu ou autre dans notre sapin, changeais-je de sujet.

- C'est ce que je te disais hier mais tu dormais déjà profondément. Tu avais même le filet de bave qui dépassait au coin de ta bouche.

- Moi tout ce que je me rappelle c'est de tes sous-vêtements bordeaux.