Chapitre 18 : Bang Chan ?

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Sana n'avait même pas eu le temps de se reposer, dès le lundi, alors qu'elle donnait cours, elle avait reçu un message de Bang Chan. À vrai dire, elle l'avait un peu oublié depuis leur dernière et unique rencontre dans le bar, endroit où ils avaient tous les deux échangé leur numéro. Bang Chan travaillait dans une grande entreprise, il avait beaucoup de temps libre qu'il utilisait pour sa musculation. Et Sana n'avait pas eu le temps d'y faire connaissance, et ce dernier lui proposa un rendez-vous dans le bar pour le soir même. Sana culpabilisait un peu de le rencontrer, vis à vis de Tzuyu. Mais comme il n'y avait rien d'officiel ou encore de véridique avec cette dernière, le voir discrètement lui faisait plaisir. Malgré tout, elle changea quand même l'adresse, par simple précaution.

Les deux se retrouvèrent dans un bar situé à l'autre bout de la ville, ça n'arrangeait pas Sana, mais elle s'en contentait. Ce dernier était bien plus beau, propre et net que ce qu'elle avait pu fréquenter, et elle ne s'en était pas rendu compte, mais ce dernier n'était pas dans ses moyens. Elle s'en rendit notamment compte en voyant les autres consommateurs, de par leur habit qu'ils n'étaient pas de la même strat social. Le costume, la cravate, les bottines. Elle avait opté pour une simple jupe a fleure sans manger et ses cheveux un peu onduler avec des talons, mais elle n'avait rien de plus. Elle se dira même qu'il lui manquait plus qu'une petite fleure dans le coin de la tête.
Ce dernier l'attendait dans un bar fait de marbre, le manque de couleur rendait le rendez-vous termes, sans forme et un peu vide. Rien que cela la dérangeait déjà, se demandant ce qu'elle faisait ici. Mais il était déjà là, avec son beau costume, sa musculature ressortant, et elle n'aimait pas cela. Malgré tout, elle alla le voir et se présenta à lui.
— J'espère ne pas trop vous avoir fait attendre.
Il se retourna et lui souria.
— Non pas du tout, j'ai bu un petit verre en vous attendant.
— Oh, je ne pensais pas être en retard. Avait dit Sana à moitié déçue.
Ce dernier lui souria et lui fit signe de s'asseoir au bar.
— Non, c'est plutôt moi qui étais en avance, j'ai fini un peu plus tôt ma journée, je n'allais pas venir ici couvert de sueur de ma séance de sport.
Cette réflexion fit sourire Sana, se disant qu'au moins, il pensait à elle.
— Mais si vous y allez après vous, allez encore plus transpirer, donc je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
— Je vous commande un verre ?
Sana regarda rapidement la carte qu'elle avait sous la main.
— Je prendrai un verre de Martini.
Bang Chan ne perdit pas de temps afin de le commander.
— Et sinon jeune professeur, votre journée ?
— Elle s'est très bien déroulée, les élèves ont été plutôt sages cette fois-ci, et ils commencent à faire de réels progrès. Mais j'ai dû me montrer agaçante, je pars avec des amies en week-end à Busan, donc d'impatience, je dois être un peu surexcité.
Le verre fut servi et arrivé, les deux trinquèrent avant qu'il ne lui réponde.
— Vous y allez avec des amies que vous connaissez depuis longtemps ?
Sana fit non de la tête.
— Pas tellement au contraire, et il n'y a pas forcément que des têtes qui me feront plaisir a voir. Mais malgré tout, comme je n'ai pas toujours eu de nombreuses amies, je suis contente de pouvoir sortir de cette ville.
Les deux continuèrent à siroter leur verre, en complément, Bang Chan apporta des détails sur son travail, il était managé d'une équipe de comptabilité dans son entreprise. Il était aussi très bien payé et avait une bonne situation lui permettant d'avoir du temps libre. L'entreprise dans laquelle il se trouvait était en très bonne forme, et Sana sentit que cela le mettait de bonne humeur. Malgré tout, elle aurait aimé le voir un peu plus triste, voir s'il était en capacité de gérer ses émotions ou non.
Malgré tout, Sana avait assez confiance pour lui parler de sa mère, et sa réaction l'avait légèrement étonné.
— Je ne comprends pas comment vous vous tuez à la tache pour vous en occuper... Ça doit être tellement dur.
— Je n'ai pas le choix, c'est ma mère, veuillez comprendre que je me dois de m'en occuper.
Il soupira lourdement.
— On dirait plutôt que vous faites exprès de vous affliger cette peine.
Cette phrase était dure pour Sana, il avait sans doute raison, mais malgré tout, elle restait sa mère, donc elle lui devait cela.
— C'est ma mère qui m'a élevé, mon père n'a jamais pu, c'est donc normal que je la lui rende, même si cela nous pèse.
— C'est dommage, vous ratez beaucoup de choses du monde extérieur avec ça. Surtout en tant que professeur, vous devez être compétente, c'est presque du gâchis.
Mais pour Sana, c'était trop, elle se sentit emportée, et ne voulant pas se morfondre, elle protesta immédiatement.
— Vous sous-entendez que je suis en train de gâcher ma vie ? C'est ce que vous dites ?!
À la fin, elle cria presque, faisant se retourner plusieurs têtes, elle était encore assise, mais prête à bondir.
— Ce n'est pas ce que je dis, simplement que le fait de l'oublier vous permettrait de vous sentir mieux.
Pour Sana, c'était trop, inconcevable et ordonner, ce qu'elle n'aimait pas. Elle se leva, prit son manteau et se retourna.
— Je crois que le mieux serait de s'arrêter ici.
Elle lui fit malgré tout un signe de main, puis s'en alla, emplie de tristesse.

Pour autant, ce dernier n'avait pas mis longtemps à lui renvoyer un message d'excuse, ce qui avait à peine ému Sana. Cette dernière n'avait pas envie de se battre, et là ou elle devait passer un bon rendez-vous en tant que princesse comme elle les aimaient, elle avait plutôt passé le rendez-vous de l'horreur lui provoquant une profonde déprime. Le message était simplement pour s'excuser chacun de leur tort, et de repartir sur de bonnes bases après s'être expliqué. Mais Sana avait très bien compris qu'il lui en voulait de s'être énervé de la sorte. Elle reconnaissait bien s'être peut-être emportée trop rapidement, mais en même temps, elle était sous tension, et pour elle, elle n'avait que peu de chose à se reprocher. Elle voulut simplement l'oublier, tout en priant de ne jamais le recroiser.


la jeune star (satzu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant