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☁️ Lana ☁️


-        Je ne suis pas folle Wyatt.

-        Je ne dis pas ça, mais ce n'est pas nous. Nous pensions que tu étais dans ta chambre.

Je mords ma lèvre, dans l'incompréhension de ce qui m'est arrivée. Je suis sûr de m'être endormie par inadvertance à l'extérieur en attendant le retour d'As, mais je me suis réveillée dans mon lit collante de sable.

-        Alas. Toussote mon ami, gêné par la dispute de la veille. Quand tu es rentré, tu... Tu n'as rien fait de spécial ?

Je me retiens d'aplatir ma paume contre mon front, et son dos contre la tête de cet abruti.

-        Je suis rentré il y a 15 minutes. Répond-il fraichement sortit de la douche.

Il a passé la nuit où ?

Non, Lana.

Il reste dans la cuisine pour se servir un petit déjeuner, et j'essaye de me rapprocher de Wy pour continuer de résoudre ce mystère avec discrétion.

-        Tu vois c'était impossible. Dis-je à présent dos à Jones.

-        Lana, tu fais chier là. Tu étais crevée et chamboulée émotionnellement, tu ne t'en souviens pas c'est tout.

Il tente de partir pour rejoindre le canapé quand je lui tiens l'avant-bras, sous le regard inquisiteur de notre arrivant. Baissant ma voix au maximum, je prononce :

-        J'ai quelque chose dans mon lit... et il n'y est plus. C'est étrange, non ?

-        C'est quoi ? On va le retrouver.

Je prends le temps de réfléchir à sa question.

-        Un doudou ? Tentais-je de le convaincre.

-        C'est une interrogation ? Il ressemble à quoi ?

-        Laisse tomber. Dis-je à fleur de peau.

Il me délaisse, me décidant de partir pour repousser une conversation inévitable avec mon ex. Mais quand je me retourne, celui-ci camoufle un rictus. Marre d'être dans le flou, je ne cherche pas plus loin et pars dans un premier temps me préparer.

Munie de mes escarpins, d'un jean mom et d'un cardigan gris, je me sens prête pour essayer d'avoir une conversation entre adultes avec mon ex. Je frappe à sa porte, avec l'espoir de pouvoir commencer cette journée avec sérénité. Les secondes se multiplient, tout comme mes doigts qui toquent contre le bois. Je ne veux pas partir sans avoir pu lui parler, autrement ma petite tête va encore se faire des heures de films dans lesquels je m'imaginerais cette discussion. Commençant à perdre patience, je me permets d'abaisser la poignet. Il se tient là, sur le lit avec le regard meurtrier, les bras derrière la nuque et sa tête contre le mur. Ma colère commence à naître en constatant qu'ils m'entent depuis le début. Mais je me flagelle mentalement pour rester calme, car toute cette merde est à cause de moi malgré tout.

-        Je peux rentrer ? Dis-je timidement.

-        Non.

-        J'aimerais juste parler avec toi, de nous.

-        Il n'y a pas de nous. Dit-il naturellement.

Ouïe

J'aimerais dire que ma voix posée contraste avec son énervement, mais c'est impossible. Je ne perçois aucune émotions de sa part. Cette année loin de lui me fais constater qu'il est devenu pleinement un homme. Ses traits sont plus tirés, et sa sévérité est accentué par son regard froid qui autrefois était brillant de malice à mon égard. Même si on croyait se détester par le passé, je peux dire aujourd'hui que ce n'est rien comparé à maintenant. Avant notre amour, il y avait sa haine qu'il me donnait pour les raisons qu'il a tant de fois dû m'expliquer pour soulager ses regrets. Mais en cet instant, il me communique l'indifférence et ça fait un mal de chien. C'est comme si tous nos souvenirs bons ou mauvais avaient disparu.

Strat - Tome 2 (Sirius) (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant