Strat - Tome 2 (Sirius) (Terminée)

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☁️ Lana ☁️

Plus de muscles, plus de tatouages, c'est ce qu'il est devenu. Il émane une confiance en lui inébranlable. Mais, je décèle également une méchanceté que je ne lui reconnais pas. Tête de mule et peu de pitié, c'est ce qu'il a toujours été. Mais c'est différent aujourd'hui, comme si son empathie avait disparu. Je me fais sans doute des idées, je n'ai qu'à aller lui parler pour renouer et enlever mes doutes. Mais mon assurance c'est envolé, quand lui ne m'a pas considéré quand il m'a fait chuter par inadvertance. Je suis dans mon appartement à faire les cent pas pour trouver des approches pour amorcer la bombe tout en bouillonnant de rage.

Super journée vraiment... 

C'est non négociable, demain à la première heure je vais dans une boutique spécialisée dans les pierres. Je ne reviendrais pas dans mon appartement, tant que je n'aurais pas de bijoux sur le corps m'évitant ma poisse légendaire. Hestia m'a informé que la Jade était idéale pour repousser la malchance. Alors autant tenter, surtout que j'y crois. Elle va aspirer mon malheur, et ça me sauvera de certaines situations gênantes comme de tomber au pied d'Alas. L'ironie du sort. Mais je veux juste ne plus être maladroite, et si je n'en demande pas trop, devenir un peu gracieuse ? Un orage gronde au loin, j'ai ma réponse.

Je lève les yeux au ciel, d'une part pour rouler des yeux d'agacement mais aussi pour contempler les nuages. Je suis bizarre si j'ai littéralement des fourmillements à chaque fois que je regarde la voute céleste ? Je suis tellement euphorique de l'analyser, que ça me donne presque des papillons dans le ventre. Malgré que le gang auquel j'appartiens est un diminutif d'un type de nuage me rattachant à ce grand espace, je suis inlassablement subjuguée par la beauté aux différentes facettes qu'il me laisse voir mais surtout interpréter. Un message me ramène à ma réalité, et Hes m'informe qu'elle part de chez elle. J'ai quinze minutes pour me bouger les fesses. Je m'active à mettre la pizza au four, et à dresser les couverts sur la table basse avant d'allumer les petites lampes et bougies qui décorent mon logement pour que l'ambiance soit chaleureuse. Je l'ai habillé de tout ce que je possédais avant mon exil, mais également de mes nouvelles trouvailles pour faire de cet endroit mon cocon. Il respire l'organisation, la modernité et d'éléments colorés voir si je puis dire fluo, cassant le style frigide. Je l'aime beaucoup, mais pour autant je ne me sens pas chez moi. Comme si cet endroit, n'était que temporaire. Il m'a permis beaucoup de choses, j'ai évolué et je me suis rétablie entre ces quatre murs. C'était un pont pour traverser cette route semée d'obstacles, mais c'est bon, je suis de l'autre côté. J'ai réussi.

-        Wesh poto, ça farte ?

Je fais fasse à la tête blonde qui rentre comme si c'était chez elle, ce qui est légèrement le cas comme elle a le double des clés.

-        Yo, ça gaze. Dis-je avec un ton moqueur.

Sa bouille se déconfite, et je rigole face à son expression trop poussée.

-        Désolée chérie, mais je ne pense pas que ces nouvelles expressions te reflètent.

Elle soupire et pose la bouteille de blanc sur le comptoir de la cuisine. Sa nouvelle lubie est de trouver qui elle est, mais surtout comment elle se sent le plus à l'aise. Malgré de nombreuses discussions où je lui explique que son côté extraverti est sa vraie nature, elle n'en démord pas. Elle se trouve trop. Trop enjouée, trop pipelette, trop amoureuse, trop présente. Elle a l'impression de déranger ou de prendre trop de place, alors que justement je l'aime pour ça.

Elle comble le vide de chaque personne qui croise son chemin avec sa personnalité. C'est ça qui est magique chez elle. Je la laisse tout de même essayer, je serais toujours là quand elle n'y arrivera pas. Mais c'est ok, elle aura été jusqu'au bout de ses idées même si elles sont mauvaises. Pendant qu'elle choisit une playlist pour mettre en fond sonore, je sors notre repas de fortune de la cuisson et le partage sur deux assiettes.